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Les sciences peuvent-elles se passer de considérations métaphysiques ?

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« Analyse du sujet : - - - - - - Affirmer que les sciences peuvent se passer de considérations métaphysiques, cela reviendrait à affirmer que les sciences pourraient poursuivre leur propre quête de la vérité sans avoir le souci de la vérité ultime des choses. La métaphysique prétend en effet être la science qui étudie les réalités immatérielles, celles qui sont « au-delà » des réalités physiques.

Elle recherche ainsi l'absolu, le fondement premier des choses.

Dans sa métaphysique, Aristote la définit comme la science qui recherche « l'Être en tant qu'être ». Aussi, quel sens y aurait-il à chercher la vérité en écartant la vérité métaphysique ? Quelle vérité peuton vraiment découvrir si on ne ramène pas cette vérité à la vérité plus profonde qui la fonde ? Il semble ainsi impossible de rechercher la vérité sans la métaphysique. Mais l'on dit aussi souvent de manière péjorative qu'une discussion est « métaphysique » lorsqu'elle apparaît oiseuse, inutile et incertaine.

On cherche alors justement à l'opposer aux sciences positives, dont les résultats sont prétendus sûrs et vérifiables, au contraire de la métaphysique qui n'a toujours pas fourni un seul résultat incontestable après des millénaires de recherche. On entend en effet aujourd'hui généralement par le terme de science une connaissance scientifique positive, qui repose sur des critères précis de vérification permettant une objectivité des résultats.

Dans une telle perspective, on voit mal ce que la métaphysique pourrait apporter à la science, et l'on serait même tenté d'interdire à la science tout penchant métaphysique, tant celle-ci risquerait de perturber l'objectivité sagace à laquelle prétend cette science. Peut-être faut-il considérer que, de manière à résoudre le dilemme face auquel science et métaphysique nous acculent, il nous faudrait reconsidérer notre point de vue sur la métaphysique, pour en faire à nouveau quelque chose de compatible avec la science. Problématisation : Sciences et métaphysique semblent aujourd'hui ne pas pouvoir faire bon ménage.

Pourtant, « il fut un temps où elle [la métaphysique] était appelée la reine de toutes les sciences » nous rappelle Kant.

Comment, en effet, peut-on chercher la vérité dans son domaine et abandonner la quête de la suprême vérité ? Le problème vient peut-être du fait qu'on attend aujourd'hui d'une science des résultats plus fiables que d'antan.

Mais alors, ne faudrait-il pas réviser cette interaction entre métaphysique et science pour que la quête scientifique de la vérité ait encore un sens ? Proposition de plan : 1. La métaphysique est la science supérieure à laquelle toutes sont subordonnées (Aristote). - - - - Il apparaît assez évident que toute investigation scientifique est motivée en premier lieu par la connaissance.

La science trouve en effet son fondement dans le fait que « tous les hommes désirent naturellement savoir » ainsi qu'Aristote l'écrit (Métaphysique, A, 1, 980a).

C'est d'ailleurs ce qui différencie la science de la technique qui, quant à elle, reste confinée aux nécessités de la vie. Les sciences n'étant ainsi pas motivées uniquement par une entreprise pragmatique mais par l'épanouissement désintéressé de la faculté intellectuelle présente en l'homme, il est naturel que les sciences veuillent parvenir à une connaissance vraie sur le monde.

Toutes les sciences participent d'un projet commun qui est l'accès à la vérité. Aristote a par ailleurs souligné le fait que la réalité se divise en régions distinctes dont chacune relève d'un savoir propre.

Ainsi n'argumente-t-on pas en éthique avec les mêmes outils conceptuels qu'en arithmétique.

Il écrit ainsi que « pour chaque genre, de même qu'il n'y a qu'une seule sensation, ainsi il n'y a qu'une seule science, comme, par exemple, une science unique, la grammaire, étudie tous les sons articulés.

» (Métaphysique, livre gamma, 2, 1003b 19-22) C'est pourquoi les sciences sont séparées entre elles et traitent d'objets différents. Pour autant, les sciences entretiennent des liens entre elles (ce qui semble logique, puisqu'elles se rejoignent autour de ce projet commun qu'est la connaissance de la vérité), ainsi certaines sciences sont subordonnées à d'autres qui sont plus générales.

Il en est ainsi par exemple de l'optique qui est subordonnée à la géométrie. Comme la métaphysique est d'après Aristote « la science la plus élevée, et qui est supérieure à toute science subordonnée, (...) celle qui connaît en vue de quelle fin il faut faire chaque chose » (Métaphysique A 2, 982b5), il semble logique que toute science se rapporte finalement à la métaphysique qui les chapeaute toutes. Suivant cette perspective, on pourrait penser que chaque science pourrait se cantonner à son objet d'étude sans s'interroger au-delà.

Il n'en reste pas moins que, relativement au but que chacune d'entre elles poursuit à travers cet objet d'étude (ce but étant en l'occurrence la. »

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