l'esprit reste-t-il libre quand il se soumet au vrai ?
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Analyse du sujet
Est-ce que Galilée était libre de dire que la terre tourne autour du soleil ? S'il était libre de le dire, était-il libre "en
face" de cette vérité ? Est-ce que c'était une manifestation de sa liberté ? Il n'a pas "choisi" de faire que la terre
tourne autour du soleil, il n'a pas choisi de croire à ça, il a compris, montré, su que c'était ainsi.
Le problème donc
est le suivant : la vérité semble être par définition indépendante de moi.
La vérité en ce sens ne contraint-elle pas
la liberté ? "1+1=2" : cette vérité n'attend pas que je choisisse de la croire vraie pour être vraie.
Il n'y a pas "deux
vérités" entre lesquelles je pourrais choisir, la vérité n'est pas l'objet d'un choix, elle est par définition indépendante
de moi.
Pourtant la vérité s'oppose-t-elle nécessairement à l'exercice de la liberté ? En quel sens la vérité, supposet-elle une construction libre ? Ne puis-je pas toujours refuser la vérité qui est devant moi ? La question qui se pose
alors est celle du devoir.
Dois-je garder ma liberté devant la liberté, pour la remettre en question avant de
l'accepter par exemple, ou au contraire par scepticisme ? Ne doit-on pas garder sa liberté devant ce que l'on nous
donne comme vrai ? Référence utile : "La liberté cartésienne" dans Critiques littéraires-Situations I de Jean-Paul
Sartre.
Introduction
Quand on parle de liberté de l'esprit on entend ordinairement une certaine
indépendance de l'esprit par rapport aux idées extérieures.
Il s'agit pour
l'esprit de délibérer et de ne jamais accepter une idée avant de l'avoir
interroger.
« Discerner le vrai du faux » nous dit Descartes.
Une fois que le
discernement a eu lieu l'esprit se soumet au vrai.
Après avoir interrogé il
accepte l'idée vraie.
L'esprit reste-t-il libre quand il se soumet au vrai ? Si tel est le cas, l'esprit ne
pourrait être dit libre que dans une perpétuelle interrogation, grâce à un
mouvement continu de recherche.
Cette question suppose-t-elle une liberté a priori de l'esprit ? C'est-à-dire la
liberté est-elle le principe de l'esprit ? Ou bien au contraire est-ce la liberté
qui s'obtient par la soumission au vrai ? Il serait alors le principe de la liberté.
Mais un esprit libre peut-il se soumettre à l'idée même de vérité avant de
l'avoir interroger ?
I- Une liberté a priori de l'esprit
Le dualisme kantien pose l'existence d'une double causalité.
L'homme comme
toutes les choses dans le monde est soumis à la causalité externe, celle de la
nature (désirs, lois physiques).
Mais il est également en tant qu'être
raisonnable cause première de ses actions, il peut par sa volonté être principe d'une chaîne causale.
Or cette
causalité ou liberté de l'homme est une condition transcendantale de la réflexion et de l'agir moral.
Or, la raison spéculative c'est-à-dire l'esprit quand il n'est pas en relation avec l'expérience tente de démontrer en
métaphysique.
Ce qui est impossible puis que la démonstration nécessite justement l'expérience.
La liberté se situe
donc avant la liberté, elle en est le principe.
Cependant, la raison spéculative n'est plus libre quand elle s'attache au
vrai.
II- La liberté s'atteint par la vérité
Pour Spinoza il faut distinguer le libre arbitre et la liberté.
Le concept de libre
arbitre suppose de se décider selon les conséquences de ses actes.
Or nous
ne pouvons jamais être sur des conséquences.
Il n'y a donc pas de libre choix
possible.
Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre,
mais privée de raison, est une volonté perdue.
Plus nous connaissons, plus
notre liberté est grandie et fortifiée.
Si nous développons notre connaissance
au point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes et
des effets, nous saisirons d'autant mieux la nécessité qui fait que telle chose
arrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors que tel
autre ne viendra jamais à l'existence.
Pour Spinoza, une chose est libre quand
elle existe par la seule nécessité de sa propre nature, et une chose est
contrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir.
Au
sens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance
absolue de la réalité, et qu'il la fait être et exister suivant sa propre
nécessité.
Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pas
dans un libre décret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en
fonction de notre propre nature.
L'homme n'est pas un empire de liberté dans
un empire de nécessité.
Il fait partie du monde, il dispose d'un corps,
d'appétits et de passions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et.
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