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LES PROBLÈMES MORAUX DE LA VIE ÉCONOMIQUE

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Le premier moment de la 'vie économique est le « travail » qui est à la fois un effort et une ruse de l'homme pour soumettre le monde à ses besoins et l'acte par lequel initialement la liberté se pose eu s'opposant à la nature. Le travail est le premier devoir mais aussi la première victoire de la morale. Et la « valeur économique » qui n'est rien d'autre que du travail cristallisé est la première valeur morale. Le travail engendre le travail niais engendre aussi le « loisir »; celui-ci n'est pas la pure négation de celui-là, qui est « l'oisiveté », mais une respiration et une recréation, aussi nécessaires à la production qu'à la satisfaction des besoins affectifs de l'homme. La « division du travail », fruit du caractère social de la production et des impératifs de la technique, entraîne simultanément « coopération » et « concurrence ». Une préférence d'origine double, économique et sentimentale, accordée à la coopération sur la concurrence, fonde la valeur de « solidarité ». Et la concurrence, à son tour informée par la solidarité, devient la justice », «distributive » en tant qu'elle fixe à chacun sa place dans le plan des forces concurrentes, « commutative » en tant qu'elle postule l'égalité de tous dans certains actes de concurrence.

« LES PROBLÈMES MORAUX DE LA VIE ÉCONOMIQUE Le premier moment de la 'vie économique est le « travail » qui est à la fois un effort et une ruse de l'homme pour soumettre le monde à ses besoins et l'acte par lequel initialement la liberté se pose eu s'opposant à la nature.

Le travail est le premier devoir mais aussi la première victoire de la morale.

Et la « valeur économique » qui n'est rien d'autre que du travail cristallisé est la première valeur morale.

Le travail engendre le travail niais engendre aussi le « loisir »; celui-ci n'est pas la pure négation de celui-là, qui est « l'oisiveté », mais une respiration et une recréation, aussi nécessaires à la production qu'à la satisfaction des besoins affectifs de l'homme. La « division du travail », fruit du caractère social de la production et des impératifs de la technique, entraîne simultanément « coopération » et « concurrence ».

Une préférence d'origine double, économique et sentimentale, accordée à la coopération sur la concurrence, fonde la valeur de « solidarité ».

Et la concurrence, à son tour informée par la solidarité, devient la justice », «distributive » en tant qu'elle fixe à chacun sa place dans le plan des forces concurrentes, « commutative » en tant qu'elle postule l'égalité de tous dans certains actes de concurrence. L'ordre institué par la justice dans le travail est la « profession » dont l'assomption devient ainsi, sous deux chefs, un devoir. On remarque que seule une analyse philosophique permet d'apercevoir la liberté à l'oeuvre dans le travail.

Au contraire il est immédiatement ressenti comme une peine : il semble qu'il y ait mie source d' « aliénation » dans l'oeuvre de transformation et que l'homme n'échappe à un Destin que pour en construire un autre. Cette aliénation n'est pas dans l' « usage des machines » gai ne sont elles-mêmes que du travail objectivé et un moyen de libération.

Elle est clans l'organisation des rapports sociaux de production. Marx a clairement montré que la source de l'aliénation est, au sein du régime capitaliste, le « profit ».

Le mécanisme de répartition du profit entraîne la formation de deux « classes » : la classe « bourgeoise », possédante, et la classe des « prolétaires » qui ne possède rien que la force du travail.

Le problème est de savoir si l'aliénation est un accident historique, propre aux régimes antérieurs et au régime capitaliste, et qui peut être supprimé avec lui ou si sa forme seule est un accident historique et si elle n'est pas un caractère de toute liberté qui se nie en s'exerçant. Dans le premier cas le remède est trouvé; dans le deuxième on ne peut proposer que des palliatifs et placer son espoir dans une civilisation entièrement automatique.

Il reste que la subversion du capitalisme a reçu certainement du marxisme un intérêt expérimental.

Mais on y risque l'avènement d'un régime technocratique, plus inhumain encore. Quoi qu'il en soit ces disputes ont éveillé l'intérêt sur les problèmes de la « propriété » et des « salaires », qui appartiennent d'abord à l'économiste et au juriste niais dont le moraliste doit s'emparer pour y introduire l'impératif de la justice.. »

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