les fondements philosophiques de l'éthique
Publié le 16/11/2022
Extrait du document
«
Les fondements
philosophiques
de l'éthique
1
Fondement et métaphore de l’arbre
« De tout arbre du jardin, tu
mangeras,,, mais de l’arbre de la
connaissance du bien et du mal, tu
ne mangeras pas ».
Genèse 2:16-17 S21
« Toute la philosophie est comme un arbre,
dont les racines sont la métaphysique, le tronc
est la physique, et les branches qui sortent de
ce tronc sont toutes les autres sciences qui se
réduisent à trois principales, à savoir la
médecine, la mécanique et la morale ;
j’entends la plus haute et la plus parfaite
morale, qui, présupposant une entière
connaissance des autres sciences, est le
dernier degré de la sagesse »
2
Descartes, Les principes de la philosophie, « Lettre-préface »,
in Œuvres de Descartes, IX-2, Paris, CNRS-Vrin, 1989, p.
14
philofoubouguerra@yahoo,fr
«Éthique» et «morale», de quoi parle-t-on ?
Deux termes reviennent fréquemment
dans le discours sur l'action humaine :
morale, éthique.
La morale réfère à un ensemble de
valeurs et de principes qui permettent de
différencier le bien du mal, le juste de
l’injuste, l’acceptable de l’inacceptable, et
auxquels il faudrait se conformer.
3
L’éthique, quant à elle, n’est pas un
ensemble de valeurs et de principes en
particulier.
Il s’agit d’une réflexion
argumentée en vue du bien agir.
Elle
propose de s’interroger sur les valeurs
morales et les principes moraux qui
devraient orienter nos actions, dans
différentes situations, dans le but d’agir
conformément à ceux-ci.
philofoubouguerra@yahoo,fr
• L'éthique évoque une réflexion sur l'agir
humain.
Elle inclut alors une réflexion sur les
valeurs, sur les principes de l'agir, sur les
fondements de ces principes, sur les finalités
de l'action, sur les exigences de la dignité
humaine, etc.
• L'éthique à la décision, au choix concret de
l'action à entreprendre.
Elle se comprend
comme processus de décision.
Elle évoque
souvent l'effort de décision personnelle et
l'exhortation à l'action.
Par sa dimension plus théorique, par sa
volonté de remonter à la source, l’éthique se distingue de la
morale et détient une primauté par rapport à cette
dernière.
»
Selon Jacqueline Russ, «
J.
Russ, La pensée éthique contemporaine, Paris, puf, Que sais-je ?, 1995, p.
5.
4
philofoubouguerra@yahoo,fr
Kant fait la distinction entre la morale et la
métaphysique des mœurs: la morale c’est la règle
courante de l’action, la métaphysique des mœurs,
c’est cette même règle mais quand elle s’appuie sur
un fondement qu’elle conçoit clairement, et ce
fondement Kant lui donne le nom d’impératif
catégorique.
Le mot « Morale » désigne un socle fixe de valeurs
(respect, dignité, liberté…) une approche : factuelle,
confessionnelle, ou conservatrice.
Elle évoque le
vécu, les systèmes de pratiques et de justifications
(l'ordre Bien/Mal) .
Le mot «E», désigne une approche: théorique (c'-à-d
privilégiant la réflexion sur les fondements) ; séculière ; ouverte.
l’éthique concerne la réflexion, l'analyse des actions, la
justification rationnelle.
Une métamorale une totalité
de 3 relation a soi, à autrui, à la norme(Ricoeur) .
5
philofoubouguerra@yahoo,fr
Le fondement = l’éthique
la méta-éthique, qui s'intéresse au
fondement de l'obligation; l’éthicologie, qui
désigne l'analyse critique des discours éthiques ou
moraux
Question de question ,,, Un questionnement
renouvelé, recherche d’un sens, d’un cheminement
C’est accepter la parole de l’autre: l’écoute… Elle
suppose une position d’humilité.
Pierre Fortin,,,
Le questionnement, l’interrogation l’éthique n’a
jamais quitter l’homme, qui cherche le bon chemin
(Socrate)
Aujourd’hui il y a des nouvelle situation ,,, qui nous
oblige a chercher des nouveaux choix (Faire un choix=
liberté + responsabilité)
6
louis Legrand ,,,confusionnisme éthique
l’éthique, une certaine morale provisoire
L’éthique on n’y voit pas grand-chose mais on avance quand
même,,, c’est presque la morale provisoire de Descartes.
