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L'État est-il la sortie de la violence ?

Publié le 03/11/2022

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« L’État est-il la sortie d’un état de violence ? (NON) Il était une fois un état de nature.

Sans lois ni justice, un état de guerre de chacun contre tous.

Seuls les rapports de pouvoir gouvernaient.

Les êtres humains, dans l’objectif de sortir de cet état de violence soit l’usage illimité de la force afin de soumettre, contraindre ou obtenir quelque chose, auraient alors trouver la solution miracle : l’État.

Voici le mythe servi par les plus feignants d’esprit qui ne savaient même pas à quoi ressemblait une société sans État.

Y’en a-t-il déjà eu même ? Et qui fantasment alors sur un état sauvage, aveuglés par leur ignorance et leur peur de l’inconnu.

L’État ce grand mot désignant une forme de gouvernement, qui sur un territoire délimité par des frontière, confie l’exercice de la souveraineté, du pouvoir suprême à un groupe d’individus appelé gouvernement.

Comme disait Hobbes, « j’autorise cet homme ou cette assemblée d’hommes, et je lui abandonne mon droit de me gouverner moimême ».

Et bien l’on voit où tout cela nous a mener aujourd’hui. D’abord cet État sauveur et capable d’endiguer la violence est mensonger. L’histoire a montré que l’existence d’un pouvoir inconditionnel n’a pu empêcher le sang de couler.

L’État est inefficace.

Cet argument est confirmé lorsque l’on voit la situation du monde aujourd’hui.

En effet, nous vivons dans des civilisations industrielles qui sont violentes et où la diversification des acteurs dépasse les simples structures étatiques : entreprises, organisations internationales, lobbies… François Cusset, dans Le déchainement du monde : logique nouvelle de la violence, défend cette thèse selon laquelle nos sociétés modernes reposent sur une violence omniprésente et généralisée.

Chaque objet, même le plus prosaïque est empreint de violence.

Prenons l’exemple d’un téléphone.

Avant d’atterrir dans nos mains, il a fallu extraire des matières premières (cobalt, coltan).

Tâche effectuée par les classes les plus basses et les enfants dans des mines dangereuses, sans moindre sécurité, comme au Congo, et au détriment de l’environnement.

Ensuite, l’assemblage en usine, très souvent délocalisée dans des pays pauvres, par des ouvriers exposées aux substances nocives et toxiques pour aboutir à la mise en vente par un travailleur en contrat précaire.

Il est possible de remonter cette chaine violence dans bien d’autres types d’industries : textile, automobile… Il semble alors qu’il est impossible d’en sortir avec la mise en place d’une structure étatique impuissante et soumise face aux lois du marché.

L’État allemand en 1930 a-t-il empêché, ou du moins contenu, la violence du chômage de masse et de l’appauvrissement de sa population ? Non, alors même que c’est censé être son rôle. D’ailleurs si l’on regarde de plus près, qui crée cette violence ? Autrement dit, qui par exemple a lâché deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945 tuant plus de 180 000 innocents afin d’obtenir la capitulation d’un ennemi ? En effet, quasi chaque société humaine aujourd’hui s’organise sous la forme de structure étatique.

Il y a donc une multitude d’États dans le monde.

Or, comme le montre Hegel dans son ouvrage Précis de l’encyclopédie des Sciences philosophiques (1817), les relations entre États sont des rapports de force.

Deux États s’opposent de façon exclusive…et violente.

Cela crée des conflits entre puissances.

L’on appelle cela des guerres, qui elles sont la manifestation de la violence qui oppose non pas des individus mais des États.

Voilà un paradoxe : on crée des États capables de mettre un terme aux conflits entre les individus et finalement, l’humanité se retrouve menacée par les conflits qui opposent les États les uns les autres.

La première guerre mondiale c’est 10 millions de soldats et 10 millions de civils décédés.

La seconde guerre mondiale : 60 millions de morts dont 40 millions de civils victimes de bombardements, des crimes de guerre, des transferts de population, des famines ou des maladies...mais surtout d’une entreprise d’anéantissement monstrueuse : les génocides juif et tzigane. Ces derniers ont été planifiés et orchestrés par une structure étatique : l’État nazi.

La violence n’étant pas uniquement physique mais symbolique, morale, psychologique…ce même État nazi qui avant de l’exterminer, a complètement marginalisé une partie de ses propres citoyens allant jusqu’à interdire le.... »

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