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Les preuves de l'existence de Dieu et leur critique ?

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On comprendra aisément que la philosophie médiévale ait consacré de nombreuses recherches aux démonstrations de l'existence de Dieu, et mis au point bien des arguments. Ce fut un des mérites de  Kant que d'en tenter la systématisation. Avec lui nous distinguerons d'abord les preuves rationnelles de la preuve morale.

   a) Les arguments rationnels peuvent être ramenés à trois :    1. L'argument dit « physico-théologique » ou argument de la « contingence du monde ». Si nous considérons un événement quelconque, ou, plus précisément, un phénomène physique, nous savons que la science explique ce phénomène en y voyant l'effet d'une cause ; cette cause est elle-même un phénomène qui a aussi sa cause, et ainsi de suite indéfiniment, si bien que nous nous trouvons en présence d'une chaîne de causalité dont les chaînons sont en nombre infini. Si l'on voit maintenant dans la chaîne tout entière un effet, par application de ce même principe de causalité, à cet effet il faudra une cause ; l'effet étant infini, la cause doit l'être aussi or Dieu est la seule cause infinie possible. Donc Dieu existe.    2. L'argument téléologique, dit argument des « causes finales ». L'argument précédent se fondait sur la causalité, celui-ci fait appel à la finalité : si nous observons un objet fait de parties diverses dont l'agencement ne nous semble pas avoir pour cause le jeu des lois de la nature, nous y voyons l'effet d'une cause intelligente ; la vue d'une horloge nous incline à penser qu'il a fallu un horloger pour en agencer les parties. Or l'univers dans son ensemble nous apparaît aussi comme une totalité organisée : il doit donc être la création d'un agent dont la puissance soit proportionnée à l'ampleur de son effet, agent qui ne peut être que Dieu.    3. L'argument ontologique. Déjà formulé par saint Anselme, cet argument a été utilisé et, pourrait-on dire, vulgarisé par  Descartes. C'est le plus célèbre des trois arguments que nous (considérons ici. Puisque l'idée de Dieu ne peut être, comme nous le disions plus haut, qu'une idée innée, il y a lieu d'analyser cette idée, d'en dégager les composantes. Or dans l'idée de Dieu je pense nécessairement la totalité des perfections ; l'existence étant une perfection puisqu'un être qui posséderait toutes les perfections moins l'existence serait moins parfait qu'un être qui aurait toutes les perfections y compris l'existence et ne serait donc pas Dieu. De même qu'ayant l'idée du triangle je puis par analyse découvrir cette propriété bien connue : « la somme de ses trois angles intérieurs est égale à deux droits », de même, ayant l'idée de Dieu, je trouve l'existence comme composante de cette idée.

« On comprendra aisément que la philosophie médiévale ait consacré de nombreuses recherches aux démonstrations de l'existence de Dieu, et mis au point bien des arguments.

Ce fut un des mérites de Kant que d'en tenter la systématisation.

A vec lui nous distinguerons d'abord les preuves rationnelles de la preuve morale. a) Les arguments rationnels peuvent être ramenés à trois : 1.

L'argument dit « physico-théologique » ou argument de la « contingence du monde ».

Si nous considérons un événement quelconque, ou, plus précisément, un phénomène physique, nous savons que la science explique ce phénomène en y voyant l'effet d'une cause ; cette cause est elle-même un phénomène qui a aussi sa cause, et ainsi de suite indéfiniment, si bien que nous nous trouvons en présence d'une chaîne de causalité dont les chaînons sont en nombre infini.

Si l'on voit maintenant dans la chaîne tout entière un effet, par application de ce même principe de causalité, à cet effet il faudra une cause ; l'effet étant infini, la cause doit l'être aussi or Dieu est la seule cause infinie possible.

Donc Dieu existe. 2.

L'argument téléologique, dit argument des « causes finales ».

L'argument précédent se fondait sur la causalité, celui-ci fait appel à la finalité : si nous observons un objet fait de parties diverses dont l'agencement ne nous semble pas avoir pour cause le jeu des lois de la nature, nous y voyons l'effet d'une cause intelligente ; la vue d'une horloge nous incline à penser qu'il a fallu un horloger pour en agencer les parties.

Or l'univers dans son ensemble nous apparaît aussi comme une totalité organisée : il doit donc être la création d'un agent dont la puissance soit proportionnée à l'ampleur de son effet, agent qui ne peut être que Dieu. 3.

L'argument ontologique.

Déjà formulé par saint Anselme, cet argument a été utilisé et, pourrait-on dire, vulgarisé par Descartes.

C'est le plus célèbre des trois arguments que nous (considérons ici.

Puisque l'idée de Dieu ne peut être, comme nous le disions plus haut, qu'une idée innée, il y a lieu d'analyser cette idée, d'en dégager les composantes.

Or dans l'idée de Dieu je pense nécessairement la totalité des perfections ; l'existence étant une perfection puisqu'un être qui posséderait toutes les perfections moins l'existence serait moins parfait qu'un être qui aurait toutes les perfections y compris l'existence et ne serait donc pas Dieu.

De même qu'ayant l'idée du triangle je puis par analyse découvrir cette propriété bien connue : « la somme de ses trois angles intérieurs est égale à deux droits », de même, ayant l'idée de Dieu, je trouve l'existence comme composante de cette idée. b) La preuve morale (Kant). Nous trouvons chez Kant : 1) Une critique de la démonstration rationnelle de l'existence de Dieu ; 2) Une démonstration indirecte de cette existence par le recours à l'expérience morale. Comme nous l'avons dit plus haut, Kant montre d'abord qu'il n'y a que trois preuves rationnelles de l'existence de Dieu auxquelles peuvent se ramener toutes les autres.