On est condamné à l’éthique puisqu’on ne peut pas sortir d’une
morale provisoire.
Ce qui est incertain, non définitif c’est
l’éthique.
Il faut avancer avec cette idée d’interrogation, d’un flou, d’un
doute, alors ce flou est une porte sur une certaine chose:
Pourquoi j’avance telle ou telle action comme action morale? Estce que c’est un principe? Est-ce que c’est une valeur? Est-ce que
c’est une conviction, une croyance? Une intuition? Ou est-ce que
c’est un argument?
L’image du vitre , de dessin de gouttelettes qui invite d’une
certaine manière a ne voir pas plus loin que le bout de son nez
Cela pose le problème de l’absence de certitude; et quand on est
dans l’incertitude on peut être à la fois dans l’humilité, comme
dans l’arrogance.
La force de l’éthique est de dire qu’il n’y a pas d’évidence, et qu’il
faut accepter d’être sur un chemin d’incertitude, de cas
particulier, de situation singulière qui nécessite une réflexion
spécifique.
7
Les fondements philosophiques
nous proposons un survol des différentes perspectives philosophiques et théoriques
ayant façonné l’élaboration, l’évolution et l’application de l’éthique.
Valeur/ Le Bien
Morale du bonheur
Morale du devoir
Devoir
liberté
( existentialisme )
intérêt
( utilitarisme)
plaisir
vertu
( hédonisme
épicurisme )
(eudémonisme)
formalisme /
Déontologie
Epicure
Sartre
Stuart Mill
Kant
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Aristote
L ’ETHIQUE DE L’ACTION
Réfléchir à FAIRE
Téléologie
• Les actions sont bonnes parce qu’elles réalisent le but de
l’agent
• Eudémonisme/hédonisme/ le bien- la vertu- le plaisir
Utilitarisme
• Les actions sont bonnes si elles réalisent le plus grand bien
pour le plus grand nombre
• Les actions sont bonnes en raison de leurs conséquences
• Les actions sont bonnes en elles mêmes
• Les actions sont bonnes si Dieu les ordonne
Déontologie
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philofoubouguerra@yahoo,fr
Ethique Eudémoniste
Aristotélisme
Comme tout art et toute recherche, ainsi l’action et le choix
préférentiel tendent vers quelque bien, à ce qu’il semble.
Ainsi a-t-on déclaré avec raison que le Bien est ce à quoi
toutes choses tendent.
Aristote, Ethique à Nicomaque, Livre I, 1094 a 1-3
La VERTU désigne chez Aristote l’excellence d’un être, l’accomplissement
parfait de sa fonction.
Exemple : un œil vertueux, c’est un œil qui voit
bien.
• La vertu est une disposition acquise et non innée : elle suppose un
apprentissage, et donc du temps.
Pour être vertueux, il faut s’exercer.
• La vertu est un juste milieu entre
deux vices, l’un par excès, l’autre par défaut.
Exemple : le courage se
définit par opposition à la témérité et à la lâcheté.
• La vertu est une
condition nécessaire, mais non suffisante du bonheur.
La première tâche de l'éthique est alors de réfléchir sur les conditions ou les éléments
d'un bonheur plénier, stable, définitif et, ensuite, sur les moyens d'y accéder.
Par exemple,
la pratique des vertus en vue d'atteindre la béatitude
L’eudémonisme antique : l’identification de la vie vertueuse et de la vie heureuse.
Double thèse :
1.
Le bonheur est le souverain bien, la fin suprême qu’il faut atteindre.
2.
Il n’y a pas d’opposition entre le bonheur et la moralité.
→ La morale se définit comme un art de vivre.
L’homme heureux = l’homme vertueux
philofoubouguerra@yahoo,fr
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Épicurisme
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Utilitarisme
Elle peut se résumer de la façon suivante : « D’une part une
action ne peut être jugée moralement bonne ou mauvaise qu’en
raison de ses conséquences bonnes ou mauvaises pour le
bonheur des individus concernés ; d’autre part elle a pour
principe de maximiser le plus grand bien pour le plus grand
nombre de personnes ».
cette forme de conséquentialisme (qui ne mesure la moralité
des actes qu’au seul regard des conséquences) laissera
volontiers sur le côté de la route un nombre de personnes
minoritaires au nom du confort du plus grand nombre.
