Les sciences satisfont-elles notre désir de vérité ?
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POUR DÉMARRER
L'ensemble de toutes les connaissances de type discursif et rationnel, établissant des relations stables entre les
phénomènes étudiés, contente-t-il entièrement notre recherche dynamique d'une connaissance adéquate à la
réalité ? Ce sujet vous interroge sur les limites de la connaissance de type scientifique.
CONSEILS PRATIQUES
Attention : le sujet porte sur la pluralité des sciences et non pas sur la science, en général ; ne vous cantonnez pas
obligatoirement dans le champ des sciences exactes (mathématiques, physique, etc.).
Vous pouvez utiliser un plan
progressif, centré sur la notion de vérité, ou bien un plan dialectique, centré sur les limites que les sciences
imposent à la connaissance.
Faites bien ressortir l'enjeu de cette question en ce qui concerne notre culture
contemporaine.
BIBLIOGRAPHIE
BERGSON, Essai sur les données immédiates de la conscience, PUF.
C.
CHRÉTIEN, La science à l'oeuvre, Hatier.
E.
HUSSERL, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, NRF-Gallimard.
E.
MORIN, La méthode 1, Points-Seuil.
À quoi répond notre "désir de vérité" ? Ce désir, comme tout désir, n'est-il pas insatisfaisant ? Si on analyse ce désir
comme tous les désirs (comme quelque chose de purement négatif, insatiable), peut-il être satisfait par quoi que ce
soit ? Quel est le rôle des sciences dans le désir de vérité ? Si les sciences ne répondent qu'à un désir, peuventelles être objectives ? Tout désir de vérité est-il désir de science ? Les sciences peuvent-elles tout expliquer,
donner la vérité de tout ce qui est ? Y a-t-il d'autres types de savoirs ou de croyances qui satisfont notre désir de
vérité ? Est-ce parce qu'ils tendent à ressembler à l'idéal de la science, ou au contraire parce qu'ils s'en éloignent ?
La science est-elle le modèle après lequel notre désir de vérité aspire, ou bien est-elle la partie la plus décevante de
la recherche de la vérité, dans la mesure où les sciences ne prétendent plus nous donner accès à la nature des
choses, mais seulement à des lois rendant compte des phénomènes ? Les sciences doivent-elles être remises en
question si elles ne peuvent satisfaire notre désir de vérité ? Les sciences ne doivent-elles pas être conduites pas
notre insatiable désir de vérité, pour pouvoir être toujours dans un processus d'évolution ? Si les sciences ne
satisfont donc pas notre désir, ne doivent-elles pas au moins essayer ?
Introduction & Problématique
La science désigne la connaissance discursive, positive, établissant des relations ou lois causales entre les
phénomènes de la Nature.
Ces savoirs objectifs dépassant le niveau des opinions contentent-ils le désir de vérité de
l'homme ? Les savoirs objectifs contentent-ils son aspiration dynamique à une connaissance adéquate au réel ?
On peut légitimement se demander si ces connaissances objectives peuvent entièrement satisfaire le désir de vérité
d'un homme qui est essentiellement subjectivité.
Le désir de vérité implique que soit atteinte une satisfaction de
l'élément subjectif et affectif de chaque homme.
D'autre part, le désir de vérité suppose la possibilité de parvenir à
une vérité unitaire dépassant les diverses vérités éparpillées dans les sciences.
Qu'est-ce que désirer le vrai ? Ce
n'est pas seulement viser un certain nombre de réponses fragmentaires, c'est vouloir atteindre une réponse globale,
un sens profond et ultime de l'être.
D'où le problème: les sciences ne sont-elles pas en opposition avec l'aspiration
métaphysique et unitaire de la subjectivité ? Autrement dit, si la science laisse l'homme sur sa faim-fin (!), l'art, la
philosophie voire même la religion ne peuvent-ils pas satisfaire ce besoin métaphysique d'une subjectivité vivante et
désirante ?
Première partie: Les sciences satisfont notre désir de vérité.
En opérant un contrôle rigoureux sur tous les faits empiriques, la méthode expérimentale semble satisfaire notre
désir de vérité, notre aspiration à la compréhension.
Nous désirons le vrai, conçu comme adéquation avec le réel
pour échapper à l'angoisse d'un monde inconnu.
Nietzsche a bien souligné l'aspect psychologique de ce désir de
vérité.
« Je me suis demandé ce que le peuple entend au fond par connaissance ; que cherche t il quand il la demande ?
Rien que ceci : ramener quelque chose d'étranger à quelque chose de connu.
Nous, philosophes, que mettons nous
de plus dans ce mot ? Le connu, c'est-à-dire les choses auxquelles nous sommes habitués, de telle sorte que nous
ne nous en étonnons plus ; nous y mettons notre menu quotidien, une règle quelconque qui nous mène, tout ce qui
nous est familier (...
) Eh quoi ? Notre besoin de connaître n'est il pas justement notre besoin de familier ? Le désir
de trouver, parmi tout ce qui nous est étranger, inhabituel, énigmatique, quelque chose qui ne nous inquiète plus ?
Ne serait-ce pas l'instinct de la peur qui nous commanderait de connaître ? Le ravissement qui accompagne
l'acquisition de la connaissance ne serait-il pas la volupté de la sécurité retrouvée ? » Nietzsche.
Comment la religion ou la philosophie pourraient-elles se prévaloir d'instrument aussi objectifs que ceux des sciences.
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