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Les mots nous apprennent-ils notre propre pensée ?

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« C'est une réflexion sur le langage qu'il ici s'agit de faire.

Il faut donc considérer le langage comme une puissance de mettre en relation, tout d'abord ce qui apparaît et ce qui est caché.

Ensuite, comme l'énumération de signes linguistiques, « nous appelons signe, la combinaison du concept et de l'image acoustique...Nous proposons de conserver le mot signe pour désigner le remplacer concept et image acoustique respectivement par signifié et signifiant » F.

de Saussure Cours de linguistique général.

Quant à la pensée, elle doit être comprise au sens large comme l'activité psychique dans son ensemble.

D'une manière plus restreinte, la pensée désigne l'activité réfléchie de la raison qui organise un ensemble d'intuitions au service d'une finalité ; la pensée est ainsi un art de connaître et de créer par le moyen de règles logiques et de concepts.

Si l'on admet alors que le langage est intimement lié à la réalité, il est naturel de penser que les mots commandent aux choses, comme il est naturel aussi de penser que les éléments du langage renvoient nécessairement à la réalité, ou ici aux pensées que l'on peut avoir.

La question est de savoir quel lien le langage entretient avec la réalité, nous serons alors en mesure de savoir si les mots nous apprennent notre pensée. La puissance des mots : Il semble difficile de croire en la neutralité des mots.

Les mots véhiculent toujours plus ou moins quelque chose.

Tout dépend cependant à quel niveau on situe le pouvoir du langage.

Commander à la pensée par les mots implique un pouvoir au niveau notamment psychologique, si l'on retient comme définition de la pensée, l'activité psychique dans son ensemble. Le mot a une signification, une intention.

En psychologie, le mot dénoue ce qui est serré dans l'intériorité, comme il peut aussi enserrer et emprisonner.

Le mot va alors s'incarner dans le corps.

On peut alors penser à l'effet placebo, donnez une pilule de sucre à quelqu'un, en lui disant que c'est médicament puissant et qu'il faut respecter le dosage.

C'est alors agir sur la pensée par la puissance des mots.

Se créer alors un phénomène de somatisation. Les mots et le monde sensible : Si les mots ont un pouvoir sur notre pensée, il faut alors qu'ils aient un rapport avec la réalité et même qu'ils agissent sur elle.

Le fond de la question est donc de savoir si l'existence du langage et des mots crée un fossé entre le réel ou pas. Ce qui prévalait dans la pensée ancienne c'est l'idée selon laquelle la Nature s'exprime par notre voix, selon Platon par l'intermédiaire des poètes.

Pythagore enseignait ainsi que les noms ont un lien de nature avec les objets qu'ils désignent. Protagoras avait notamment entrepris des études grammaticales parce qu'il pensait qu'il y avait une vérité contenu dans la langue et par ailleurs dans les mots.

Autrement dit, si l'on croit aussi bien Pythagore que Protagoras il est indéniable que les hommes nous apprennent notre pensée, puisqu'ils sont naturellement véhicules de la réalité. Monde des idées et langage : La question ici est de savoir quelle est la réalité que l'esprit saisie à travers le langage.

La perception se constitue par un jugement, au moyen de la dénomination.

Elle ne reste pas au stade de l'impression, elle est analysée à travers l'identification.

Le mental qui produit alors la représentation, l'élabore au moyen de mots. Par les mots, nous dépassons, l'existence particulière, pour nous porter vers le monde des Idées. Tout savoir doit donc se rapporter à un objet et ne peut pas ne se rapporter à une existence particulière. Platon, admettait dans ce sens qu'à travers les choses sensibles, la connaissance vise une essence éternel, l'Idée.

En somme, nous savons que le mot n'est pas la chose.

Les mots sont alors des intermédiaires, dans la logique de Platon des intermédiaires entre le monde sensible et le monde intelligible. En conclusion, les mots ne sont certes pas les choses, mais ils portent une vérité qui est au-delà d'eux-mêmes.

Le langage donc dans son emploi peut nous éloigner de la réalité, quand il est l'instrument d'illusion ou de mensonge, mais peut nous rapprocher de la réalité lorsqu'il est traversé par la vérité, ce sens il nous apprend notre pensée.. »

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