Les hommes vivent-ils en société par intérêt ?
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«
Définition des termes du sujet:
INTÉRÊT: a) ce qui importe,ce qui est à son avantage, ce qui fixe l'attention.
2) Ce qui est utile à un individu
(intérêt personnel) ou à plusieurs (intérêt général).
HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens («
homme sage »).
• Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique
».
Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature
l'aurait pourvu du langage.
Société : association d'individus qui constitue le milieu où chacun s'intègre.
Toute espèce vivante est plus ou
moins sociale ; mais tandis que les sociétés animales sont naturelles et gouvernées par l'instinct, les sociétés
humaines, organisées selon des institutions mobiles, véhiculent une culture.
APPROCHE: La société semble offrir de nombreux avantages à l'homme, mais n'y a-t-il pas d'autres motifs qui le
poussent à se regrouper en communauté ? Quelle est la part de nécessité utilitaire ou au contraire fondamentale
(naturelle) dans le fait de vivre en société ? Et la vie en société repose- t-elle sur la recherche et la préservation
d'un intérêt général, ou d'un intérêt particulier ? L'intérêt individuel en société a-t-il tendance à primer sur l'intérêt
général ? N'est-il pas un facteur de destruction du lien social ? Le désir de domination n'est-il pas inscrit dans la
nature humaine, plus que celui de vivre en bonne entente ? Cette notion d'intérêt remet-elle en question l'idée de
société, ou est-elle son fondement ? Est-ce un fondement naturel ou une application de la raison ? Idéalement, la
société ne doit-elle pas concilier les deux ? Mais le peut-elle ? Références utiles : Hobbes ; Rousseau ; Durkheim.
Introduction.
La politique, cet art de diriger la vie de la Cité, a pour principal problème de réaliser ou de maintenir l'union des
hommes au sein de la société.
Cette union peut sembler n'avoir d'existence qu'artificielle.
En ce sens, toute société,
toute communauté politique ne serait qu'une communauté d'intérêts que l'homme d'État aurait à gérer du mieux qu'il
peut.
Il n'est pourtant pas certain que l'on puisse réduire la vie sociale à une simple question d'intérêts.
Aucune
société ne peut en effet se passer d'une cohésion minimale qui lui permette de survivre et qui n'est possible que par
la volonté de tous ses membres de rechercher un bien commun : seule cette recherche permet de garantir la
poursuite des intérêts individuels au sein d'une société qui ne soit plus un simple agrégat, mais un organisme au bien
duquel tous collaborent.
Si l'existence de la Cité se fonde en effet sur des nécessités matérielles, elle permet de
réaliser les intérêts propres à chacun de ses membres, à la condition qu'elle vise d'abord la vie en commun et le bien
commun.
1.
Les fondements de la société politique.
A.
Le dénuement de l'homme
Lorsque la philosophie s'attache à rechercher l'origine de l'État, ce n'est pas tant pour en montrer la genèse
historique que pour en établir le fondement et, par là même, l'essence.
La société humaine se pense à partir de
l'état de l'homme vivant seul, venant d'être créé et livré à lui-même.
Le mythe platonicien du Protagoras illustre ce
point: dépourvu des avantages échus aux autres espèces animales, l'homme est né dans un dénuement extrême,
«l'homme est tout nu, non chaussé, dénué de couvertures, désarmé».
Alors que les autres animaux, recouverts de
fourrure, munis de crocs, de carapaces, de griffes, ont de quoi affronter les nécessités imposées par la vie, sont à
même de résister aux rigueurs naturelles, de se défendre contre tout agresseur, de se nourrir, l'homme est dépourvu
de tout cela.
L'homme ne peut donc compter sur ses seules capacités naturelles pour vivre: il lui faut inventer des
techniques ou mettre en commun ses efforts avec d'autres.
B.
La violence.
Obligés dès lors, par une contrainte naturelle, à vivre ensemble, les hommes ne s'entendent pas pour autant: c'est
selon l'expression de Hobbes, la «guerre de tous contre tous».
L'homme est farouche, insociable, et ce n'est qu'à
contre coeur qu'il accepte de vivre avec ses semblables.
Il entend toujours conserver par-devers lui une liberté qu'il
refuse à ceux avec lesquels il vit.
Une telle société, fondée sur des égoïsmes obligés bon gré mal gré à se côtoyer, à
cohabiter les uns avec les autres, aboutit à la plus grande injustice possible, celle du prétendu droit du plus fort,
critiquée par Rousseau dans le livre I du Contrat social: la communauté politique se réduit à la domination des plus
forts sur les plus faibles.
Il ne résulte aucun droit de tout cela, puisque cette société ne repose que sur des
rapports de force et non sur un pouvoir légitime.
Cette société mérite d'ailleurs à peine ce nom : il s'agit plutôt d'un
agrégat de volontés disparates parvenant à demeurer assemblées tant bien que mal, unies par la crainte de maux
encore plus grands.
2.
La Cité comme communauté des intérêts des citoyens.
A.
Le partage des tâches..
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