•
•
•
Les hommes agissent toujours pour éviter une douleur ou
/et pour rechercher un plaisir
Il s’agit de rechercher le bonheur pour le plus grand nombre
C’est une pensée universaliste et holiste qui aborde les
questions de bien et de justice globalement.
« conséquentialisme », se préoccupe uniquement des conséquences de nos actions,
pas de leurs intentions.
Nous devons choisir les actes qui auront les meilleures
conséquences, c’est-à-dire qui contribueront le plus à l’amélioration de l’état du
monde – cette amélioration pouvant être évaluée à partir de principes très divers.
De ce point de vue, par exemple, mentir peut être justifié dans les cas où cela permet
12 de sauver des vies ou, plus simplement, d’éviter un conflit.
philofoubouguerra@yahoo,fr
Ethique déontologique
Emmanuel Kant ,,,il faut présenter le passage suivant, « règle
d’or » ou pierre angulaire de l’éthique : « Il n’y a donc qu’un
impératif catégorique, et c’est celui-ci : agis uniquement
d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même
temps qu’elle devienne une loi universelle.
[…] Agis de telle
sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne
que dans la personne de tout autre toujours en même temps
comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.
»
E.
Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, Paris, Delagrave, 1971, p.
136 et p.
150.
Kant
• Fonde une éthique de l ’autonomie de la volonté(bonne)
• La déontologie ( recherche de ce qui doit-être remplace l’ontologie , connaissance
de ce qui est)
• L’autonomie remplace l’hétéronomie
• Danger de nos inclinaisons( contre la morale du bonheur aristotélicienne)
• Distinction entre les choses et les personnes
• L’autonomie, la liberté de l’homme lui confère une dignité absolue
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Ethique de la justice: le libéralisme
John Rawls fait partie de ces philosophes qui combattent
l’utilitarisme ; Il fait le constat de la pluralité des éthiques, des
morales, des fins et même des lois.
Pour éviter les conflits, ou
pour éviter de tomber dans le relativisme, comment faire ?
John Rawls a proposé une image assez simple pour expliquer sa théorie du voile
d’ignorance.
Prenons 8 personnes qui ont faim.
Une seule doit couper le gâteau.
Quel règle, simple, lui donner pour que le gâteau soit équitablement coupé pour
tous ? Quelle anthropologie ou vision de l’homme cela suppose-t-il ?
Le contractualisme moral est un cadre de réflexion sur ce que nous nous
devons les un.es aux autres qui a été développé par T.
M.
Scanlon dans le
sillage des travaux de John Rawls.
L'idée fondamentale est que le critère de la
validité morale d'une action est sa justifiabilité interpersonnelle : elle doit
reposer sur un principe qu'aucune des personnes concernées ne puisse
raisonnablement rejeter.
T.
M.
Scanlon, "Contractualism and Utilitarianism", dans Ethical Theory: An Anthology, Russ Shafer-Landau (dir.), John
Wiley & Sons, 2013, ainsi que T.
M.
Scanlon, What We Owe to Each Other, Harvard University Press, 1998.
Le contractualisme moral accorde de l'importance aux conséquences de nos
actions.
Il se distingue toutefois, de l'utilitarisme ou du conséquentialisme pur.
il tient également compte des moyens utilisés et de la manière dont nous nous
traitons les uns les autres.
14
Ethique Du bien commun: Le Communautarisme
Le communautarisme est encore une autre manière
moderne d’aborder le problème de la pluralité des
éthiques.
Cette théorie s’oppose assez directement à
celle de Rawls qui est assimilée au libéralisme.
Pour
faire simple, la Révolution française a mis en valeur la
liberté l’égalité et la fraternité.
La fraternité étant ce qui
a été mis entre la liberté et l’égalité pour leur permettre
de coexister.
La fraternité (la communauté) est donc en
définitive ce qui est visé.
Le XIX° a valorisé cette
communauté soit par le marxisme (tabula rasa) soit par
l’hégélianisme dans....
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