Les lois ont-elles pour but la paix plutôt que la vertu ?
Extrait du document
«
[Dans le domaine politique, il est impossible de définir
ce qu'est la vertu.
Les lois ne doivent donc pas se préoccuper
de rendre les hommes meilleurs.
Elles doivent se borner
à leur permettre de vivre dans la paix et l'ordre.]
La vertu est une utopie
Robespierre et les révolutionnaires de 1793 avaient le culte de la vertu.
En voulant appliquer de force l'utopie
rousseauiste à la société française, ils ont instauré une tyrannie qui préfigure les régimes totalitaires du XXe
siècle.
La révolution communiste prétendait elle aussi rendre les hommes meilleurs.
En voulant décréter la
vertu, on élimine tous ceux qui ne correspondent pas à cet idéal.
Les lois doivent garantir la liberté
Le but d'un État, à travers les lois, ne doit donc pas être d'imposer un idéal du bien.
Aucun consensus ne peut
être établi sur ce qu'est la vertu, et il est utopique de vouloir que tous les hommes soient toujours vertueux.
Le but des lois, dit Hobbes, doit être de garantir la sécurité des citoyens.
Pour cela, les lois doivent avant
tout préserver l'ordre et la paix.
L'absence d'État et de lois ne signifie-t-elle pas, comme Hobbes le redoutait par- , dessus tout, le retour
à un état de nature, c'est-à-dire à une guerre incessante de chacun contre chacun (guerre réelle ou
larvée).
L'homme n'a dans sa nature aucun instinct de sociabilité.
Il a un désir de puissance qui le pousse
à considérer les autres hommes comme des concurrents.
« Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les
hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en
respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre,
et cette guerre est la guerre de chacun contre chacun.
»
HOBBES.
Hobbes vit dans une Angleterre troublée par une guerre
civile dont les causes sont à la fois religieuses et politiques.
Le
principe même de la monarchie est critiqué et le roi atteint dans
sa personne.
En Angleterre, Charles Ier est exécuté en 1649 et
Jacques II doit s'enfuir en 1688.
Hobbes va s'atteler à une tâche à la fois pratique et
théorique.
Il s'agit de soutenir la monarchie au pouvoir ; ce
soutien prend la forme d'un ouvrage théorique qui justifie
l ‘autorité quasi absolue du pouvoir en place.
L'oeuvre de Hobbes est axée sur le concept de
souveraineté (autorité politique, puissance de l'Etat, pouvoir de
commander) dont il affirme qu'elle est indivisible et quasi absolue.
Avant d'expliquer ce qui fait la spécificité de la pensée de Hobbes, exprimée principalement dans
le « Léviathan » (1651), il est nécessaire de préciser quelques points de vocabulaire.
Ø
« République » (« Common-Wealth ») correspond à ce que nous appelons l' « Etat ».
Hobbes lui-même donne le mot « Stade » comme un équivalent.
Ø
« Souveraineté » (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin, désigne l'âme de la
République, en ce sens qu'il exprime l'autorité de l'Etat, telle qu'elle existe indépendamment
des individus.
Le mot « souverain » peut donc, comme le mot « personne » étudié ci-après, se
rapporter à plusieurs individus.
Ø
« Personne » est employé dans le sens moderne de « personne morale ».
Cette personne
qui détient la souveraineté peut être un individu, une assemblée ou la totalité du peuple..
»
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