Les activités de l'esprit sont-elles assimilables aux opérations d'une machine ?
Extrait du document
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Approche problématique
Les nouvelles technologies ont de plus en plus tendance à diminuer le fossé qui existait entre la science fiction et la
science réelle.
Les machines, les ordinateurs, les robots sont capables d'imiter de façon troublante les mécanismes
de l'esprit humain.
Les programmes informatiques se basent sur une intelligence artificielle, ce qui signifie que c'est
un système capable de reproduire les raisonnements logiques pour agir de façon précise à un ordre donné.
Le robot
devient-il la copie de l'homme? Peut-on rationnellement envisager l'homme comme un ensemble de programmes
fondés sur des directives claires et inévitables.
En 1936, Alan Turing, un mathématicien, a conçu l'idée d'une
machine abstraite qui reproduirait de façon analogue toutes les réactions de l'homme face à n'importe quelle
imitation, il la nomma la « machine universelle de Turing.
C'est sur un fondement algorithmique que la machine se
programme, c'est à dire que chaque commande est suivie d'une réaction programmée basée sur des règles
nécessaires et inévitables.
Elle agit donc de façon mécanique et coordonnée.
Turing s'est basé sur l'esprit humain
pour la construire.
Ainsi, si comme il le pensait l'esprit humain est entièrement mécanique, on peut assimiler les
ordres que la machine reçoit aux stimuli reçus par l'homme, les réactions étant associées aux exécutions du
programme.
Dans ce cas si l'esprit humain et la machine fonctionnent sur les mêmes bases, comment ne pas tendre
vers un machinisme, comme Valéry l'explique, en nous associant à notre propre création?
On pourrait résoudre ce problème éthique en recherchant des réactions contingentes chez nous.
En effet, la
machine est entièrement prévisible, elle se base sur des programmes précis qui engendrent des réactions
nécessaires.
L'homme ne possède t il pas la particularité de devenir fou, d'agir violemment sans raison apparente,
d'agir inconsciemment? L'inconscient chez Freud est une partie de notre esprit qui garde tous ce que l'homme
refoule, il nous influence et pourtant nous ne pouvons le maîtriser, l'homme n'est pas maître en sa demeure.
Ainsi,
l'inconscient possède une mécanique qui nous échappe, on ne peut donc en connaître les règles et donc on ne peut
l'imiter.
Par conséquent l'inconscient peut être le mécanisme qui ne peut se trouver dans la machine et est le
gardien de la singularité humaine.
Ainsi il faut donc expliquer comment la mécanique de l'esprit est programmée sur des bases algorithmiques, le
fonctionnement accessible et imitable de l'esprit par l'homme peut être programmé, l'homme ne peut recréer que ce
sur quoi il possède une connaissance parfaite.
L'inconscient n'est il pas dans ce cas la seule chose que nous
ignorons et pourtant qui préserve notre singularité?
Analyse du sujet :
·
« peut-on » renvoie à la question de savoir ce qui est possible.
Or le possible = ce que l'on a les moyens de
…, c'est-à-dire ce qui est réalisable, faisable ou bien = ce que l'on a le droit de …, ce qui est légalement permis,
autorisée.
·
Ici la question du fait semble première : assimiler l'esprit à une machine, c'est-à-dire concevoir l'immatériel
(l'esprit) comme un dispositif matériel et mécanique concret, paraît difficilement envisageable, ne serait-ce que
logiquement.
·
Pourtant cette question de fait peut être rapidement évacuée par la considération des présupposés de deux
disciplines appartenant au domaine des sciences cognitives contemporaines : les neurosciences et l'intelligence
artificielle.
En effet, dans ces deux disciplines, on étudie l'esprit au moyen de concepts empruntés à la machine
(il est question en neurosciences de connexions, de réactions, actions des neurones, soit des processus
mécaniques, et en intelligence artificielle on prétend tout bonnement construire des machines intelligentes en
présupposant que les activités de l'esprit sont reproductibles matériellement via des programmes informatiques
qui seraient à l'œuvre dans la pensée humaines).
·
Donc reste la question du droit qui est véritablement problématique : assimiler l'esprit à une machine,
consiste à ôter ou à nier plusieurs choses supposées caractériser l'humain : la conscience, la liberté, le désir, les
émotions.
·
En d'autres termes, ce qu'il faut interroger ici c'est la réduction que semble opérer les sciences cognitives
contemporaines.
·
Enjeu : une science de l'esprit digne de ce nom doit-elle nécessairement assimiler l'esprit à une machine et
ce faisant, faire abstraction des dimensions existentielles de l'esprit comme si celles-ci n'étaient pas
déterminantes pour la compréhension de la pensée ?
Problématique : Assimiler l'esprit à une machine contribue à augmenter la connaissance que l'on peut avoir de
cette substance immatérielle.
En effet, les programmes intelligents mis au point par l'intelligence artificielle, de même
que les observations des neurosciences, nous renseignent sur bon nombre de facultés cognitives.
Néanmoins, cette
réduction n'est pas sans soulever certaines objections : la machine est-elle libre ou a-t-elle conscience de ce
qu'elle fait ? Si l'on assimile l'esprit à une machine, il en ressort que l'on ne peut tenir la conscience et la liberté pour
des propriétés essentielles de l'esprit humain.
Dès lors, peut-on vraiment assimiler l'esprit à une machine au sens où.
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