Les crises au sein d'une société sont-elles le signe de sa vitalité ?
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Les crises au sein d'une société sont-elles le signe de sa vitalité ?
La crise peut se comprendre comme le moment de rupture d’un équilibre. Elle est la remise en cause d’un ordre que nous pensions le plus souvent acquis et immuable. La crise naît de l’incapacité d’une structure à répondre de manière adéquate à un ensemble de problèmes posées par une situation actuelle. Or si l’activité se comprend comme la vitalité même, le présent ; une société en crise est alors une société qui n’est plus adaptée à ce même présent. Elle se mortifie. Dès lors les crises seraient autant de spasmes afin la mort annoncée d’une société. Pourtant, l’histoire elle-même semble nous montrer que chaque crise impose de la part d’une société donnée une remise en question, une remise en cause de ses fondements pouvant conduire à une révolution, qui n’est qu’un changement ordre, c’est-à-dire le dépassement de cette crise. Dès ce dépassement n’est possible que la vitalité des forces en présence dans une société. Ainsi les crises permettraient le ressaisissement de ces forces : une renaissance offrant de nouvelles perspectives. Et c’est justement pourquoi nous pouvons parler de crise et non de décadence ou d’apocalypse.
Si les crises sont effectivement mortifères pour une société (1ère partie), il n’en demeure pas mois qu’elles permettent sa renaissance (2nd partie) ; dès lors sa vitalité dépendrait justement de ces crises et de leurs dépassements (3ème partie).
I – Le « chant du cygne » ou la mort annoncée
II – Vitalité & assainissement
III – Les crises comme rupture et dépassement
«
Introduction :
La crise peut se comprendre comme le moment de rupture d'un équilibre.
Elle est la remise en cause d'un
ordre que nous pensions le plus souvent acquis et immuable.
La crise naît de l'incapacité d'une structure à répondre
de manière adéquate à un ensemble de problèmes posées par une situation actuelle.
Or si l'activité se comprend
comme la vitalité même, le présent ; une société en crise est alors une société qui n'est plus adaptée à ce même
présent.
Elle se mortifie.
Dès lors les crises seraient autant de spasmes afin la mort annoncée d'une société.
Pourtant, l'histoire elle-même semble nous montrer que chaque crise impose de la part d'une société donnée une
remise en question, une remise en cause de ses fondements pouvant conduire à une révolution, qui n'est qu'un
changement ordre, c'est-à-dire le dépassement de cette crise.
Dès ce dépassement n'est possible que la vitalité
des forces en présence dans une société.
Ainsi les crises permettraient le ressaisissement de ces forces : une
renaissance offrant de nouvelles perspectives.
Et c'est justement pourquoi nous pouvons parler de crise et non de
décadence ou d'apocalypse.
Si les crises sont effectivement mortifères pour une société (1 ère partie), il n'en demeure pas mois qu'elles
permettent sa renaissance (2nd partie) ; dès lors sa vitalité dépendrait justement de ces crises et de leurs
dépassements (3ème partie).
I – Le « chant du cygne » ou la mort annoncée
a) Finkielkraut dans Penser la crise nous dit : « La crise est un moment singulier de l'existence des hommes et du
monde où l'ordre habituel des choses se met à vaciller et menace même de retourner au chaos.
On la redoute donc
le plus souvent, en essayant de l'éviter ».
Au sein d'une société donc la crise apparaît comme la remise en cause
d'un schéma habituel de perception et de représentation du monde.
Sous couvert de notre perception d'un ordre,
nous découvrons le désordre, le chaos, c'est-à-dire la destruction qui nous apparaît alors comme l'absence de sens.
Il s'agit d'une remise en cause de nos schèmes perceptifs et structurant.
Dès lors, la représentation de la crise et la
crainte que nous en avons vient du fait qu'elle ressemble à une balance qui peut pencher d'un côté comme de
l'autre, soit vers la fin et la destruction du monde tel que nous le connaissons soit vers la sauvegarde de cet ordre.
