Les sciences de l'homme s'accordent-elles avec l'idée de liberté ?
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Sujet: Les sciences de l'homme s'accordent-elles avec l'idée de liberté ?
Général et particulier
«Sciences de l'homme», «sciences humaines» : n'y a-t-il pas là une contradiction dans les termes ? Il n'y a de
science, selon Aristote, que du général : peut-on prétendre soumettre à des lois générales les faits humains, qui
sont toujours fait d' individus humains, lesquels sont particuliers par essence ?
Nietzsche, Marx et Freud ont prétendu passer derrière le théâtre de la conscience, afin d'exhumer des motifs
cachés, inconscients, qui fourniraient le sens véritable de nos actions.
Ainsi, selon certains modernes, le particulier est-il inessentiel : il ne serait jamais que l'effet d'une «structure»
sociale dont il n'est qu'un précipité.
Hasard et nécessité
Freud rappelle sans cesse la «foi» que doit avoir, selon lui, le psychanalyste dans le déterminisme psychique.
Rien n'arriverait par hasard dans l'esprit.
Non seulement les idées singulières, mais les destinées singulières seraient donc, en droit, prévisibles.
Déterminisme et liberté
Paradoxalement, une manière de liberté est proclamée — quoique sur un plan bien étroit — par les sciences
humaines.
Ainsi la maladie mentale est-elle fréquemment interprétée de nos jours comme une sorte de «choix
préférentiel», quoique inconscient dans sa démarche.
Les discours «englobants», totalisants, tâchent, certes, de prévoir leur propre réfutation : ainsi, Freud considère-t-il
que les refus que la psychanalyse se voit opposer dérivent d'une dénégation, chez ses adversaires, visant à récuser
l'inquiétante réalité de l'inconscient.
Néanmoins, ces mêmes discours «englobants» (qui sont ceux des sciences de l'homme) reconnaissent une certaine
autonomie à la conscience.
Ils prennent acte, en d'autres termes, d'une certaine singularité de la destinée de
chacun, d'une marge de liberté qu'ils avouent être irréductible..
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