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Les différences entre les hommes sont-elles toutes des inégalités, voire des injustices ?

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o Dire que toute différence entre les hommes est inégalité, ne serait-ce pas faire reposer l'égalité sur l'identité ? Cette conception de l'égalité ne serait-elle pas celle des ni a thématiques ? Ne serait-elle pas une conception (voire un idéal) du quantitatif? Une telle conception, idéelle et abstraite comme l'être mathématique, peut-elle penser et rejoindre la réalité humaine ? o Dire que toute différence est injustice, ne serait-ce pas de la même façon, penser le juste sous la forme de l'identique, ou même, de l'uniformisation ? Nietzsche disait qu'interdire au lion de manger la gazelle c'est de l'injustice. Traiter identiquement des êtres différents ne serait-ce pas créer des injustices ? Nous sommes ainsi renvoyés à la question originelle : peut-on penser la justice et l'égalité sur le modèle de l'identique ? o Si nous répugnons à l'uniformisation, si nous tenons à la manifestation de différences, cela veut-il dire que nous tenons à l'inégalité, voire à l'injustice ? o Si nous croyons que non, quelle(s) conception(s) pouvons-nous avoir de l'égalité et de la justice ? Comment les fonder ? Comment .fonder, comment établir clairement que telle différence n'est pas inégalité, n'est pas injustice ? En d'autres termes, la réponse au sujet ne dépend-elle pas de la conception que l'on se fait de l'inégalité, de l'injustice ou mieux de l'égalité, de la justice ? Où situer leur domaine ? Selon quels principes ? o Admettre sans examen et sans principe les différences comme n'impliquant pas nécessairement inégalité voire injustice, ne serait-ce pas adopter une conception foncièrement inégalitaire et injuste des règles de conduite ?

« DIRECTION DE RECHERCHE. • Dire que toute différence entre les hommes est inégalité, ne serait-ce pas faire reposer l'égalité sur l'identité ? Cette conception de l'égalité ne serait-elle pas celle des ni a thématiques ? Ne serait-elle pas une conception (voire un idéal) du quantitatif? Une telle conception, idéelle et abstraite comme l'être mathématique, peut-elle penser et rejoindre la réalité humaine ? • Dire que toute différence est injustice, ne serait-ce pas de la même façon, penser le juste sous la forme de l'identique, ou même, de l'uniformisation ? Nietzsche disait qu'interdire au lion de manger la gazelle c'est de l'injustice.

Traiter identiquement des êtres différents ne serait-ce pas créer des injustices ? Nous sommes ainsi renvoyés à la question originelle : peut-on penser la justice et l'égalité sur le modèle de l'identique ? • Si nous répugnons à l'uniformisation, si nous tenons à la manifestation de différences, cela veut-il dire que nous tenons à l'inégalité, voire à l'injustice ? • Si nous croyons que non, quelle(s) conception(s) pouvons-nous avoir de l'égalité et de la justice ? Comment les fonder ? Comment .fonder, comment établir clairement que telle différence n'est pas inégalité, n'est pas injustice ? En d'autres termes, la réponse au sujet ne dépend-elle pas de la conception que l'on se fait de l'inégalité, de l'injustice ou mieux de l'égalité, de la justice ? Où situer leur domaine ? Selon quels principes ? • Admettre sans examen et sans principe les différences comme n'impliquant pas nécessairement inégalité voire injustice, ne serait-ce pas adopter une conception foncièrement inégalitaire et injuste des règles de conduite ? Introduction Observant nos congénères, nous constatons qu'ils sont différents de nous; bien vite nous établissons la comparaison en termes de plus et de moins, de supérieur ou d'inférieur ; pour s'opposer à ce penchant, le discours prônant la tolérance affirme avec force que les différences ne sont pas des inégalités.

Que peut-on donc penser de ce principe ? Nous examinerons dans un premier temps la façon dont peut s'effectuer le passage du constat de la différence à l'affirmation de l'inégalité ; puis nous verrons que la volonté d'établir concrètement l'égalité passe souvent par une négation des différences ; enfin nous nous interrogerons sur les difficultés et l'ambition du pari du pluralisme. I.

Inégaux face à la vie ? Les différences constituent-elles des inégalités ? Chaque individu étant unique en son genre, le simple fait de la vie implique la différence ; les différences qui font que chaque individu est, font également les différences d'aptitudes, de dispositions.

Ne peut-on déjà parler d'inégalités ? Selon les milieux et les circonstances, les différences de vitesse à la course ou en calcul, les différences au niveau de la santé, de l'endurance ou de l'esprit d'initiative n'entraînent-elles pas des inégalités face aux chances de survie, de réalisation du bonheur ou de réussite sociale ? L'inégalité suppose un jugement de valeur. Mais que dit-on de plus en passant du mot « différences » à celui d'« inégalités » ? Au début de son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Rousseau explique qu'il n'y a pas de sens à parler d'inégalités physiques : autant dire que les gens différents sont différents.

Le terme d'inégalité ne décrit pas un fait, c'est un jugement de valeur par lequel on affirme la supériorité de certains et l'infériorité des autres.

Si l'on peut parler d'inégalités, c'est que l'on place les différences sur une échelle de valeur et qu'à travers elles on juge les personnes. Inégalité et amour-propre.. »

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