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Les deux sources de la morale et de la religion de Bergson

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« Situation dans l'œuvre de Bergson : Les deux sources de la morale et de la religion est le quatrième et dernier ouvrage considéré comme majeure, de 1932, notamment après l'ouvrage de 1907 : L'évolution créatrice, œuvre majeure de Bergson.

Il y développera particulièrement les questions évoquées dans le précédent ouvrage notamment en esquissant la signification de « l'élan vital » et en lui donnant une envergure fondamentale. Objet de l'ouvrage : Il s'agit dans cet ouvrage au-delà de la question de la morale et de la religion qui est bien au cœur de l'ouvrage, évidemment, de comprendre et de mettre à l'œuvre une distinction déjà vue chez Bergson, celle du « clos » et de « l'ouvert », du « statique » et du « dynamique ».

L'ouvrage s'articule notamment autour de la société et du vital mettant en lumière l'élan vital à l'œuvre.

C'est donc par l'analyse de la sociale et de l'obligation comme devoir social que se développe la dichotomie entre la société du « clos » et celle de « l'ouvert ».

Ainsi l'ouvrage se comprend en quatre chapitres.

Le premier porte sur la question de l'obligation et de l'obéissance notamment avec la métaphore biologique.

C'est dès lors cela qui nous permettra de saisir le lien entre la société et la religion, c'est-à-dire la religion statique (second chapitre), tandis que la troisième chapitre développera le thème de la religion dynamique qui est l'apanage du saint et se saisit de l'élan créateur.

Le quatrième chapitre quant à lui cherchera à développer du point de vue plus pratique le rapport « clos » - « ouvert » du point de la société et la compréhension de leur lien et de leur interaction, ce qui sera l'occasion de développer le thème de la démocratie et de l'amour ainsi que la question de la guerre et l'institution ainsi que les moyens de la paix notamment. Résumé 1er chapitre : « L'Obligation morale » La question principale et directrice de ce chapitre nous est indiquée par Bergson dès le début de l'ouvrage à savoir : « Pourquoi obéissons-nous ? » Si nous nous ne posons pas régulièrement la question c'est par habitude. L'obéissance est devenue une habitude.

Or dans une société que l'on peut comparer à un organisme, « dont les cellules, unies par d'invisibles liens » se subordonnent les uns aux autres suivant une certaine hiérarchie.

La société vise le plus grand bien de tous ce qui suppose l'existence d'une certaine discipline pouvant exiger le sacrifice d'une de ses parties.

Et « dans cet organisme, l'habitude joue le même rôle que la nécessité dans les œuvres de la nature ».

Il s'agit là d'une analogie. Or la religion qu'on l'interprète d'une manière ou d'une autre, c'est-à-dire qu'elle soit d'essence sociale ou qu'elle le soit par accident, il n'en reste pas moins ceci : « elle a toujours joué un rôle social ».

La religion, dans son fonctionnement, joue le rôle d'un liant entre « un commandement de la société et une loi de la nature, fonction déjà en partie assurée ou avancée par les habitudes.

En outre, l'obligation « lie d'abord chacun de nous à lui-même » même si nous nous la représentons comme un lien entre les hommes.

« Ainsi la solidarité sociale n'existe que du moment où un moi social se surajoute en chacun de nous au moi individuel.

On peut donc considérer le verdict de la conscience comme celui que rendrait le moi social.

» Bergson peut donc ériger en maxime pratique que « l'obéissance au devoir est une résistance à soimême.

» « Or de ce que c'est par des voies rationnelles qu'on revient à l'obligation, il ne suit pas que l'obligation ait été d'ordre rationnel ».

En effet, la philosophie a pu voir en elle un principe d'obligation dans la mesure où la raison agissant comme régulatrice elle assurait une cohérence des règles ou des maximes obligatoires.

Cependant, l'essence de l'obligation n'est pas une exigence de la raison.

Pour rendre plus claire cette critique de l'impératif kantien Bergson nous propose de nous représenter « l'obligation comme pesant sur la volonté à la manière d'une habitude, chaque obligation traînant derrière elle la masse accumulée des autres et utilisant ainsi, pour la pression qu'elle exerce, le poids de l'ensemble : vous avez le tout de l'obligation pour une conscience morale simple, élémentaire.

C'est l'essentiel ; et c'est à quoi l'obligation pourrait à la rigueur se réduire, là même où elle atteint sa complexité la plus haute.

On voit à quel moment et dans quel sens, fort peu kantien, l'obligation élémentaire prend la forme d'une « impératif catégorique ».

On serait embarrassée pour découvrir des exemples d'un tel impératif dans la vie courante.

La consigne militaire, qui est un ordre non motivé et sans réplique, dit bien « qu'il faut parce qu'il faut ».

» En ce sens, si nous voulons un impératif catégorique pur, nous pourrons le construire a posteriori.

Pour éclaircir ce point Bergson utilise l'exemple de la fourmi.

Le devoir, généralement d'essence sociale, ne correspond guère à une exigence de la raison.

Il faut en effet se représenter l'habitude comme pesant étroitement sur la volonté.

Le devoir, dans ces conditions, s'accomplit presque toujours automatiquement.

Représentons-nous chaque obligation traînant derrière elle la masse des autres.

Nous avons alors le tout du devoir pour une conscience morale élémentaire.

Mais que s'éveille la réflexion suffisamment pour que l'obligation puisse se formuler, et nous aurons alors. »

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