Les sciences ont-elles leur point de départ dans l'expérience ?
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«
Introduction :
Bien définir les termes du sujet :
- La « science » : toute connaissance rationnelle obtenue soit par démonstration, soit par observation et
vérification expérimentale.
Elle comprend toutes les sciences positives (mathématiques, physique, biologie)
- « Nécessairement passer par » : souligne le caractère inconditionné de l'étape de l'expérience, la science doit la
subir avant de parvenir à son but, ici, être vraie.
- « Expérience » : désigne généralement le réel en tant que tel, mais ici, comme c'est l'expérience qui conditionne la
vérité de la science, l'expérience a un sens scientifique.
C'est le fait d'observer ou d'expérimenter avec pour but de
contrôler ou de former une hypothèse scientifique.
- « Etre vraie » : une science vraie est une science conforme à la vérité, c'est ce qui en fait sa valeur.
Une science
est ainsi dite "vraie" lorsque la connaissance dont elle fait part est conforme au réel et l'explique, lorsqu'elle satisfait
à l'exigence de cohérence interne, et lorsque l'esprit peut de ce fait lui donner son assentiment –parce qu'il y a
conformité entre la science et l'objet de pensée.
Construction de la problématique :
Le sujet cherche à évaluer la valeur de l'expérience dans l'élaboration de la science, et demande quel y est
son degré d'importance –en sachant que l'expérience a lieu en un temps et un espace donné, déterminé et singulier,
tandis que la science vise le plus haut degré de généralité possible.
Se pose donc la question de savoir si la correspondance de l'hypothèse ou de la théorie avec le donné
expérimental, et si la cohérence de cette vérité avec l'ensemble du discours philosophique permet et suffit à
déclarer une science comme vraie.
Plan :
I/ L'expérience ne fait pas la vérité de la science, elle peut même la corrompre :
L'expérience, même scientifique, n'atteint jamais le même degré de généralité et d'abstraction que la
théorie elle-même, elle peut être soumise à des variations intempestives qui peuvent modifier son résultat, ce qui
n'est pas le cas de la science.
* Si l'on considère avec Platon cf.
La République, que la science ne peut avoir pour objet que le nécessaire
et l'immuable, alors le passage par l'expérience -qui, se faisant dans le monde sensible, ne peut être que
contingente – est non seulement non nécessaire, mais surtout nuisible.
En effet, pour Platon, pour que la science
ait de la valeur, qu'elle soit vraie, il faut qu'elle soit forgée sur la base des Idée intelligibles.
Grâce à leur éternité,
ces dernières sont les seules à pouvoir garantir la vérité des théories.
* Il faut donc que l'esprit n'ait affaire qu'à lui-même, et n'entretienne aucun lien avec le réel.
Pour que la
science soit vraie, il faut donc qu'elle soit pure.
C'est ce que montre Kant dans la Critique de la raison pure, où la
logique et les mathématiques sont reines car elles n'ont affaire qu'à l'entendement et à sa forme.
Ce sont donc les
connaissances pures, a priori, fondées par la raison, qui sont les plus vraies car elles sont universelles et
nécessaires.
* Il est donc possible d'avoir une connaissance, une science vraie sans passer par l'expérience.
Mais ces
sciences ne parlent pas du réel.
Pour le connaître, la connaissance a priori n'est pas suffisante, il faut avoir un
rapport au sensible, et l'expérience peut alors s'avérer utile.
II/ L'expérience, même si elle contient déjà une hypothèse scientifique, peut fonder la vérité de la
science :
* Nous ne pouvons pas nous empêcher, face à un énoncé scientifique portant sur le réel, de le tester,
d'en faire l'expérience pour le vérifier et l'expérimenter.
Il semble ainsi inconcevable que certaines théories puissent
être viables sans un passage par l'expérience.
* Il suffit d'étudier un exemple précis pour voir que certaines théories scientifiques ne peuvent être conçues,
vérifiées et déclarées comme vraies qu'après une expérience.
Cf.
l'expérience de Pavlov, qui prouve la théorie du
réflexe conditionné.
Cette théorie portant sur le réel a besoin, pour prouver son efficacité, de passer par ce réel..
»
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