Les sciences humaines sont-elles de véritables sciences ?
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Transition : Les différences d'objet de ces disciplines autorisent-elles aux sciences humaines l'utilisation d'une méthode rigoureusement scientifique ?
II. Rapport des sciences et des sciences humaines du point de vue de la méthode.
1. L'observation : Durkheim cherche à considérer les faits sociaux comme des choses, à les considérer du dehors comme des choses extérieures, seule condition d'une étude objective.
- Sens de la question :
C'est une interrogation directe, il s'agira donc de donner une réponse précise en la justifiant.
- Présupposés de la question :
Si la question se pose on peut supposer qu'il y a des différences entre «sciences» et «sciences humaines». Il faut alors situer le niveau de ces différences.
- Formulation du problème :
L'homme peut-il être connu et expliqué aussi rigoureusement qu'un objet de la nature ?
«
Les sciences humaines sont-elles de véritables sciences ?
Compréhension du sujet
A.
Sens des mots de l'énoncé :
— Lorsqu'on parle de sciences, on pense le plus souvent aux sciences exactes telles que les mathématiques, ou aux
sciences de la nature, c'est-à-dire à toutes les disciplines ayant pour objet l'étude rigoureuse de la matière brute (la
physique, la chimie, l'astronomie, etc.) et de la matière vivante (l'anatomie, la physiologie, la biologie).
— Les sciences humaines, ayant pour objet d'une façon générale l'étude des comportements humains, se
manifestent essentiellement dans l'histoire, la sociologie, la psychologie.
B.
Sens de la question :
C'est une interrogation directe, il s'agira donc de donner une réponse précise en la justifiant.
C.
Présupposés de la question :
Si la question se pose on peut supposer qu'il y a des différences entre «sciences» et «sciences humaines».
Il faut
alors situer le niveau de ces différences.
D.
Formulation du problème :
L'homme peut-il être connu et expliqué aussi rigoureusement qu'un objet de la nature ?
Recherche des idées
A.
Rappel :
— Nature de la pensée scientifique : C'est une activité intellectuelle par laquelle l'homme s'efforce d'expliquer les
phénomènes de la nature en cherchant les lois qui les régissent, cela au moyen d'une observation rigoureuse.
L'esprit scientifique ou positif s'adonne à la recherche du relatif en cherchant non pas pourquoi mais comment un
phénomène se produit.
La science implique alors une conception rationnelle de la nature en rapportant ses
phénomènes à une nécessité impersonnelle.
«Tout dans la nature obéit à des lois» affirme Laplace ; de son côté C.
Bernard affirmait que «la critique expérimentale met tout en doute excepté le principe du déterminisme scientifique».
La notion de science est en effet étroitement liée à celle de déterminisme.
On comprend alors que la condition primordiale de la science soit l'objectivité : le sujet doit s'effacer devant l'objet
s'il veut l'expliquer, c'est pourquoi Bachelard a dit «la science dans son besoin d'achèvement comme dans son
principe s'oppose absolument à l'opinion».
L'opinion reste du domaine du subjectif, de la connaissance non fondée,
s'appuyant sur les apparences.
La science dans son souci d'objectivité doit dépasser l'apparence qui éloigne du
rationnel.
Les sciences de la nature visant à expliquer les phénomènes utilisent la méthode expérimentale.
— Les sciences humaines se sont constituées tardivement, on a pendant longtemps pensé que si l'homme faisait la
science il était supérieur à elle ; pourtant un certain nombre de disciplines, telles que la sociologie, l'histoire, la
psychologie, ont cherché et cherchent encore à expliquer les comportements humains en découvrant les lois qui les
régissent.
Ainsi la sociologie dans la mesure où elle prétend être une science suppose l'existence d'un déterminisme
sociologique.
A.
Comte déjà déclarait que son but était de «déterminer l'ensemble des lois fondamentales propres
aux phénomènes sociaux.
Les sociologues prenant modèle sur les sciences de la nature se sont donc efforcés de
découvrir les conditions constantes dans lesquelles se produisent les phénomènes sociaux qu'ils étudient.
Cette
exigence implique une méthode : selon Durkheim il s'agit de traiter les phénomènes sociaux comme des choses,
c'est-à-dire les considérer en eux-mêmes, détachés des sujets conscients qui se les représentent ; à cette seule
condition il est possible de les étudier objectivement, scientifiquement, pour découvrir les lois qui les régissent.
Ainsi
Durkheim et Halbwachs ont énoncé la loi du suicide : le taux des suicides est inversement proportionnel au degré
d'intégration de la société familiale, politique, religieuse, etc.
C'est sur la statistique servant d'instrument de mesure
que la sociologie s'appuie pour établir ses lois.
De même la psychologie s'efforce-t-elle d'introduire la quantité et la
mesure pour établir des lois de comportement (ex.
: la loi de l'oubli : l'oubli croîtrait proportionnellement à une
certaine puissance du logarithme du temps).
L'Histoire comparée, de son côté, est utilisée comme instrument d'analyse, afin de découvrir les rapports constants
entre un type d'économie donné par exemple, et les institutions qui en découlent (ex.
: la société féodale détermine
l'économie rurale).
— Examen critique : Les faits sociaux, comme les faits psychologiques ou historiques, sont des faits humains.
En
voulant les saisir de façon tout à fait objective, on s'expose à laisser échapper ce qui fait leur caractère propre.
Un
phénomène humain implique un tel nombre de facteurs à la fois d'ordre psychologique, physique, social, culturel qu'il
semble impossible de le cerner rigoureusement.
C'est ainsi que s'est élevée une polémique anti-durkheimienne.
Le
point de vue de J.
Monnerot est entièrement humaniste ; il part du sujet comme condition humaine située et datée,
et emprunte à Max Sheler l'idée que l'affectivité est un moyen de connaissance.
La société ne peut être vécue que
par des consciences individuelles, il s'ensuit que les faits sociaux ne peuvent être considérés comme des choses.
B.
Bibliographie :.
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