LES MONADES chez Leibniz
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L'univers est donc composé de « points métaphysiques » d'atomes énergétiques ou unités d'action. Nous pouvons concevoir ces monades par analogie avec l'une d'entre elles, mieux connue de nous et qui est notre âme. a) Ce qui caractérise la monade, c'est la perception. La perception est la représentation du multiple dans l'unité et en ce sens on peut dire que chaque monade « perçoit » l'univers à sa façon. Chaque monade reflète le monde, c'est-à-dire l'ensemble des autres monades. Bien entendu, une telle représentation de l'univers est un reflet très obscur, très confus. Moi-même je n'ai pas une conscience claire de tout ce qui m'entoure, de tout ce qui m'impressionne confusément : quand je me promène au bord de l'océan j'entends le bruit des vagues contre les rochers, ce « tumulte au silence pareil » dont parlera de nos jours, Paul Valéry. Mais, je n'entends pas consciemment le bruit infime de chaque gouttelette d'eau ! Et pourtant, ma perception consciente, ou aperception, ne résulte-t-elle pas de la somme de toutes ces « petites perceptions » ?
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L'univers est donc composé de « points métaphysiques » d'atomes énergétiques ou unités d'action.
Nous pouvons
concevoir ces monades par analogie avec l'une d'entre elles, mieux connue de nous et qui est notre âme.
a) Ce qui caractérise la monade, c'est la perception.
La perception est la représentation du multiple dans l'unité et
en ce sens on peut dire que chaque monade « perçoit » l'univers à sa façon.
Chaque monade reflète le monde,
c'est-à-dire l'ensemble des autres monades.
Bien entendu, une telle représentation de l'univers est un reflet très
obscur, très confus.
Moi-même je n'ai pas une conscience claire de tout ce qui m'entoure, de tout ce qui
m'impressionne confusément : quand je me promène au bord de l'océan j'entends le bruit des vagues contre les
rochers, ce « tumulte au silence pareil » dont parlera de nos jours, Paul Valéry.
Mais, je n'entends pas
consciemment le bruit infime de chaque gouttelette d'eau ! Et pourtant, ma perception consciente, ou aperception,
ne résulte-t-elle pas de la somme de toutes ces « petites perceptions » ?
b) Toute monade est une force, une source d'action.
Leibniz appelle appétition cette tendance à agir.
On peut se
représenter cette action comme l'effort de chaque monade qui tend à passer sans cesse d'une perception à une
autre plus claire.
c) Toutes les monades de l'univers n'ont pas le même degré de perfection.
Au-dessus des monades nues, (les corps
bruts qui n'ont que des perceptions inconscientes et des appétitions aveugles), il y a des Monades sensitives
douées d'aperceptions et de désirs (les animaux), et des monades raisonnables qui ont une conscience et une
volonté.
La volonté humaine est une volonté réfléchie, une spontanéité intelligente.
Elle n'est cependant pas chez
Leibniz un pouvoir gratuit de faire n'importe quoi, la liberté leibnizienne n'est pas un libre arbitre.
En fait, pour Leibniz
l'être libre (et d'une certaine façon, toutes les monades sont libres) est celui qui exprime dans son acte sa propre
essence.
Par exemple, lorsqu'Adam commet son péché, aucune force extérieure ne l'y détermine.
C'est lui-même qui
le veut ainsi.
L'acte découle nécessairement de l'essence d'Adam, donc dépend d'Adam lui-même et de nul autre.
Seulement cette essence d'Adam n'a pas été choisie par Adam lui-même, mais par Dieu.
Dieu, non pas par nécessité
logique (un autre Adam était logiquement pensable), mais par raison suffisante et pour le bien de tout l'univers a
choisi de porter à l'existence cet Adam-là dont le péché est, non pas logiquement nécessaire, mais « assuré ».
C'est
là, dira Kant, la liberté d'un « tournebroche », une liberté d'« automate ».
Cet Adam-là tel qu'il a été choisi par Dieu
ne pouvait pas ne pas pécher.
La liberté consiste pour Leibniz non pas à pouvoir agir autrement qu'on a agi, mais à
développer la formule qui nous définit.
Sartre résume bien la théorie leibnizienne de la liberté par ces mots « Certes
Adam a choisi de prendre la pomme, mais il n'a pas choisi d'être Adam »..
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