Les échanges font-ils notre bonheur ?
Extrait du document
«
La notion d'échange renvoie d'abord à l'ensemble des activités sociales au cours desquelles des biens sont donnés
contre d'autres biens.
Dès lors, l'échange semble toujours impliquer une réciprocité : on donne pour recevoir, comme
dans l'échange de marchandises.
Cette réciprocité paraît alors constituer le principe de l'échange, c'est-à-dire sa cause unique, nécessaire et
suffisante.
Pourtant, l'échange n'est pas limité à l'échange marchand : on peut échanger des paroles, des pensées.
Ce contact humain, cette réciprocité suffit-il à faire le bonheur de l'homme ou n'est-il en réalité une nécessité,
quelque chose d'inhérent à la vie sociale elle-même, ce sans quoi aucune vie n'est possible.
Des individus qui
n'échangeraient pas seraient des anachorètes ou des animaux.
Quelle place tient l'échange dans la construction du
bonheur personnel ?
Les échanges et les rapports humains nécessaires au bonheur humain.
On attribue généralement à Aristote la découverte de la distinction entre valeur d'usage et valeur d'échange, la
première s'appliquant aux biens destinés à la consommation du producteur, la seconde aux biens destinés à
l'échange.
D'où deux manières d'acquérir, « l'une par les travaux et l'économie rustiques, l'autre par le commerce ; la
première est indispensable et mérite des éloges, la deuxième par contre [...] ne tient rien de la nature, mais tout de
la convention.
» Aristote distingue également, dans l'usage de la monnaie celui par lequel elle ne joue qu'un rôle
d'intermédiaire dans l'échange et celui qui conduit au profit pécuniaire qu'il fustige sous le nom de chrématistique.
Ce
faisant, Aristote pressentait l'existence de deux formes d'organisation sociale, dont il constatait à la fois la
coexistence et l'incompatibilité.
Aussi Aristote pense que le vrai échange est celui qui permet une certaine
reconnaissance directe de celui qui produit l'objet, au contraire du commerce qui dépersonnalise ces rapports.
Les
rapports humains et les échanges sont une condition nécessaire de la vie humaine, en particulier l'amitié.
Selon Aristote dans l'Ethique à Nicomaque, au livre 8 et 9, L'amitié est une
vertu ou tout du moins, elle s'accompagne de vertu.
Elle est indispensable à
la vie : sans amis nul ne voudrait vivre, même en étant comblé de tous les
autres biens.
Les richesses serviraient à peu de chose si on ne pouvait faire
du bien à des amis.
Il y a 3 sortes d'amitié comme il y a 3 sortes de qualités
aimables.
Il y a l'utilité, les amis ne s'aiment pas pour eux-mêmes, mais dans
l'espoir d'obtenir l'un de l'autre quelques avantages Il y a le plaisir, il s'agit de
l'agrément qu'on peut trouver à fréquenter autrui et non pour sa nature
profonde.
On n'aime pas son ami parce qu'il est lui mais dans la mesure où on
peut en retirer de l'utile ou de l'agréable.
Ces amitiés sont fragiles et se
perdent quand l'utilité ou le plaisir disparaît.
Parfois, ils n'éprouvent pas de
plaisir à vivre en commun, ni à fréquenter dans d'autres circonstances.
L'amitié parfaite est celle des bons et de ceux qui se ressemblent par la
vertu, c'est dans le même qu'ils se veulent mutuellement du bien, mais vouloir
le bien de ses amis pour leur propre personne, c'est atteindre le sommet de
l'amitié, de tels sentiments traduisent le fond même de l'être et non un état
accidentel.
Les gens vertueux ont de l'agrément les uns pour les autres, ces
gens ne manquent pas de se rendre utiles les uns aux autres.
Il ne faut pas
aimer que son propre avantage.
On met au premier l'amitié entre les gens de
bien, les autres n'existant que par analogie par rapport à lui.
On ne peut être
ami que si on a en vue quelques biens, ou quelque chose qui ressemble au
bien, il y aura un lien vraiment personnel.
Ce sont les bons qui sont amis au sens rigoureux du terme, les autres ne
le sont que par accident par rapport au premier.
Dans toutes les amitiés qui ne sont pas sur un pied d'égalité, les
lois de proportions égalise et sauvegarde le sentiment.
Dans les amitiés basées sur l'utilité, la monnaie sert de
mesure.
L'amitié ne subsiste pas quand les conditions qui l'ont vue naître ont disparu, ou quand les amis obtiennent
autre chose que ce à quoi ils aspiraient.
La bienveillance se distingue de l'amitié car elle peut s'adresser à des
inconnus, mais sans bienveillance, il ne peut exister d'amitié.
L'homme est un être politique, il est fait pour vivre en
société, étant que le bonheur est une sorte d'activité en acte, l'homme heureux aura besoin d'amis.
Pour
quiconque vit en solitaire, l'existence est pénible, on ne peut déployer une activité incessante seul.
L'honnête
homme dans la mesure où il est honnête, se complaît aux actes conformes à la vertu.
Ce qui est bon par nature
sera bon pour l'homme vertueux, raison qui fait que vivre paraît à tous agréable.
Un sentiment très vif ne peut être
porté qu'envers un très petit nombre de personnes.
Les amitiés qu'ont célèbre en temps ordinaire ne se passent
qu'entre deux personnes.
La présence d'amis est agréable dans le bonheur et dans le malheur, même si dans le
malheur ont a plus recours à l'utilité.
L'ami est source de consolation ne serait-ce que par sa parole.
On doit rendre
service aux amis qui sont dans le besoin, sans même qu'il le demande, mais il ne faut pas trop mettre
d'empressement à obtenir de bons offices de ses amis car ce n'est pas honorable.
L'amitié est une sorte
d'association, les dispositions que l'on entretient à l'égard de soi-même, on les montre à l'égard de ses amis.
L'amitié
s'entretient en étant entre gens vertueux.
Aussi, l'échange qui peut être qu'au départ économique ou de service
constitue l'essentiel des rapports humains, et est une condition sine qua non du bonheur.
De même, l'amitié civique a été formée à partir de l'intérêt, car chacun ne se suffit pas à soi-même, ce fût la vie
commune qui dicta ce rassemblement.
Chercher comment se conduire avec un ami, c'est chercher une certaine
justice, car l'homme n'est pas seulement un animal politique mais aussi un animal domestique, il n'est pas un animal
solitaire, il est fait pour l'association.
C'est dans la maison que se trouve d'emblée les prémisses et les sources de
l'amitié, de l'état et de la justice.
L'amitié qui repose sur l'égalité est une amitié politique, elle est étayée par l'utilité..
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