La crise nous apparaît comme le signe de la fin d'une époque, elle clôt un cycle.
Et de ce point de vue, la mort
semble être le paradigme de la crise finale.
En ce sens, les crises au sein d'une société ne serait pas tant le signe de
leur vitalité que celle de leur mort annoncée tel le chant du cygne.
b) Or n'est-ce pas ce que l'on peut percevoir à travers l'histoire même.
Si nous prenons l'empire romain tel qu'il se
présente dans Grandeur et décadence des Romains de Montesquieu, ne peut-on pas voir justement que la chute,
la fin d'une civilisation est ponctuée par un ensemble de crises dont celle-ci ne peut se relever, comme autant de
coup sur sa base, son socle.
Les crises pour une société seraient alors comparables aux convulsions d'un organisme
mourant.
Ces spasmes ne seraient pas tant le signe d'une vitalité retrouvée ou sa possibilité mais bien la prise de
conscience de la fin à travers une lutte qui est conclue d'avance.
La crise met fin à un système définit quoi qu'il
arrive.
Elle est le signe de l'impossibilité de poursuivre dans cette voie : elle annonce un épuisement.
c) En effet, ces spasmes sont encore plus perceptible si l'on regarde l'histoire de France comme le met en exergue
Furet dans La Révolution.
La société d'Ancien Régime a été effectivement parcouru par un ensemble de crises
comme autant de blessures dont elle ne pourra se relever.
Elle a subi une crise de la faim, une crise économique
ainsi qu'une crise politique et militaire.
Dès lors les crises sont le signe d'une inadaptation d'une société à son
environnement actuelle.
Du point de vue évolutionnaire, on peut alors dire que cette société n'est plus suffisamment
adaptée pour survivre ce qui déclenche alors en elle un processus de révolution.
Transition :
Ainsi les crises d'une société sont la mise en lumière de son inadaptation.
Elles sont alors un ensemble spasmes et
de soubresauts annonçant la fin prochaine d'une société ou d'une civilisation.
Cependant, dans la mesure où elles
entraînent aussi une remise en question des modèles développant alors des révolutions, n'est-ce pas dire aussi
qu'elles sont le signe d'une revitalisation ?
II – Vitalité & assainissement
a) En effet, dans Penser la crise, Finkielkraut ajoute : « Mais plutôt que d'en craindre le pire, ne peut-on en
espérer le meilleur : dans sa violence même, la crise ne fait-elle pas apparaître de nouvelles possibilités d'être ? Ne
faut-il pas alors tâcher de s'en saisir comme l'occasion d'une renaissance, aussi bien dans l'existence personnelle
des individus que dans la vie collective des peuples ? ».
Ce meilleur dont il est question est justement cette vie :
cette renaissance.
L'image de la renaissance exprime bien ce regain de vitalité, ce nouvel apport de vie.
Les crises
sont alors le signe d'une vitalité d'une société, dans la mesure où l'on ne peut parler de crise que dans la mesure où
elle est passée, ou présente, mais toujours dépassable au risque sinon que ne plus être une crise mais la crise
finale.
En ce sens, les crises sont des remises à plat de nos modèles sociaux.
Dès lors est-il possible d'ouvrir de
nouvelles perspectives jusque là inexplorées ou inexploitée.
La crise est alors un signe d'assainissement.
D'une
certaine manière cynique, on pourrait la comparer à la vertu curative d'une saignée.
b) Michel Maffesoli dans Apocalypse nous montre que la crise est l'expression d'un nouveau paradigme.
Plus
exactement, il s'agit d'une changement de lieu.
On passe d'une société à une autre.
Ce déplacement, nous pouvons
alors le comprendre comme un signe de vitalité, d'une énergie qui continue de se diffuser et rend compte de la vie
d'une société.
Si elle est capable de ce mouvement c'est qu'elle a suffisamment de ressources pour accepter cette.
»
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