Les limites de la connaissance remettent-elles en cause la possibilité d'atteindre le vrai?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
LIMITE (n.
f.) 1.
— Ce qui sépare deux portions d'espace ; par anal., ce qui borne une étendue, un temps, une
fonction.
2.
— Extension extrême d'une étendue, d'une faculté, sans que pour autant on ait à concevoir quelque
chose qui lui serve de borne ; en ce sens, KANT oppose limite à borne.
3.
— (Math.) Un nombre A est la limite d'une
série croissante S, si, quel que soit ∑ aussi petit que l'on veut, il existe toujours un nombre B appartenant à s, tel
que A - B < ∑.
VRAI:
* Se dit d'une affirmation conforme à la réalité ou qui n'implique pas contradiction et à laquelle l'esprit ne peut que
souscrire : Il n'y a pas grand-chose de vrai dans son récit.
* Qui appartient à la réalité et n'est pas une création de l'esprit : Rechercher les vraies causes d'un phénomène.
* Qui est bien conforme à son apparence : Une vraie rousse.
* Se dit, dans le domaine artistique et littéraire, des êtres et des choses créés qui donnent l'impression de la vie, du
naturel, de la sincérité : Un romancier qui peint des personnages vrais.
* Se dit d'un élément qui, parmi d'autres semblables, apparaît comme le seul important ou le seul déterminant : On
ignore le vrai motif de sa démission.
* Qui convient le mieux à quelqu'un ou à quelque chose, est le plus approprié à une fin, à une destination : Croyezmoi, c'est le vrai moyen de leur venir en aide.
CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.
— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.
2.
— Discerner, distinguer
quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.
— Posséder
une représentation de quelque chose, en part.
une représentation exacte.
4.
— Connaissance: a) Acte par lequel un
sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.
b) Résultat de cet acte.
Vérité
La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.
Elle se définit traditionnellement
comme l'adéquation entre le réel et le discours.
Qualité d'une proposition en accord avec son objet.
La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord
de l'esprit avec ses propres conventions.
La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements,
l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.
On distinguera soigneusement la réalité qui
concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement.
Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.
La vérité ou la fausseté
qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion.
La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du
jugement vrai.
La reconnaissance des limites de la connaissance humaine a longtemps été utilisée par les philosophes sceptiques
pour remettre en question la possibilité d'atteindre le vrai.
Quelle est cette vérité dont l'atteinte est ainsi
contestable ? Il s'agit d'une connaissance qui serait parfaitement conforme à la réalité.
Autrement dit une
connaissance du réel non pas tel que nous le percevons à travers le prisme déformant de nos sens, ni tel que nous
le pensons par l'intermédiaire de notre intelligence limitée, mais tel qu'il existe en lui-même tel que Dieu, s'il existe, le
connaît.
Il est vrai que cette vérité-là nous est inaccessible ou que, pour être plus exact, nous n'aurons jamais les
moyens de savoir si nous la détenons.
Autrement dit, nous sommes condamnés à demeurer dans l'incertitude.
Il
faudrait en effet, pour y échapper, pouvoir comparer ce que nous savons à ce réel en soi, absolu, indépendant de
notre esprit auquel par définition nous n'avons aucun accès.
Seule une conscience divine pourrait comparer la
conformité ou au contraire l'inadéquation entre la pensée humaine et le réel qu'elle cherche à représenter.
Est-ce à dire que la connaissance humaine est condamnée à errer dans le doute ? On peut échapper à cette
conclusion sceptique en décidant de redéfinir ce qu'il convient d'entendre par « vérité ».
Si une connaissance est
vraie quand elle est conforme à son objet, il n'est pas en effet nécessaire de considérer que cet objet doit être le
réel en soi ; la connaissance humaine peut aussi se régler sur le réel tel qu'il nous apparaît, c'est-à-dire sur
l'expérience.
Ainsi, dans le domaine des connaissances empiriques, on peut dire qu'un énoncé est vrai quand il
coïncide avec les données de l'observation.
Si au moment où il pleut, je dis : « il pleut », la proposition est vraie.
Ce
que nous appelons « pluie » est sans doute relatif à nos sens ; du point de vue d'une omniscience divine, il n'existe
vraisemblablement pas de « pluie ».
Dans le champ de notre expérience, il existe donc des vérités possibles, plus ou
moins facilement vérifiables.
D'autre part, dans le domaine des connaissances rationnelles, les démonstrations
établissent des vérités qui, sous la condition de leurs principes (axiomes ou postulats), sont nécessaires.
Un
théorème mathématique est une vérité.
La relativité de la connaissance démontrée n'annule pas sa valeur de vérité
qui l'élève au-dessus du rang de la simple opinion ou d'une hypothèse plus ou moins argumentée.
Si donc on entend par « vérité » tout énoncé rendu nécessaire soit démonstrativement, soit par des données
d'observations (liées également à certains usages linguistiques : pour savoir s'il pleut, il faut s'entendre sur le sens
et l'usage du verbe « pleuvoir »), alors il s'ensuit que des vérités sont accessibles à l'homme.
C'est l'ambition
démesurée d'atteindre la vérité absolue, qui conduit tantôt à l'enthousiasme dogmatique, quand on croit la posséder
ou pouvoir l'atteindre un jour, tantôt au découragement sceptique quand, avec un peu d'instruction et surtout de
réflexion, on comprend que les certitudes humaines les plus rationnelles et les mieux fondées sont par nature
limitées et relatives..
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