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Les religions rassemblent-elles ou eloignent-elles les hommes ?

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« Problématique La pluralité des religions est un fait.

Cette pluralité, l'histoire l'a montré, conduit à des conflits (les guerres de religions).

En effet, toute religion est associée, de par sa vocation sociale, à un pouvoir, et de par sa fonction cognitive, à un savoir.

Cette double fonction paraît alors empêcher l'entente des hommes au double sens de la compréhension mutuelle et de la paix.

D'un autre côté, les religions produisent du lien social, et la vocation, pour certaines du moins, à l'universalité, caresse le rêve d'une harmonie de l'humanité.

De ce point de vue, la religion, au singulier, n'est-elle pas la condition d'une entente entre les hommes ? Ce qui ferait problème ne serait alors pas tant le statut de la religion que leur pluralité.

Il faudrait alors proposer l'hypothèse d'une vraie religion, seule capable d'accomplir la pacification.

En même temps, on le voit, c'est la prétention à la vérité qui conduit au conflit des religions.

Le problème est donc le suivant : l'entente entre les hommes semble devoir suppose une véritable religion (un vrai lien) à laquelle ils adhèrent tous, mais c'est justement cette prétention à l'universalité et à la vérité qui conduit au conflit. Proposition de plan 1) – – – Sans religion, pas de morale.

Sans morale, pas de valeurs partagées et donc pas d'entente mutuelle.

C'est ainsi qu'on pourrait résumer le premier argument, qu'on trouve par exemple dans le Traité du gouvernement civil de Locke.

Il s'agit ici de monter que l'athéisme conduit à l'absence de valeurs.

Sans la religion, sans une croyance en un au-delà et à des châtiments potentiels, les hommes ne pourraient et n'auraient aucune raison d'avoir une conduite morale.

Le gouvernement a donc besoin de la religion et la paix intérieure ne peut être établie sans elle.

Néanmoins, Locke exclut le catholicisme, qui impliquant une obéissance à un Pape, chef de l'Eglise, et chef extérieur, donc concurrent, au gouvernement.

Le catholicisme est donc source de trouble car il consiste pour les sujets d'un Etat à se soumettre à un prince étranger. En second lieu, on peut faire valoir que c'est justement l'absence d'une religion universelle qui conduit au conflit entre les hommes.

En effet, il faut prolonger cette remarque que la religion produit la paix, mais c'est une paix intérieure, une entente limitée à ceux qui sont les membres de cette religion.

Seule une religion à vocation universelle pourrait alors réaliser une entente entre les hommes. Transition : mais c'est là qu'apparaît le paradoxe.

Cette exigence d'universalité conduit alors au conflit.

Toute religion est en effet alors la concurrente des autres.

Soit donc les religions sont des particularités qui produisent une entente partielle, en leur sein, et une incompréhension les unes à l'égard des autres, soit chacune prétend à l'universalité et s'oppose alors aux autres dans une volonté hégémonique. 2) – – – Les religions sont la condition d'une entente entre les hommes Les religions, pour autant qu'elles reposent sur une ignorance et des illusions, ne peuvent que s'opposer à l'entente. De manière générale, on peut considérer la religion comme "opium du peuple" selon l'expression de Marx, entendant par là ce qui lui permet de continuer à vivre en détournant le regard de la réalité.

Non seulement ici la religion est un obstacle à la connaissance, mais même c'est son but et son rôle : rendre la vie supportable car la vérité peut être trop difficile.

Mais alors, si l'entente suppose une vérité sur laquelle on se fonde, alors les religions, pour autant qu'elle supposent de l'illusion (même nécessaire) s'opposent à l'idée de toute entente, au sens de compréhension, aussi bien de soi-même (sa véritable condition) que des autres. La notion de religion peut alors être comprise dans ce cadre à partir de l'idée d'une domination ou d'un pouvoir qui se justifie à travers une mythologie (le sacre des rois) et qui suppose, pour s'exercer, l'intolérance et l'exclusion de tout ce qui pourrait venir le remettre en cause.

On pense ici au Candide de Voltaire. C'est donc là la laïcité qui est la condition de la tolérance entre les hommes et de leur compréhension mutuelle. La distinction sacré / profane recoupe alors la distinction privé / public.

La confusion de la sphère publique et privé conduit à interdire l'entente mutuelle des hommes car cette entente suppose des conditions et un cadre partageable par tous : une neutralité et la liberté de conscience (et de pensée), qui doit s'adosser à une liberté. »

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