Les médias contribuent-ils à la connaissance ?
Extrait du document
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[Grâce aux médias, les connaissances ne sont plus réservées à quelques privilégiés.
Les nouveaux moyens de
communication, comme l'informatique, de moins en moins onéreux, facilitent l'accès au savoir.]
Les médias permettent une diffusion de masse
L'apparition du journal, au XVIII' siècle, constitua une immense révolution.
La diffusion d'idées nouvelles, accessibles
à tous, fut en partie à l'origine de la Révolution de 1789.
Aujourd'hui, la télévision, qui est dans la quasi-totalité des
foyers, permet à toutes les tranches d'âge de se divertir, de s'informer, mais aussi de se cultiver.
Il suffit pour cela de
presser un bouton.
Le livre coûte cher.
Sa lecture prend du temps
Le grand avantage de la radio, de la télévision, mais aussi des quotidiens, des magazines culturels, est leur moindre
coût par rapport au livre.
Ce dernier n'est malheureusement pas accessible à toutes les bourses.
Par ailleurs, lire un
livre sur l'histoire des sciences exige bien plus de temps et d'efforts que d'écouter à la radio une causerie sur le
même thème.
L'atout des médias est de savoir distiller les connaissances.
Le média informatique ouvre de nouvelles portes
L'apparition du CD-ROM, la possibilité de se connecter sur le réseau Internet sont encore d'autres moyens,
entièrement nouveaux, d'avoir accès à des savoirs aussi riches que diversifiés.
Le CD-ROM, conçu pour être aisément
utilisable, offre tous les avantages du livre.
Mais il rajoute à ce dernier l'image, le son.
Quant à son emploi, il est
toujours didactique.
[Accéder à une véritable connaissance exige des efforts et de la patience.
Les médias, au contraire, visent la facilité
et la simplicité.
Les connaissances qu'ils diffusent font partie du marché de la culture.]
L'ère de la communication est l'ère de la facilité
L'homme moderne est un homme pressé.
Il a besoin de connaissances, mais n'a pas le temps de les acquérir.
Apprenant l'anglais, il n'étudiera pas la langue
de Shakespeare.
Il comptera sur une méthode audio-visuelle qui lui garantit de pouvoir parler l'anglais commercial en
l'espace de six mois.
Il préférera une émission littéraire divertissante à la lecture de Balzac.
Les médias ignorent la philanthropie
La diffusion des connaissances correspond à une demande du public.
Si cette demande n'existait pas, les médias
n'auraient que faire du savoir.
Les rubriques consacrées à l'information, aux sports, aux loisirs, à la vie pratique
peuvent largement suffire à les faire vivre.
La demande du public se fondant sur la facilité, les médias se limitent à
diffuser des connaissances dont le contenu brille par son extrême pauvreté.
Le marché de la culture tue la connaissance
Aux yeux des médias, un produit culturel vaut un produit publicitaire, un «scoop» qui augmente le tirage d'un journal,
l'audience d'une émission.
Partant de cette stratégie purement mercantile, il est difficile d'imaginer que la
commercialisation médiatique de la connaissance puisse aboutir à une véritable diffusion populaire du savoir.
Il n'est pas question de se montrer passéiste, de regretter le bon temps où le maître d'école, ouvrant de vieux
livres, enseignait aux enfants la grammaire, le calcul, l'histoire, la géographie, les sciences naturelles...
Vivre avec
son temps, c'est en accepter les règles, comprendre ses avantages, mais aussi en dénoncer les inconvénients.
Les
médias offrent de multiples possibilités.
Il est vrai que le cinéma, la radio, la télévision, et maintenant l'informatique,
sont des outils de communication merveilleux.
Mais, comme cela a toujours été le cas en ce qui concerne les
innovations techniques, tout dépend de l'usage que l'on en fait.
Dès lors que les médias sont soumis à des règles
économiques fondées sur le profit, ils ne peuvent que desservir la transmission de la connaissance.
Ce qui
n'empêche pas de reconnaître qu'ils sont, en principe tout du moins, d'excellents vecteurs de cette même
connaissance..
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