L'épreuve du temps est-elle un critère de valeur et de vérité ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
DANS QUELLE MESURE : jusqu'à quel degré, jusqu'à quel point.
VALEUR: Du latin valor, « mérite », « qualités ».
(1) Propriété de ce qui est jugé désirable ou utile (exemple : la valeur de l'expérience).
(2) En morale, norme ou idéal
orientant nos choix et nos actions (exemple : le bien, la justice, l'égalité).
(3) En économie politique, on distingue la
valeur d'usage d'un objet, qui est relative au degré d'utilité que chacun lui attribue, et sa valeur d'échange (son
prix), qui résulte du rapport de l'offre et de la demande.
TEMPS: Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements.
Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé.
Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée).
Critère: du grec kritêrion, ce qui sert à juger.
C'est une norme qui permet de reconnaître les valeurs de bien ou
de mal, de vrai ou de faux.
Comme le déclare le personnage de l'archéologue français dans Indiana Jones et l'arche perdue : « Prenez cette
montre, à la sauvette, elle ne vaut que deux ou trois dollars.
Mais si je la plonge dans le sable, dans cent ans, dans
mille ans, elle vaudra de l'or, des hommes comme vous et moi tueront pour l'avoir ».
L'objet de cette citation est
de montrer qu'un objet sans valeur peut en acquérir avec le temps, que le temps dont nous allons voir s'il est un
critère de valeur, peut déjà être un pourvoyeur de la valeur d'une chose.
Par épreuve du temps, nous voulons dire le passage des années, passage présupposé fort long.
L'épreuve du temps
est donc cette inscription d'une chose dans la durée, chose qui, lorsque nous la considérons après un long moment
de cette durée, est sensée être différente de ce qu'elle était lors de sa naissance.
Le terme de « valeur », quant à lui, est moins univoque.
Car nous pouvons dire d'une chose qu'elle a de la valeur ou
qu'elle est une valeur.
Lorsque nous disons qu'elle a de la valeur, nous entendons par là qu'elle peut servir à
satisfaire nos besoins : soit par elle-même, en tant qu'elle assouvit le manque que nous avons ; soit par la médiation
d'une autre chose, qu'elle nous permet d'obtenir au moyen d'un échange.
Mais lorsque nous disons d'une chose
qu'elle est une valeur, ce dernier terme doit s'entendre d'une manière parfaitement différente : nous disons alors que
cette chose mérite d'être suivie comme principe, ou poursuivie comme fin de l'action humaine.
Il peut s'agir alors
d'un idéal (comme la liberté ou le bonheur) d'une norme (telle que l'égalité ou la justice) ou bien d'une institution
(par exemple, la famille ou l'État).
Quand nous demandons si une chose est un critère de valeur pour une autre, nous nous demandons si nous pouvons
déterminer la valeur d'usage, la valeur d'échange ou la valeur morale de la seconde en fonction de la première.
Le
présupposé de notre question est que plus le temps passe, plus nous sommes à même de déterminer la valeur de
quelque chose.
Tout le problème est donc de qualifier plus précisément ce « quelque chose ».
Car nous ne pouvons répondre à la
question posée sans distinguer entre valeur d'usage, d'échange et valeur morale.
I.
L'épreuve du temps n'est pas un critère pour les valeurs d'usage
Qu'est-ce qu'une valeur d'usage ?
La valeur d'usage se définit par sa capacité à satisfaire certains de nos besoins.
Une valeur d'usage est donc un
objet qui peut servir valablement de moyen à la réalisation d'une fin.
Elle n'est pas à distinguer trop rigoureusement
du concept de valeur d'échange, sur lequel nous réfléchirons dans la partie suivante, dans la mesure où ce qui est
valeur d'usage pour moi (par exemple, la voiture que j'utilise) était précédemment une valeur d'échange pour celui
qui m'a permis d'en faire l'acquisition (le concessionnaire automobile).
La valeur immédiate des objets qui servent de moyen à la réalisation d'une fin
Dans le cas des valeurs d'usage, pouvons nous dire que le temps est le critère de leur valeur, qu'une valeur d'usage
est d'autant plus dotée de capital monétaire ou de capital social (c'est-à-dire, qu'elle fait l'objet d'une considération
répandue dans l'espace social) que le temps a passé ? Non, dans la mesure où le critère de la valeur des objets qui
servent de moyen à la réalisation d'une fin est leur utilité.
Une valeur d'usage a d'autant plus de valeur qu'elle
répond immédiatement à mes besoins : le temps n'est donc pas le critère approprié, mais plutôt l'immédiateté d'une
constatation objective de l'utilité d'une chose.
II.
L'épreuve du temps est un critère pour les valeurs d'échange
a.
Qu'est-ce qu'une valeur d'échange ?
La valeur d'échange se définit par sa capacité à devenir un moyen par lequel nous pouvons obtenir des objets à
valeur d'usage.
Une valeur d'échange, qui peut être pour autrui une valeur d'usage, est donc pour moi le moyen
d'autre chose : moyen d'obtention directe d'une valeur d'usage (dans le cas d'une économie fondée sur le troc,
comme celle décrite par Marcel Mauss dans son Essai sur le don), ou d'une obtention médiatisée par des valeurs
monétaires de valeurs d'usage..
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