Les progrès dans la connaissance du vivant constituent-ils un progrès pour l'humanité ?
Extrait du document
«
Que peut-on appeler la connaissance du vivant ? La connaissance du vivant comme organisme, ou comme être
humain ? La réponse ne sera-t-elle pas différente suivant qu'on considère les sciences de la nature ou les sciences
humaines ? Le progrès de l'humanité peut- il être pensé d'un point de vue biologique (recherche médicale) et non
pas seulement culturel (psychologique, sociologique, historique...) ? L'humanité doit-elle voir un progrès dans le
prolongement de la vie ? Ou doit-on se poser des questions par rapport à un progrès moral pour des recherches
génétiques par exemple ? Comment considérer le progrès ? Est-ce une avancée pour la conservation, la protection
du vivant, ou un recul par rapport à la raison ? Pour que les deux progrès s'accompagnent, faut-il un recours au
législatif ? En dehors de la loi, n'y a-t-il pas une nécessaire réflexion pour que chacun se sente responsable,
comprenne les enjeux ? Le danger n'est-il pas que le progrès de la connaissance du vivant soit déconnecté du
progrès de l'humanité ?
Suggestion de plan :
Première partie : Qu'est-ce que le vivant ?
Qu'est-ce que la vie ? Question essentielle que pose Aristote (qu'est-ce qu'un animal ?) Cette question est
philosophique et à la fois scientifique.
Leibniz avait énoncé l'existence d'un principe, nommé principe des indiscernables, selon lequel il n'y a pas deux êtres
identiques dans la nature.
Qu'est-ce qui différencie les organismes vivants des choses naturelles ou des objets
fabriqués ?
La naissance de la biologie constitue un pas considérable puisqu'elle explique les fondements de la vie.
Bichat donne
une explication aux bases de la vie : les cellules.
La biologie tient sa propre définition du vivant, considérant qu'il s'agit d'un être qui répond à une fonction.
Il se
perpétue lui-même, et perpétue son espèce.
Les organes qui le constituent obéissent à une fin.
L'être vivant est en
relation constante avec un milieu extérieur, il a besoin pour sa préservation d'absorber de la nourriture, de respirer
de l'oxygène, ce qui conduit d'ailleurs les physiciens à se demander par exemple pourquoi telle ou telle planète n'a
pas réuni les conditions nécessaires au développement de la vie.
"La biologie ne peut, ni se réduire à la physique, ni se passer d'elle." François Jacob, La Logique du vivant, 1970.
La vie suppose la relation au milieu.
Le milieu cependant ne peut transformer le vivant qui se reproduit selon les
critères invariables de l'espèce.
L'être vivant ne se réduit donc pas à une juxtaposition de parties, ces dernières sont interdépendantes, et
constituent dans leur rapport un organisme.
Par la science, l'être humain se trouve expliqué : les fondements de la vie sont d'ordre physico-chimique.
Deuxième partie : Le vivant est-il défini par le discours biologique ?
« Pour nous en tenir à l'être vivant, rappelons d'abord qu'il est composé d'une âme et d'un corps, et que de ces
deux facteurs, le premier est par nature celui qui commande, et l'autre celui qui est commandé.
» Aristote, La
Politique.
La connaissance du vivant ne peut donc en aucun cas se limiter à une exploration d'ordre scientifique.
Qu'est-ce que l'homme ? La question est peut-être plus complexe que celle concernant le vivant comme organisme.
« Toutes les propriétés de la matière vivante sont, au fond, ou des propriétés connues et déterminées, et alors
nous les appelons propriétés physico-chimiques, ou des propriétés inconnues et indéterminées, et alors nous les
nommons propriétés vitales.
» Claude Bernard, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale.
Ce qui
l'emporte dans cette citation est l'emploi de termes indéfinis qui traduisent l'embarras fondamental dans lequel les
hommes se trouvent dès lors qu'ils ont à approcher le vivant non plus comme un objet.
Troisième partie : Progrès dans la connaissance / Progrès de l'humanité ?
Grâce au progrès scientifique, l'humanité peut prendre conscience d'elle-même.
Les réponses de la science
permettent aux philosophes de trouver eux aussi des réponses à leurs questions.
On peut donc penser
l'interdépendance stricte des deux mouvements.
Mais qu'appeler « progrès » ? C'est évoluer du moins bien vers le
mieux, s' améliorer.
Il s'agit d'un passage graduel, d'une marche allant dans le sens d'une amélioration.
Le progrès
sous-entend généralement la sortie de l'archaïsme, de l'obscurantisme, il semble accompagner l'idée de civilisation..
»
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