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Les fonctions de l'art

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« Comme Hegel, un certain nombre de philosophes voient dans l'art, non une simple imitation, mais une fonction philosophique. L'art, un moyen d'approcher le bonheur. • Hume : l'art est une cure de bonheur.

Si la « délicatesse de passion » (c'est-à-dire l'extrême sensibilité aux passions) peut nous faire souffrir, la « délicatesse de goût » (soit l'extrême sensibilité aux beautés) peut nous guérir.

En effet, « rien n'améliore le caractère que l'étude des beautés ».

L'art rend heureux et cultive l'amour et l'amitié. • Schopenhauer : l'art est une consolation provisoire.

La souffrance est le fond de la vie et l'art un moyen de s'en délivrer.

En changeant la douleur en représentation, il peut ainsi remplir un rôle de « consolation provisoire » pour l'artiste.

Mais la connaissance du monde qu'il procure ne délivre de la Vie que pour un court laps de temps. L'art, une esthétisation • Nietzsche : l'art est l'esthétisation de la vie.

La fonction primordiale de l'art est d'embellir toute la vie en l'éduquant.

L'art nous modère, nous fait nous tolérer les uns les autres, suscite la communication entre les êtres. Par ailleurs, l'art dissimule ce qui est laid en le rendant significatif, susceptible d'une ré-interprétation. • Freud : l'art est l'esthétisation des pulsions ou sublimation.

Les créations de l'artiste sont les satisfactions imaginaires de désirs inconscients, libérant les puissances de refoulement.

Ainsi l'art emprunte sa force aux pulsions fondamentales pour les dériver vers un but de substitution socialement valorisé.

Il n'y aurait donc pas d'oeuvre désintéressée comme le pensait Kant. La sublimation : le cas de Léonard de Vinci La sublimation est une des notions qui ont le plus retenu l'attention en dehors même de la psychanalyse parce qu'elle semble susceptible d'éclairer les activités dites « supérieures », intellectuelles ou artistiques. Pour cette raison même, sa définition est incertaine, chez Freud luimême, parce qu'elle fait appel à des valeurs extérieures à la théorie métapsychologique.

Le mot même évoque bien entendu la grande catégorie morale et esthétique du sublime, mais aussi la transformation chimique d'un corps quand il passe de l'état solide à l'état gazeux.

Peutêtre pouvons-nous en tirer l'idée d'élévation depuis les bas-fonds (sexuels ?) de l'âme jusqu'à ses expressions les plus élevées.

La psychanalyse ferait alors le mouvement inverse de celui que lui assignait Freud quand il choisissait comme épigraphe à L'interprétation des rêves, le vers de Virgile dans l'Énéide : « Flectere si nequeo superos, Acheronta movebo » (« Si je ne peux fléchir les dieux d'en haut, j'ébranlerai ceux de l'enfer »).

Freud va jusqu'à utiliser l'expression paradoxale de « libido désexualisée », éloignée des buts et objets sexuels.

Notons cependant que ce n'est pas « l'instinct sexuel » unifié qui est ainsi sublimé.

La sublimation est essentiellement le destin des pulsions partielles, c'est-àdire celles dont l'issue aurait pu être la perversion ou la névrose.

Freud n'a guère précisé le domaine de la sublimation en dehors des activités scientifiques ou artistiques.

Dans le Malaise dans la civilisation il semble lui rattacher les activités professionnelles quand elles sont librement choisies.

D'autre part, il considère comme une forme de sublimation les formations réactionnelles c'est-à-dire ces barrières élevées contre les pulsions, consolidées pendant la période de latence par l'éducation, mais qui tirent leurs forces de la libido elle-même.

Ainsi se forment les traits de caractère : « Ainsi l'entêtement, l'économie, le goût de l'ordre découlent-ils de l'utilisation de l'érotisme anal. L'orgueil est déterminé par une forte disposition à l'érotisme urinaire » (Trois essais, p.

190).

Le processus de la sublimation ne nous propose pas seulement une esquisse de caractérologie, mais plus généralement encore de la vie éthique : « C'est ainsi que la prédisposition perverse générale d e l'enfance peut être considérée comme la source d'un certain 'nombre de nos vertus dans la mesure où, par formation réactionnelle, elle donne le branle à leur élaboration »(ibid., p.

190). Cependant le texte principal sur la sublimation reste Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci (1910).

Le souvenir est le suivant : « Je semble avoir été destiné à m'occuper tout spécialement du vautour, écrit Léonard, car un des premiers souvenir d'enfance est qu'étant au berceau, un vautour vint à moi, m'ouvrit la bouche avec sa queue et plusieurs fois me frappa avec sa queue entre les lèvres ».

Bien entendu ce récit peut n'avoir aucune objectivité et être une reconstruction.

Or Freud ne dispose que d'un matériel fort réduit pour interpréter cet unique souvenir d'enfance : quelques éléments biographiques peu sûrs, des textes et des dessins des fameux Carnets et enfin surtout l'oeuvre artistique.

En fait Freud s'appuie sur la symbolique dégagée par l'expérience psychanalytique et sur la symbolique des légendes et des mythes (en particulier de l'Égypte ancienne concernant le vautour).

D'emblée il compare le souvenir au moins en partie reconstruit, avec la préhistoire fabuleuse que s'attribuent les peuples.

Il retrouve dans le souvenir d'enfance de Léonard, la théorie sexuelle infantile de la mère phallique que l'expérience psychanalytique met en rapport avec une relation érotique intense à la mère et avec un type d'homosexualité vraisemblable chez le peintre, même si elle. »

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