Les autres nous aident-ils a nous connaître ou nous en empêchent-ils ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet.
« Les autres » désigne ceux qui diffèrent de moi, qui ne sont pas moi, à savoir tout homme par rapport à moi.
Ici, il
s'agit, bien entendu, des autres consciences.
Notons qu'autrui est à la fois "alter" et "ego", le différent et le même
que moi.
«Aider », faciliter, permettre.
« Se connaître », c'est avoir conscience de soi, être capable de se représenter, avoir une connaissance de soi.
Par
exemple, je sais que je suis jaloux, tolérant, etc...
« empêcher », c'est entraver et gêner une opération, en s'y opposant.
Un empêchement est un obstacle à la
réalisation de quelque chose.
• Le sens du sujet est donc le suivant : les autres consciences m'apportent-elles un soutien efficace pour accéder
à la mienne ou constituent-elles, au contraire, un obstacle à cette recherche ?
• Le problème posé est celui de savoir si je dois tracer ma route solitairement et connaître ma subjectivité à l'écart
d'autrui ou bien si l'on se découvre homme parmi les hommes, au sein des Autres.
La connaissance de soi est-elle à
recherche dans le solipsisme ou dans la relation à autrui ?
D'un mot, Jean-Paul Sartre énonce le problème philosophique que pose autrui à la philosophie moderne : « On
rencontre autrui, on ne le constitue pas » (l'Être et le Néant).
Du fait, encore qu'on puisse éventuellement le définir
comme un alter ego — un autre moi —, autrui est avant tout celui que je ne suis pas, indépendant, extérieur,
étranger à moi-même et à un monde de choses dans lequel il apparaît, sans pour autant lui appartenir.
La
connaissance, cette activité par laquelle l'homme prend acte des données de l'expérience et cherche à les
comprendre ou à les expliquer, est reliée de façon indirecte à autrui.
Une des questions est de savoir pour quelles raisons les autres peuvent ils nous aider à nous connaître.
En nous
faisant remarquer des réactions que nous ne voyons pas parce qu'elles sont simplement vécues ou habituelles?
Parce qu'ils nous font confiance et nous révèlent le meilleur de nous-même? Parce que comme dit Fitche on ne se
pose qu'en s'opposant : notre courage apparaît dans l'affrontement ?
[les autres apportent une aide dans la connaissance de soi.
La dialectique du maître et de l'esclave.]
« Pour se faire valoir et être reconnue comme libre, il faut que la
conscience de soi se représente pour une autre comme libérée de la
réalité naturelle présente.
Ce moment n'est pas moins nécessaire que
celui qui correspond à la liberté de la conscience de soi en elle-même.
L'égalité absolue du Je par rapport à lui-même n'est pas une égalité
essentiellement immédiate, mais une égalité qui se constitue en
supprimant l'immédiateté sensible et qui, de la sorte, s'impose aussi à
un autre Je comme libre et indépendante du sensible.
Ainsi la
conscience de soi se révèle conforme à son concept et, puisqu'elle
donne réalité au Je, il est impossible qu'elle ne soit pas reconnue.
Mais l'autonomie est moins la liberté qui sort de la présence sensible
immédiate et qui se détache d'elle que, bien plutôt, la liberté au sein de
cette présence.
Ce moment est aussi nécessaire que l'autre, mais ils ne
sont pas d'égale valeur.
Par suite de l'inégalité qui tient à ce que, pour
l'une des deux consciences de soi, la liberté a plus de valeur que la
réalité sensible présente, tandis que, pour l'autre, cette présence
assume, au regard de la liberté, valeur de réalité essentielle, c'est alors
que s'établit entre elles, avec l'obligation réciproque d'être reconnues
dans la réalité effective et déterminée, la relation maîtrise-servitude,
ou, absolument parlant, servitude-obéissance dans la mesure où cette
différence d'autonomie est donnée par le rapport naturel immédiat.
Puisqu'il est nécessaire que chacune des deux consciences de soi, qui
s'opposent l'une à l'autre, s'efforce de se manifester et de s'affirmer, devant l'autre et pour l'autre, comme un.
»
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