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Les Séductions de la parole - HLP

Publié le 28/04/2023

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« III – Les Séductions de la parole III – Les Séductions de la parole Le petit détour par l'étymologie Séduire : latin seducere, signifiant emmener à part, à l'écart , séparer, diviser (en parlant de lieux) , puis dans le langage religieux, corrompre, séduire.

Seducere est composé de se, qui marque la séparation et ducere, tirer à soi.

D'où conduire, mener, tromper.

Ducere est de la même famille que chef (dux).

L'étymologie renvoie également à l'ancien français , suduire : retirer, soustraire, enlever à la dérobée, compter, calculer. Au sens initial, séduire voulait dire : détourner du vrai, faire tomber dans l'erreur ; idée d'une corruption. Amener une personne (une femme) à se donner.

Employer tous les moyens de plaire. Alain, Rey, Dictionnaire historique de la langue française 1 - Les deux types de séduction (manuel P.

129) Le mot « séduction » est souvent associé à la tromperie et à la ruse.

L’auteur montre que l’on peut aussi donner un sens plus positif à ce terme.

Séduire n’est pas toujours une relation qui se fait au détriment des autres. Séduire en effet, c’est toujours surprendre, émouvoir, et donc mouvoir l’autre, le faire sortir de luimême, de la voie qu’il suivait jusqu’ici, de ces habitudes, de son indifférence.

Ne faudrait-il pas ici, si nous devions entreprendre une sorte de « réhabilitation » de la séduction, distinguer entre deux types de comportement, celui du séducteur toujours « vil », qui poursuit son propre plaisir aux dépens d’autrui et qui, comme le sophiste, fait être le non-être1 et joue sur le rien, et celui du « séduisant », celui ou de celle qui nous attire par une grâce innée, un charme naturel et ignorant de soi, et à travers lequel se manifesterait plus l’accord de l’être et de l’apparence que leur discorde ? […] Dans les deux cas, séduction par ruse, ou séduction innocente, l’expérience n’est-elle pourtant pas la même : excentration2 de celui qui est séduit par rapport a sa sphère propre, impossibilité pour lui de répondre entièrement de soi, envoûtement ? La séduction, on le sait, passe par l’apparence et donc nécessairement par le corps.

La séduction réfléchie, voulue, consiste ainsi à apprêter les apparences, et on ne le sait que trop, il y a, à cet égard, de multiples techniques de séduction qui consistent toutes en une production d’illusions.

Si le séducteur par excellence, c’est le Diable luimême, c’est précisément en tant que maître des apparences, en tant que celui qui, par ruse et machination, offre le rien sous les apparences de l’être.

Le séducteur, à l’inverse du séduisant, opère toujours par violence, puisqu’il s’agit pour lui d’instrumentaliser celui qu’il séduit, de le faire servir à son seul bon plaisir au lieu de lui laisser la possibilité de déployer librement son être [...]. Françoise Dastur, Amour et séduction, une approche phénoménologique.

(Conférence, Hôpital Pasteur de Nice) - 22 mai 2001 2 - L’art d’agréer : lorsque la séduction n'est pas tromperie Dans le texte de Pascal, la séduction est un art d'agréer c'est-à-dire de plaire.

La séduction est alors le moyen d'obtenir le consentement. Le texte : Il n’est pas toujours facile de convaincre son interlocuteur même quand l’on dispose de preuves rigoureuses.

Pour communiquer une vérité, il est nécessaire aussi de plaire : il s’agira alors de trouver les mots qui touchent et de donner envie d’écouter. L’art de persuader a un rapport nécessaire à la manière dont les hommes consentent à ce qu’on leur propose, et aux conditions des choses qu’on veut faire croire.

Personne n’ignore qu’il y a deux entrées par où les opinions sont reçues dans l’âme, qui sont ses deux principales puissances, l’entendement1 et la volonté2.

La plus naturelle est celle de l’entendement, car on ne devrait jamais consentir qu’aux vérités démontrées ; mais la plus ordinaire, quoique contre la nature, est celle de la volonté ; car tout ce qu’il y a d’hommes sont presque toujours emportés à.... »

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