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Les raisons de croire et les raisons de douter ?

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« SUJET : Les raisons de croire et les raisons de douter. Introduction.

— Croire, c'est adhérer à une pensée que l'on estime fraie.

Douter, c'est refuser celle adhésion, refuser d'affirmer.

La croyance et le doute ont joué le plus grand rôle dans l'histoire du monde ; elles jouent le plus grand rôle dans toutes les existences humaines.

On peut se demander, — en dehors de toute théorie sur l'origine du jugement, — quelles sont, en fait, les raisons qui poussent l'homme à croire, et celles qui le poussent à douter. 1e partie.

— Raisons de croire.

La croyance a des caractères, des degrés différents.

Le mot de croyance peut avoir différents sens. A.

— Au sens le plus général du mot, la croyance est l'adhésion à une pensée que l'on estime vraie.

Je crois enveloppe je sais.

La vérité est ici objective et démontrable.

Les raisons de croire sont alors : a) des raisons logiques (l'affirmation est imposée logiquement ou déduite de propositions jugées vraies) ; b) des raisons expérimentales, des constatations incontestables. B.

— Le mot de croyance peut désigner une affirmation mitigée, l'acceptation d'une simple probabilité.

Celle probabilité peut être: a) mathématique ; b) expérimentale ; c) psychologique.

; d) cependant ces probabilités ne sont pas appréciées impartialement.

Les tendances influencent l'affirmation.

(Ex.

: « je crois qu'il va faire beau », dira l'enfant qui désire aller à la promenade, en ne faisant attention qu'aux arguments favorables à son aspiration). C.

— Le mot de croyance désigne encore (c'est le sens le plus intéressant à étudier), une adhésion ferme a des pensées que l'on accepte de tout coeur, mais que l'on se sent incapable de démontrer rigoureusement. Ici la croyance dépend: a) non pas, bien qu'on l'ail soutenu, directement de la volonté (« toute volonté de croire est inévitablement une raison de douter », Rabier) ; b) mais, avant tout, des tendances : la raison principale de la croyance, c'est son accord avec les tendances (raisons du coeur, selon Pascal ; ex.

: Dieu sensible au coeur ; — distinction, selon Pascal, de l'art de convaincre et de l'art de persuader) ; c) des habitudes, qui renforcent les tendances (plier la machine, selon Pascal) ; d) de l'influence du milieu social : croyances collectives entretenues par les cérémonies, selon Durkheim ; contagion et suggestion ; autorité. e) Certains individus sont particulièrement crédules : les primitifs, les enfants ; les névropathes, selon le Dr Pierre Janet ; les individus déprimés par exemple au moment des grands cataclysmes sociaux 2e partie.

— Raisons de douter. On doute, on refuse d'adhérer ou d'affirmer A.—lorsqu'on découvre le caractère illogique, contradictoire d'une croyance ; B.

— ou lorsqu'on aperçoit qu'elle est en contradiction avec l'expérience. C.

— On peut douter d'une croyance quand elle contredit une tendance nouvellement apparue. D.

— Souvent on commence à douter en face des objections d'autrui, quand la pensée de l'un se heurte à celle de l'autre au cours d'une discussion.

Le changement de milieu social est une raison de douter (influence du voyage). E.

— Certaines maladies mentales, au lieu de conduire à la crédulité, conduisent au doute.

Les psychasthéniques sont souvent des douteurs, selon le Dr Pierre Janet.

Certains malades sont à la fois extrêmement crédules sur certains points, et exagérément sceptiques sur d'autres. Conclusion.

— L'homme a le droit d'avoir des croyances à la condition de ne pas les présenter comme des vérités, de ne pas chercher à les imposer ; de respecter les croyances d'autrui.

Il faut surtout croire à la vérité, la vouloir, l'aimer. »

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