Les philosophes du XVIIIe siècle
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«
Les philosophes du XVIIIe siècle
«Ecrasons l'infâme...».
Le mouvement philosophique apparaît comme un phénomène de contestation générale visant
les institutions politiques et religieuses et remettant parfois même en cause des bases de la société.
Les signes
avant-coureurs se font jour à la fin du XVIIe siècle avec Bayle, Vauban, Fénelon.
Mais le mouvement débute surtout
avec Montesquieu qui publie, en 1721, ses Lettres persanes, satire des mœurs et des institutions, avant de faire
paraître, en 1748, son œuvre fondamentale, L'Esprit des lois.
Dans cette tentative d'explication des institutions,
Montesquieu distingue trois formes de régime: despotique, monarchique, républicain, et laisse entendre que ses
préférences vont à une monarchie contrôlée de type britannique, où le pouvoir du roi est limité par un parlement.
Le
succès prodigieux de l'ouvrage montre que ces idées correspondent alors à une aspiration profonde d'une partie de
l'opinion.
Avec Voltaire, le mouvement philosophique connaît un nouvel élan.
Voltaire publie en 1734 ses Lettres
philosophiques, où il attaque l'arbitraire et se montre lui aussi admirateur des institutions britanniques.
Après un
séjour en Prusse, son autorité sur l'opinion devient considérable et ses ouvrages se multiplient: Essai sur les mœurs
et l'esprit des nations (1756), Dictionnaire philosophique (1764)...
Tout en se proclamant déiste, Voltaire combat le
clergé et l'Eglise catholique.
Si son idéal est une monarchie constitutionnelle, capable d'assurer les libertés et la
tolérance, il se rallie au despotisme éclairé par méfiance à l'égard des masses.
Le mouvement s'amplifie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle avec l'abbé Raynal, Mably, Diderot, Condorcet, mais
surtout Rousseau, qui affirme, dans Le Contrat social, la souveraineté du peuple et l'égalité des hommes devant la
loi.
La contestation dépasse le cadre politique et religieux et débouche dans le domaine économique avec Quesnay,
Gournay et les physiocrates, qui s'élèvent contre le mercantilisme et les réglementations héritées du XVIIe siècle.
En définitive, les philosophes défendent la raison contre la tradition, la liberté contre l'autorité, la supériorité des
droits naturels de l'homme sur ceux des gouvernements, et ils affirment leur foi dans le devenir de l'humanité.
Tout
au long du siècle, ces idées ont été diffusées, amplifiées par les salons, les cafés, les sociétés de pensée, les loges
maçonniques, ou par des ouvrages de vulgarisation comme l'Encyclopédie.
Sans être directement responsable, le
mouvement philosophique a contribué à préparer la Révolution.
Les idées nouvelles inspireront la Déclaration
d'indépendance américaine et la Déclaration des droits de l'homme de 1789..
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