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l'essor des techniques contemporaines appelle-t-il la fondation d'une nouvelle morale ?

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« C'est une question qui peut apparaître étrange si on juge que la technique et la morale sont des domaines séparés et étrangers l'un à l'autre.

Mais la question prend une autre tournure si l'on réfléchit aux modifications qu'ont apportées les nouvelles techniques et aux défis qu'elles engendrent.

La pollution, les modifications génétiques des organismes, la cybernétique, Internet, la communication de masse posent de nouveaux problèmes inédits dans l'histoire qui réclament certainement une nouvelle morale. 1) Une apparente stabilité de la société. Aussi l'illusion de la « neutralité » et de la pure instrumentalité de la technique a été récemment dénoncée, et on a insisté sur l'autonomisation quasi irréversible du processus technologique contemporain.

Il est pourtant légitime de se demander si, au niveau le plus profond, il y a par rapport à Marx autre chose de changé que le signe algébrique affectant la même essence du technique.

Là où l'on s'aperçoit que le mouvement technologique contemporain possède une inertie considérable, qu'il ne peut être dévié ou arrêté à peu de frais, qu'il est lourdement matérialisé dans la vie sociale, on tend à faire de la technique un facteur absolument autonome, au lieu d'y voir une expression de l'orientation d'ensemble de la société contemporaine.

Et là où l'on peut voir que « l'essence de la technique n'est absolument rien de technique » voir Heidegger, La Question de la technique).

Aussi, penser que nous ne sommes pas responsable du développement technique, c'est penser que la technique est neutre, qu'aucune instance politique, idéologique n'est à l'origine de grandes orientations de celle-ci.

On ne vit pas dans un monde de machines indépendantes, derrière il y a un projet de civilisation. Heidegger: La technique 1.

Le projet cartésien Pour Heidegger, l'ère moderne réalise le projet cartésien de maîtrise et de domination de la nature.

Elle est l'ère où se manifeste dans toute son ampleur la technique, la mobilisation de toutes les forces en vue d'une exploitation. Toute la nature est devenue, non plus objet de contemplation ou de pensée, mais un fonds exploitable et calculable, y compris l'homme lui-même qui n'en est que le gérant.

Ainsi, le Rhin, dont le poète savait dire le mystère, n'est plus qu'une énergie électrique potentielle, qu'une source d'énergie sommée de se livrer (La Question de la technique). 2.

La signification de la technique Cette description du monde technique n'est pas, pour Heidegger, l'occasion de s'inquiéter pour l'homme, au sens où il le croirait menacé par des catastrophes, mais de diagnostiquer un nouveau rapport de l'homme à l'Être qui s'annonce.

D'une part, l'étant, l'ensemble de ce qui est, est sommé de se livrer sous une forme calculable (ainsi, le scientifique questionne tel ou tel phénomène pour en obtenir une maîtrise mathématique) ; d'autre part, l'homme lui-même est sommé d'étendre sa main ordonnatrice, de tout planifier et soumettre à ses calculs.

Le danger de la technique est l'illusion qu'elle suscite chez l'homme de pouvoir se rencontrer lui-même dans ce qui est, et donc de ne jamais pouvoir exister authentiquement. HEIDEGGER : DIRE "OUI" ET "NON" À LA TECHNIQUE Le développement accéléré et envahissant de la technique dans le monde moderne oblige à repenser les rapports que l'homme entretient avec elle : primitivement instrument de l'homme, la technique semble en effet en passe de faire de l'homme son instrument.

Aussi est-ce au moyen de se libérer de la technique tout en l'utilisant que nous invite à réfléchir Heidegger. « Nous pouvons utiliser les objets techniques et nous en servir normalement, mais en même temps, nous en libérer, de sorte qu'à tout moment nous conservions nos distances à leur égard.

Nous pouvons faire usage des objets techniques comme il faut qu'on en use.

Mais nous pouvons, du même coup, les laisser à eux-mêmes comme ne nous atteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre.

Nous pouvons dire "oui" à l'emploi indispensable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire "non", en ce sens que nous les empêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement de vider notre être.

Mais si nous disons ainsi à la fois "oui" et "non" aux objets techniques, notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu et incertain ? Tout au contraire.

Notre rapport au monde technique devient, d'une façon merveilleuse, simple et paisible.

» ordre des idées 1) Une idée centrale : Nous pouvons utiliser les objets techniques sans être asservis par eux.. »

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