Les mots et les choses ?
Extrait du document
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Analyse.
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Le sujet que nous avons ici nous propose deux notions qui sont intimement liées : le mot et la chose.
o Le mot, dans sa définition stricte, est un son ou groupe de son correspondant à un sens.
Le mot
signifie donc quelque chose.
o La chose, elle se définit comme ce qui existe, ce qui est concevable comme un objet unique.
Ainsi, le mot et la chose paraissent-ils inséparables : le mot ne peut avoir un sens que s'il désigne un
objet donné, la chose donc ; et cette dernière ne peut être connue ou reconnue que par la signification que
l'on en donne, par le mot.
Pourtant, notre sujet pose une question opposée : le mot pourrait non éloigner de la chose.
Il faut donc
voir dans cette question la possibilité que, tout en signifiant quelque chose (sans quoi nous ne parlerions plus
d'un mot), le mot puisse ne pas rapporter la chose mais au contraire l'éloigner de nous.
Cette question ne peut se poser que dans le rapport du mot et de la chose à nous même.
En effet, la
chose se présente immédiatement à la sensation, alors que le mot est un signe que nous-mêmes nous
produisons, une médiation donc.
Ce qui pose donc problème ici est le rapport même du mot à la chose.
Indispensable, semble –t-il, pour
en donner la signification, le mot est une médiation qui permet à l'homme de décrire, de signifier ce qui est
immédiat.
Mais on ne peut se résoudre à ce questionnement sans aller plus loin.
En quoi est-il nécessaire de passer
par les mots pour dire ce qu'est la chose, si celle-ci se présente immédiatement à la sensation ?
Parce que la sensation nous informe sans nous faire connaitre.
La chose est connue par les sens, mais
on ne sait ce qu'elle est, de manière ferme est complète, que lorsque l'on peut la définir.
C'est là le travail
des mots.
Ainsi, nous devrons, dans le sujet présent, conserver à l'esprit que la connaissance que nous pouvons
avoir est définitionnelle, donc permise par les mots.
De là, les choses auront la nécessité de passe aussi par
eux pour se faire connaitre entièrement.
D'où la tension que nous rencontrons dans le sujet.
Problématisation.
Toute chose se fait connaitre premièrement par la sensation.
Cependant, nous ne connaissons réellement que par
une définition, formée par des mots.
Aussi, en toute logique, nous pourrions penser que toute chose ne se connaît
parfaitement que par les mots.
Mais ces mots ne sont pas les choses elles-mêmes.
Alors connaitre les mots, est-ce
connaitre les choses ? Définir une chose qui se fait premièrement connaître par la sensation, n'est ce pas nous en
détacher complètement ? Les mots nous éloignent-ils des choses ?
Proposition de plan.
1.
Comment se fait connaitre la chose ?
« Ce que nous appelons sensation est à l'origine de toutes les pensées.
[...] La cause de la sensation réside
dans le corps extérieur, ou objet, qui produit une impression sur chacun des sens appropriés » Thomas
Hobbes, Léviathan.
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2.
Selon Hobbes, le corps extérieur est à l'origine de toute sensation, Cette même sensation est aussi à
l'origine de nos pensées.
Donc de notre connaissance.
Cependant, l'objet est une chose, mais n'est pas toutes choses.
Les choses sont de manière très
générale la réalité.
Tout ce qui est.
Ce qui existe hors de toute représentation.
En ce sens, nous pouvons
comprendre les paroles de Hobbes.
Chaque chose se fait d'abord connaitre immédiatement, elle est
donnée.
Pour autant, la connaissance par la sensation est limitée.
Nous savons qu'il y a quelque chose, sans
pour autant savoir ce qu'est cette chose.
Ce qui manque à la chose pour se faire réellement connaitre par l'homme réside dans le mot : il définit
la chose.
Le langage permet en effet à l'homme de fixer sa pensée et de signifier.
Si la chose se fait connaitre
par la sensation, cette connaissance est juste informative.
Le corps prend connaissance de l'existence
de cette chose, à la pensée alors de la définir.
Aussi, quelque soit la position que l'on puisse adopter vis-à-vis des choses, il faut admettre que la
connaissance que nous en avons est nulle en terme définitionnelle tant que les mots ne traduisent pas ce
qu'elle est.
On ne définit alors une chose non par ce que l'on en ressent mais par ce que l'on en dit.
Le mot, principe de connaissance ?
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Le mot est alors le principe même de la connaissance.
Par le mot, nous pouvons connaître la chose,
du moins en théorie.
Le mot permet la définition.
Il est donc au fondement d'une connaissance sûre.
Si la sensation est à
l'origine de toutes nos connaissances (puisqu'elle est à l'origine de notre pensée) le mot est ce qui fixe
cette pensée, ce qui en fait une connaissance ferme et assurée..
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