Les hommes ne vivent-ils que pour satisfaire leurs besoins ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet
Parler des « hommes », c'est parler de l'espèce humaine en générale, s'efforcer de définir des caractéristiques qui
valent pour son ensemble, l'espèce humaine étant comprise d'emblée comme une espèce à part, dotée de facultés
qui la distinguent de toutes les autres espèces vivantes et, par conséquent, d'un rapport au monde complexe et
singulier.
L'expression « vivre pour » pose la question du but assigné à la vie.
Il va donc falloir interroger la manière dont les
hommes conçoivent et gouvernent leurs vies.
Cette interrogation générale est précisée par la suite du sujet :
l'expression « ne...
que » est restrictive, elle propose une piste unique et nous demande de la valider ou de
l'infirmer ; l'objet de cette restriction est le fait de satisfaire ses besoins.
Les besoins peuvent se diviser en deux
catégories : il y a d'abord les besoins naturels, nécessaires à la préservation de la vie – manger, boire, etc.
– et
d'autre part des besoins dont la non-satisfaction ne menace pas vraiment la vie – en ce sens ils ne sont pas
nécessaires -, mais qui sont cependant perçus comme des besoins par ceux qui sont concernés par eux : on pourra
penser par exemple au besoin de la sociabilité, au besoin de certains produits de consommation, ou encore, au
besoin d'un produit dont nous serions dépendants.
Etant donné que l'objet d'étude est l'espèce humaine, il faudra
étudier le concept de besoin dans sa complexité, et ne pas le limiter aux besoins naturels nécessaires, qui sont
pourtant les seuls besoins au sens strict du terme.
Satisfaire un besoin, c'est se procurer ce que le besoin appelle de manière à ne plus l'éprouver.
Ce sujet conçoit donc l'homme avant tout comme un être de besoins, dont l'existence serait gouvernée par la
recherche permanente des objets capables de satisfaire les besoins qu'il connaît en permanence – y compris les
besoins non-nécessaires, culturels.
Il faudra décider si cette définition de la manière dont l'homme dirige sa vie est
complète ou satisfaisante, ou bien, si au contraire, elle laisse de côté des aspects importants de l'être humain en
adoptant sur lui un point de vue limité à la prise en compte du rôle que les besoins jouent dans son existence, rôle
ramené à une simple recherche de satisfaction.
L'homme ne peut-il pas avoir un rapport au besoin beaucoup plus
complexe qu'un rapport de recherche de satisfaction ? Peut-on réduire le sens de l'existence humaine à une
tentative permanente de satisfaction des besoins ? Le propre de l'homme ne serait-il pas, au contraire, de ne pas
vivre seulement pour satisfaire ses besoins, mais de créer avec ses besoins un rapport plus complexe qu'un simple
rapport de satisfaction, et de prendre en charge des préoccupations n'ayant rien à voir avec la satisfaction des
besoins ?
Proposition de plan
I.
Le besoin, constitutif de l'existence humaine
L'homme éprouve des besoins et cherche à les satisfaire – on peut se demander cependant à quel point ce souci est
perçu par l'homme comme un but de son existence.
On peut répondre dans un premier temps qu'à défaut de voir là
un but, l'homme y voit du moins une structure fondamentale de son existence, dans la mesure où elle régit ses
actes et est en permanence alimentée par elle-même, un besoin en engendrant un autre.
L'homme vivrait alors
uniquement pour satisfaire ses besoins, le « pour » n'étant pas à comprendre comme indiquant non un but, mais une
occupation centrale.
Nietzsche, Humain, trop humain
« Le besoin nous contraint au travail dont le produit apaise le besoin : le
réveil toujours nouveau des besoins nous habitue au travail.
Mais dans les
pauses où les besoins sont apaisés et, pour ainsi dire, endormis, l'ennui vient
nous surprendre.
Qu'est-ce à dire ? C'est l'habitude du travail en général qui
se fait à présent sentir comme un besoin nouveau, adventice ; il sera
d'autant plus fort que l'on est plus fort habitué à travailler, peut-être même
que l'on a souffert plus fort des besoins.
Pour échapper à l'ennui, l'homme
travaille au-delà de la mesure de ses autres besoins ou il invente le jeu,
c'est-à-dire le travail qui ne doit apaiser aucun autre besoin que celui du
travail en général.
Celui qui est saoul du jeu et qui n'a point, par de nouveaux
besoins, de raison de travailler, celui-là est pris parfois du désir d'un troisième
état, qui serait au jeu ce que planer est à danser, ce que danser est à
marcher, d'un mouvement bienheureux et paisible : c'est la vision du bonheur
des artistes et des philosophes.
»
Marx, L'idéologie allemande
« Le second point est que le premier besoin lui-même une fois satisfait,
l'action de le satisfaire et l'instrument déjà acquis de cette satisfaction
poussent à de nouveaux besoins, et cette production de nouveaux besoins
est le premier fait historique.
»
Transition : Si la satisfaction des besoins peut être envisagée comme un élément central de la vie humaine, peut-.
»
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