En effet pour prouver rationnellement l'existence de Dieu, on peut soit partir de la connaissance des faits constatés dans le monde (argument téléologique), soit partir de la connaissance de l'existence même du monde et en chercher la cause (argument cosmologique), soit partir du concept même de Dieu et en déduire l'existence de celui-ci (argument ontologique).

De ces trois preuves, la preuve essentielle, comme l'a vu Descartes, est la preuve ontologique.

C'est donc elle que Kant critique d'abord. 1.

Critique de l'argument ontologique Premier temps : C e que je trouve en moi, c'est l'idée de Dieu ; elle existe dans mon esprit, mais non au-dehors, car l'idée d'une chose n'est pas cette chose elle-même.

L'existence ne peut pas être posée par un jugement analytique, elle fait l'objet d'un jugement synthétique qui requiert une expérience.

Deuxième temps : L'existence est-elle une perfection ? L'essence est un ensemble de propriétés qui constituent la définition d'une chose.

Peut-on dire que l'existence en fasse partie ? Non, car l'existence n'est pas un prédicat, c'est l'affirmation qu'une chose peut devenir pour moi objet d'expérience, donc revêtir un certain nombre de déterminations dans l'espace et dans le temps.

On ne peut donc pas passer de l'essence à l'existence. 2.

C ritique de l'argument cosmologique Tout phénomène contingent doit remonter à une condition nécessaire qui rende raison de son existence ; or, on ne peut pas poser de phénomène premier nécessaire sous peine de lui chercher à nouveau une cause, et ceci à l'infini.

La preuve cosmologique supposerait donc qu'à partir d'une existence contingente on peut établir quelque chose de nécessaire, ce qui est contradictoire.

D'autre part, même si nous avions prouvé l'existence de cet être nécessaire, nous n'aurions pas prouvé qu'il était nécessairement bon ; il nous faudrait pour cela faire de nouveau appel à l'argument ontologique, et dire que nécessité implique perfection. 3.

C ritique de l'argument téléologique Cet argument ne prouve pas qu'il y ait un créateur du monde, mais seulement un ordonnateur ; il nous faut donc remonter à la cause de son existence, ce qui nous ramène à l'argument cosmologique.

Enfin, après avoir trouvé cette cause, il faut revenir à l'argument ontologique pour établir sa perfection.

La conclusion tirée par Kant de cette triple critique, c'est qu'il n'y a aucune solution théorique au problème envisagé, mais cela ne veut pas dire qu'il faille nier ce problème, moins encore qu'il faille renoncer à le résoudre.

Sa solution est du domaine de la raison pratique. Dieu et la moralité L'existence de la moralité et la réalité de la loi morale postulent l'existence de Dieu, d'un Dieu juge des actions humaines et garant de la société spirituelle à laquelle accèdent les consciences particulières par l'action morale.

L'existence de Dieu demeure objet de croyance, mais cette croyance est une exigence de la raison pratique, car elle seule donne à la moralité son sens plein. c) L'expérience mystique. L'existence de Dieu peut encore être saisie directement par certaines âmes privilégiées, dans une expérience religieuse.

O n désigne sous le nom d'expérience mystique une communication personnelle du juste avec la divinité ; elle se traduit : 1.

Par le sentiment de la présence divine ; 2.

Par l'« extase », c'est-à-dire une union spéciale, indicible, avec le divin ; cette expérience spirituelle est incommunicable.

Les textes des grands mystiques sont toujours symboliques : ils utilisent les images empruntées au monde sensible pour traduire leur ravissement spirituel. Selon saint Jean de la Croix, la vie mystique débute par la « nuit des sens » ; c'est une aridité dont l'âme souffre, une impuissance à méditer et à prier.

C ette aridité et l'amertume qui en résulte sont la marque de la hantise de Dieu.

Puis vient l'expérience proprement dite, ce que le saint appelle la « palpation de Dieu », qui est un don de lui qu'il faut désirer et demander par la prière. Selon sainte Thérèse d'Avila, il y a quatre degrés dans la contemplation mystique : la « quiétude », union dans laquelle l'âme éprouve encore des distractions ; Y « union pleine », de laquelle le sujet peut sortir volontairement de l'oraison ; l'« extase », au sein de laquelle tout mouvement volontaire devient impossible ; le « mariage spirituel » ou « union transformante », dans laquelle le sujet a conscience de participer à la vie divine.

C es différentes étapes correspondent aux différents degrés de l'amour que le sujet éprouve à l'égard de la divinité. L'expérience mystique pose un problème : celui de son authenticité.

Pour les théologiens, sa possibilité s'explique par l'analogie de nature entre l'homme et Dieu : la créature étant faite à l'image de son créateur participe de sa nature et possède de ce fait une aptitude à le connaître en même temps qu'elle se sent attirée vers lui.

On doit donc considérer comme valables les expériences qui nous sont garanties soit par des « assertions convergentes », soit par des témoignages dignes de foi. Quant aux psychologues, ils doivent en toute bonne foi distinguer l'expérience mystique véritable telle que nous venons de la décrire et même s'ils se sentent incapables d'en expliquer la nature réelle, des délires mystiques si souvent analysés par les psychiatres.

En effet, la caractéristique des grands mystiques que nous citions : saint Jean de la Croix, sainte Thérèse d'Avila, est leur équilibre psychique.

C hez eux la vie spirituelle bien loin de l'inhiber développe une activité inlassable et un sens pratique capables de surmonter les plus grandes difficultés matérielles.

A u contraire les aliénés se montrent incapables de la moindre adaptation au réel et de toute activité suivie.. »

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