Les sciences peuvent-elles produire des vérités ?
Extrait du document
«
Introduction :
La science est une discipline qui vise la connaissance, et se propose pour cela comme un moyen permettant
d'accéder à la vérité.
Fondées sur les opérations intellectuelles de l'entendement, les sciences, qu'elles soient
sciences de la nature (physique, biologie, …), sciences abstraites (arithmétique) ou sciences humaines (histoire,
sociologie…), consistent en une activité rationnelle, méthodique, opérant par le moyen de la pensée conceptuelle et
du calcul.
Elles se fondent sur un critère de vérité et d'objectivité, afin de parvenir à l'universalité et à la certitude
de leurs résultats.
La vérité, c'est ce qui est tel qu'il est ; c'est ce qui est conforme à la réalité.
La vérité s'oppose au faux, à l'illusion,
au mensonge.
Contrairement à ces notions, la vérité est transparente, et se donne avec évidence.
La vérité, au
plan humain, c'est la sincérité, et elle nous conduit à l'assurance et la certitude de ce qui est.
Nous cherchons
rarement à démontrer la vérité des choses qui nous entourent, tant celle-ci nous paraît donnée d'emblée.
Pourtant,
les sciences tendent à rechercher des vérités, et à faire usage de la pensée et de la raison pour y accéder.
A-t-on besoin des sciences pour produire des vérités et peut-on seulement générer des vérités ? Si les sciences
visent la vérité, peuvent-elles effectivement les produire ?
1ère partie : Les sciences nous donnent accès à des vérités.
- Le but des sciences est d'accéder à des vérités.
Elles utilisent la fonction calculatrice de la raison, procèdent
avec une méthode rigoureuse, de manière à ne produire que des énoncés indubitables et de délivrer des certitudes.
Le raisonnement scientifique est ce qui nous garantit de la vérité des choses.
La raison opère comme un référent,
qui permet de valider la vérité des énoncés.
Sans l'aval d'une pensée scientifique, nos idées ne seraient qu'opinions.
Une proposition « scientifiquement prouvée » est considérée comme une vérité.
- L'avantage du savoir scientifique sur le savoir-faire est qu'il nous permet de réfléchir les choses, et de les
comprendre.
Tandis qu'un manœuvre qui n'aurait aucune connaissance scientifique sur la machine qu'il utilise ne
peut comprendre comment elle fonctionne, le savant peut en rendre compte, et expliquer pourquoi elle est telle.
Aristote explique ainsi en Métaphysique (A, 1) que les sciences nous donnent accès à la connaissance du pourquoi,
autrement dit de l'essence même des choses, de ce qui fait leur vérité, tandis que le jugement commun ne peut
faire état que du fait.
La science dépasse l'expérience car elle ne nous donne pas seulement la connaissance du
fait, mais la connaissance de sa cause.
Pour être certain de détenir la vérité il ne faut pas se contenter d'une
description d'un objet donné, mais d'une définition essentielle, qui explique le principe même de l'objet.
S'il y a
adéquation de la définition avec l'objet, alors nous pouvons prétendre détenir la vérité.
2ème partie : Les sciences ne sont pas suffisantes pour produire des vérités.
- Descartes, dans la première partie du Discours de la méthode, passe en
revue les diverses sciences et savoir acquis durant sa jeunesse, et constate
qu'elles ne lui ont finalement apporté aucune vérité.
Même les
mathématiques, pour lesquelles il affiche sa préférence, ne l'ont pas
entièrement satisfait.
Pour Descartes, le raisonnement mathématique est une
« longue chaîne de raison », composée de démonstrations rigoureuse qui ne
laissent pas de place au doute.
Néanmoins, il faut bien que cette chaîne ait
un commencement, un premier principe qui garantisse la vérité de tous les
énoncés mathématiques qui en découlent.
Si chaque vérité mathématique est
garantie par la validité du raisonnement, il faut néanmoins que la vérité du
premier principe au point de départ du raisonnement soit établie.
On se trouve
alors pris dans un « diallèle », un cercle vicieux dans lequel chaque
proposition doit être démontrée par une proposition, et cela à l'infini.
Donc
pour Descartes, les mathématiques ne reposent pas sur un fondement solide.
Ce qui garantit leur vérité ne dépend pas de la science, mais de l'intuition.
La
connaissance vraie, pour Descartes, n'est pas une connaissance établie
scientifiquement, elle est une opération de l'entendement qui consiste en la
saisie évidente d'une idée claire et distincte.
La résolution de Descartes au début du Discours de la méthode est donc de
« ne rechercher plus d'autre science que celle qui se pourrait trouver en moimême ».
à Si les sciences peuvent contribuer à produire des vérités, du moins
requièrent-elles d'abord une vérité première qui ne dépend pas d'elles mais qui est intérieure à l'homme, une
connaissance antérieure à toute connaissance et qui est le fondement de toutes connaissances.
Cette vérité
première, ce sont les « idées claires et distincte » qui nous sont innées et évidentes à notre esprit.
- Pour Platon, aucune vérité n'est produite.
La vérité est déjà là, existante, et on ne saurait imaginer que les
sciences puisent produire de nouvelles vérité, et les accumuler ou les thésauriser ainsi au fil du temps.
La science
nous permet certes d'accéder à la connaissance de la vérité, mais elle ne la produit pas.
Pour Platon, lorsque l'on
découvre une vérité au terme d'un processus méthodique et rigoureux tel que ceux de la science, on ne fait que
mettre au jour une vérité déjà existante mais dont nous n'avions pas conscience.
C'est la démonstration qu'il fait
dans le Menon, en mettant en scène le processus d'enfantement de la vérité mis en place par Socrate qui parvient
par de simples questions à faire découvrir des vérités géométrique à un jeune esclave qui pensait être totalement.
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