Les hommes ne vivent-ils en société que par intérêt ?
Extrait du document
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• Étude de l'énoncé :
Société : association d'individus qui constitue le milieu où chacun s'intègre.
Toute espèce vivante est plus ou moins
sociale ; mais tandis que les sociétés animales sont naturelles et gouvernées par l'instinct, les sociétés humaines,
organisées selon des institutions mobiles, véhiculent une culture.
Intérêt : fondamentalement ce qui est utile pour vivre et bien vivre ; peut désigner aussi ce qui correspond à un
profit plus économique.
Par intérêt : cette expression ajoute l'idée que l'intérêt est le motif qui rend compte de la vie en société.
Ce motif
est-il conscient et détermine-t-il une décision volontaire ? Faut-il y voir la raison d'un fait
naturel ?
• Reformulation :
De fait les hommes sont des êtres sociaux.
Est-ce parce qu'ils trouvent dans l'unique vie sociale le moyen de
satisfaire leurs besoins vitaux ? Si l'intérêt est le motif qui rend compte de la vie en société, est-ce un motif
conscient qui détermine un choix volontaire ?
• Démarche possible :
Montrer comment s'associent les deux notions-clés du sujet.
Il s'agit de montrer comment, effectivement, l'association des hommes facilite la satisfaction de leurs besoins, leur
est donc utile et en ce sens correspond à leur intérêt.
L'argument central est l'insuffisance où se trouverait l'individu
isolé à se suffire à lui-même pour vivre, et au-delà pour bien vivre.
On peut s'inspirer de plusieurs auteurs qui ont
développé ce thème.
Par exemple Platon présente les étapes de la constitution de la Cité qu'il justifie par le fait que
les hommes ne pouvaient satisfaire tous leurs besoins.
Aussi se sont-ils regroupés et partagé les tâches
fondamentales : boulanger, tisserand, cordonnier et maçon.
Cette répartition faite, chacun doit échanger avec les
autres le produit de son propre travail où il s'est spécialisé.
Puis on assiste à l'accroissement de cette cité originelle.
Lire : Platon : République, livre II.
De même Rousseau conçoit une évolution de l'état de nature tel que pour des raisons naturelles les hommes jusque
là indépendants ont intérêt à unir leurs forces pour sauvegarder l'espèce.
Lire : Rousseau, Du contrat social, livre I, chapitre 6.
Penser aussi à l'intérêt que l'on tire de la transmission d'une culture et d'une civilisation.
Préciser le sens de l'énoncé et la difficulté de la question.
N'y a-t-il pas plus, dans l'expression "par intérêt", que le
constat d'une correspondance entre vie sociale et intérêt des individus ? Faire quelque chose "par intérêt" suppose
un calcul où entre une réflexion sur les avantages que présentent deux solutions possibles.
Cela suppose un choix
au moins quelque peu délibéré.
La question ajoute donc au thème de l'intérêt celui du motif qui pousse les individus
à s'associer.
Mais une difficulté se présente immédiatement en ce sens que l'homme est de fait un être social et
qu'on ne saurait situer dans l'histoire des peuples, ni dans l'histoire individuelle le moment d'un tel choix.
Prendre le contre-pied de l'affirmation suggérée par l'énoncé.
L'idée à développer serait que les hommes vivent en société, non par intérêt, mais "par nature".
Ils sont
naturellement destinés à vivre en société.
C'est le sens de la définition d'Aristote : l'homme est un animal politique.
De fait, si c'est une tendance naturelle qui fait se joindre l'homme et la femme en vue de la génération, c'est aussi
naturellement que se constitue la famille, société élémentaire, puis le regroupement des familles en villages, et enfin
la Cité qui regroupe les villages.
Il ne convient pas de chercher un motif individuel au fait de vivre ensemble, ceci
correspond à la nature de l'homme..
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