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Les acquis de l'expérience sont-ils communicables ?

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« Qu'est-ce qu'un acquis de l'expérience ? U n acquis de l'expérience est une connaissance o u u n savoir que l'on obtient par la pratique subjective répétée d'une même action produisant toujours l e m ê m e effet.

Le problème est que cette connaissance ou ce savoir a u n e valeur qui reste subjective.

C o m m e n t donc communiquer cette expérience ? Par quels moyen peut-on communiquer u n e découverte subjective ? L'homme de la rue répondrait par le discours, cependant cette transmission orale reste subjective et se détériore au fur et à mesure d u t e m p s et du nombre d e transmissions.

Ainsi les mythes ne constituent pas des acquis d e l'expérience, ils n'ont pas cette rationalité, car leur m o d e d e transmission est orale.

Il s e m b l e donc q u e pour qu'ils soient communicables les acquis d e l'expérience doivent être objectifs et généraux.

Mais alors, peut-on faire passer une connaissance acquise subjectivement pour une loi, c'est-à-dire une connaissance universelle ? Ce sujet interroge donc le statu des connaissances et des découvertes. I. Les acquis de l'expérience. Descartes explique que l'expérience n'est pas nécessaire pour connaître car nous avons des idées innées.

Mais alors, que sont les acquis d e l'expérience ? Locke s'oppose à Descartes en expliquant que les idées innées n'existent pas et que nous devons nécessairement passer par l'expérience.

En effet, c'est parce que nous rencontrons les choses extérieures à nous et que nous y réfléchissons, c'est-à-dire que nous leur faisons rencontrer notre intériorité, que naissent nos connaissances.

Notre esprit est donc comme « une table rase », sur laquelle nous imprimons les choses que nous connaissons par expérience.

Les matériaux de nos pensées proviennent donc des acquis de l'expérience.

Mais alors peut-on transmettre et faire reconnaître comme loi, ce que l'on vient de découvrir ? Ces acquis de l'expérience sont-ils communicables ? «L'expérience, c'est là le fondement de toutes nos connaissances.» Locke, Essai sur l'entendement humain (1690). • La théorie empiriste, dont Locke est un des représentants, fait dépendre toute connaissance de l'expérience.

Il n'y a p a s , pour elle, d'idées innées: toutes les idées sont acquises, y compris celles des nombres, à travers des processus plus ou moins complexes selon qu'il s'agit d'idées simples qui viennent directement des sens, ou d'idées complexes qui nécessitent une élaboration. • L'induction est le processus mental qui permet de former une idée générale à partir des multiples données des sens.

Aristote parlait à son sujet d'un regroupement progressif, comme des troupes qui battent en retraite. • L'empirisme philosophique et scientifique de Locke ne méconnaît pas le rôle de la réflexion rationnelle dans la formation des idées et des théories, mais il le place en second (ce qui ne veut pas dire qu'il soit secondaire). II. Pas de communication possible. Hume explique que les expériences nous sont nécessaires pour vivre dans le monde, mais que nous ne pouvons pas les communiquer. L'expérience n'est connaissable que par expérience : elle ne peut pas sortir d'elle-même et de sa propre subjectivité pour s'établir dans l'objectivité universelle d'une théorie.

L'expérience reste enfermée dans le champ pratique parce qu'elle ne conduit pas à u n e connaissance scientifique.

Par exemple si je dis que je sais que le soleil se lèvera demain, et que l'on me demande comment je sais ça, je ne pourrais que répondre : ‘par expérience', je ne pourrais pas démontrer mes dires.

Ainsi l'on ne me croira que parce que l'on peut faire la même expérience que moi et en tirer les mêmes conclusions : c'est parce que je vois le soleil se lever tous les matins que je peux dire qu'il s e lèvera demain.

Ainsi m o n expérience répétée m e conduit à l'habitude, et c'est là son seul caractère valide (donc n o n scientifique).

Les acquis que j'obtiens grâce l'expérience ne sont donc pas communicables, puisqu'ils ne peuvent atteindre l'objectivité de l'universel. III. L'expérience est validée comme science par la raison. Kant explique q u e l'expérience ne s e fait jamais sur la b a s e d'un ‘rien'.

En effet les découvertes scientifiques passent par l'expérience car cette dernière n'agit jamais seule.

La raison est là qui la limite et qui l'encadre afin qu'elle reste la plus objective possible.

La raison ne découvre que ce qu'elle produit elle-même.

Ainsi, lorsque Galilée fait rouler une boule sur un plan incliné, et qu'il la voit tomber, ce n'est pas l'expérience seule qui lui fait parler d e la chute des corps, m a i s bien s a raison théorisant sur l'événement.

C'est la raison qui produit la loi à partir d'un événement particulier que l'on peu répété. Ainsi, les acquis d e l'expérience sont communicables, car ils sont scientifiques.

C'est la raison qui contrôlant et limitant l'expérience lui donne sa validité et son caractère communicable.

L'événement particulier peut donc toucher à l'universel et être partagé par tous, grâce à l'objectivité que la raison lui confère. Kant: La connaissance expérimentale est un composé "Si toute connaissance débute avec l'expérience, cela ne prouve p a s qu'elle dérive toute de l'expérience." Notre connaissance expérimentale est un composé : sa matière provient de ce que nous recevons par nos impressions sensibles, mais sa forme procède de notre propre pouvoir de connaître.

La connaissance scientifique n e pourrait progresser d'un seul p a s si n o s observations s e faisaient au hasard, sans aucun plan préétabli : elles ne seraient pas liées à des lois nécessaires.

Ni l'observation, ni l'expérimentation ne se font au hasard.

Ce sont des questions précises que la raison pose à la nature en la forçant à répondre.

Galilée faisait rouler des billes sur un plan incliné suivant un certain degré qu'il avait décidé.

Torricelli, dans s e s essais sur la pression atmosphérique, comparait d e s pressions atmosphériques et liquides, en en connaissant au préalable le poids.

Dans toutes les recherches scientifiques, la raison s e présente à la nature tenant d'une main ses propres principes, qui, s'ils sont vérifiés par l'expérience, peuvent donner aux phénomènes concordants l'autorité de lois, et de l'autre, cette expérimentation qu'elle construit afin de s'en instruire.

La raison cherche d a n s l a nature, conformément à ce qu'elle y transporte elle-même, ce qu'elle peut en apprendre, et sans quoi elle ne pourrait rien apprendre d'elle-même. Conclusion : - Les acquis de l'expérience sont bien des connaissances, mais je les possède subjectivement ayant fait l'expérience moi-même. Je ne peux donc pas les communiquer à autrui, car leur caractère indémontrable les empêche de prétendre à l'objectivité des découvertes scientifiques. Enfin, il semble que l'on puisse communiquer nos acquis de l'expérience quand ceux-ci sont vérifiés, car la raison qui réfléchit à l'expérience, lui confère une certaine objectivité.. »

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