Les échanges marchands peuvent-ils à la fois unir et satisfaire tous les membres d'une société ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
ÉCHANGE: Du latin excambiare, « échanger », «troquer» (de cambiare, «changer »).
En droit, contrat par lequel deux parties se donnent respectivement une chose pour une autre.
En économie,
transfert réciproque de biens ou de services, soit directement (troc), soit indirectement (par l'intermédiaire de la
monnaie).
Société : association d'individus qui constitue le milieu où chacun s'intègre.
Toute espèce vivante est plus ou
moins sociale ; mais tandis que les sociétés animales sont naturelles et gouvernées par l'instinct, les sociétés
humaines, organisées selon des institutions mobiles, véhiculent une culture.
POUR DÉMARRER
Les actes du commerce par lesquels les personnes se livrent des objets considérés comme équivalents sont-ils en
mesure d'harmoniser les intérêts des différents acteurs sociaux, d'unir les membres en dissipant les conflits, de
convenir à chacun ? Possèdent-ils cette capacité ?
Conseils pratiques
Réfléchissez bien sur les conflits inhérents à la concurrence, suries effets pervers (parfois, tout au moins) des
échanges.
À la question posée, vous apporterez une réponse mesurée en montrant que l'État doit assurer la
cohésion sociale, parfois menacée par les échanges marchands.
Bibliographie
Rousseau, Discours sur l'origine de l'inégalité, Garnier-Flammarion.
KANT, « Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique in Philosophie de l'histoire, Aubier, pp.
64 sqq.
MARX, Manuscrits de 1844, Éditions sociales.
Analyse du sujet :
q Le sujet propose d'interroger la manière dont le commerce peut réguler dans une société les rapports sociaux.
Il faut commencer par éclaircir, dans un premier temps, le terme de « société ».
Une société, c'est d'abord
un ensemble d'individus qui entrent dans des rapports coutumiers, des usages suffisamment durables.
q Toute société est donc plus ou moins régulée par des pratiques sociales, mais n'est pas forcément un peuple.
Le peuple suppose une union politique plus forte qu'une société.
Tout membre d'un peuple doit se sentir
appartenir à le même communauté.
Dans une société, les corps sociaux font que chaque membre peut se
sentir membre d'une corporation particulière, au sein d'un ensemble de corporations.
Or, le commerce
suppose qu'il y ait plusieurs corps de métier qui entrent en relation les uns envers les autres.
Il reste à savoir
si dans cet échange il y a davantage qu'un simple échange de biens, s'il y a par son biais une harmonisation
des mœurs, une communication qui engendre une société unifiée.
q
Si les hommes font société, c'est en vue de l'assistance mutuelle.
Les hommes conjuguent leur force,
répartissent les efforts et les fonctions.
Mais, l'échange seul parvient-il au but premier de la société ?
q L'unification des membres d'une société et la répartition des richesses sont des tâches normalement dévolues
au politique.
Il faut donc mettre en question le libéralisme politique et économique et questionner non
seulement le rôle de l'Etat mais aussi et surtout le rôle de la politique.
Problématisation :
Les échanges marchands sont en premier temps des échanges de bien, ils visent pour celui qui commerce à
un avantage particulier.
La manière dont le Marché régule les échanges, et notamment par la loi de l'offre et de
la demande, est-elle suffisante pour remplir des tâches classiquement dévolues au politique à savoir l'unification
et la satisfaction de chacun des membres de la société ?
L'échange marchand sans régulations divise
a)
Adam Smith fait de la division du travail moderne l'aboutissement des penchants naturels
et égoïstes des hommes.
L'homme, contrairement à l'animal, a besoin de l'assistance de ses
semblables.
Pour obtenir ce dont il a besoin, il doit procéder à un échange.
Smith formule les
termes de l'échange de la manière suivante : « Donnez-moi ce dont j'ai besoin, vous aurez de moi
ce dont vous aurez besoin vous-même ».
Ce qui pousse autrui à nous assister n'est pas une
naturelle bienveillance, mais l'avantage qu'il attend recevoir en contrepartie.
Cet échange permet
à celui qui produit un type d'objets d'acquérir les objets qu'il ne produit pas lui même en plus
grande quantité.
La spécialisation permet au producteur d'améliorer son rendement, et par
l'échange, d'acquérir globalement plus.
Les hommes ainsi répartis dans des spécialités se trouvent.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Les échanges marchands peuvent-il unir et satisfaire les membres d'une socièté ?
- « La seule raison légitime que puisse avoir une société pour user de la force contre un de ses membres est de l'empêcher de nuire aux autres»
- Les échanges sont-ils constitutifs de toute société ?
- Les échanges fondent-ils la société ? (Pistes de réflexion seulement)
- Stratification sociale: Chapitre 4 Comment est structurée la société française actuelle ?