LÉNINE et LÉNINISME.
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LÉNINE Vladimir Ilitch Oulianov, dit (1870-1924) Fondateur du bolchevisme et premier dirigeant de la Russie
soviétique.
Issu de la petite bourgeoisie intellectuelle et avocat de formation, il élabore une doctrine dont les
partisans (les bolcheviks) se regroupent au sein du parti bolchevique, constitué à Prague en 1912.
Lénine décide et
organise la prise du pouvoir par ce parti en octobre 1917, créant le premier pays communiste.
Venu au marxisme au
début des années 1890, il s'oppose d'abord à la tradition populiste qui préconise la régénération de la Russie à partir
de la commune rurale (obchtchina).
À ses yeux, la Russie connaît un développement capitaliste, même si l'«
asiatisme » empêche l'essor d'une bourgeoisie et d'un prolétariat à l'occidentale.
D'où le rôle attribué au parti.
En
tant que militant, Lénine s'emploie d'abord à organiser des cercles ouvriers, ce qui lui vaut une relégation en Sibérie
(1897-1900), puis le contraint à l'exil.
Dans Que faire ? (1902), il insiste sur l'importance d'avoir un journal
révolutionnaire pour édifier un parti discipliné de révolutionnaires professionnels, principal point de divergence avec
les mencheviks de L.
Martov (1873-1923) au IIe congrès du Parti ouvrier social démocrate de Russie (POSDR) en
1903.
Depuis Genève, Paris, Cracovie ou Zurich, les affrontements entre révolutionnaires marxistes sont virulents et
Lénine toujours très polémique.
Son arme est l'écrit, même s'il estime que le parti, dont l'un des modèles est l'armée,
doit d'abord établir un rapport de forces et que la parole doit viser à formuler les mots d'ordre.
Aussi, lors de la
révolution de 1905, incite-t-il à l'insurrection contre l'autocratie, ne considérant les élections que comme un moyen
de propagande.
Dès le début de la guerre de 1914, il condamne les socialistes qui, dans leur quasi-unanimité, ont
adopté des positions patriotiques : il prône la transformation de la « guerre étrangère » en guerre révolutionnaire
visant à mettre à bas les gouvernements dans chaque pays.
Et, en 1916, il théorise dans L'Impérialisme, stade
ultime du capitalisme l'arrivée du capitalisme à son terme avec la guerre qui n'est autre qu'une lutte pour le partage
du monde.
Après la révolution de février 1917, qui renverse le tsarisme, il rentre de Zurich via l'Allemagne (dans un
train où voyagent des révolutionnaires de tendances diverses) et arrive à Saint-Pétersbourg en avril 1917.
Immédiatement, il affirme qu'il est possible de s'engager, sans phase intermédiaire bourgeoise, dans une révolution
prolétarienne.
Dans L'État et la Révolution, rédigé à l'été 1917, il définit l'État bourgeois comme un appareil de
violence dictatorial et fait l'éloge des soviets, qu'il rapproche de la Commune de Paris.
Mais peu après, dans Les
bolcheviks garderont-ils le pouvoir ?, il énonce son objectif : la prise insurrectionnelle du pouvoir par les seuls
bolcheviks.
C'est ce qu'il réalise en octobre 1917, avec l'approbation enthousiaste de quelques-uns comme Léon
Trotski, tandis que certains bolcheviks - Grigori Zinoviev ou Lev Kamenev - ou des intellectuels comme Maxime Gorki
(1868-1936) s'inquiètent d'une telle innovation, de fait la naissance de la première dictature de parti unique,
présentée comme étant la dictature du prolétariat.
La prise du pouvoir est marquée par deux décrets célèbres, l'un
sur la terre, l'autre sur la paix.
Mais cette réponse aux attentes des paysans-soldats qui ont fait tomber le tsarisme
et, pour une part, soutenu la radicalisation léniniste, s'accompagne de la suppression des libertés fondamentales.
Dès l'automne 1917 est créée une police politique, la Tchéka (dont le dernier avatar dans l'histoire soviétique sera le
KGB).
La dissolution de l'Assemblée constituante (élue au suffrage universel) en janvier 1918 marque le refus de
principe de la représentation politique et de toute démocratie.
Mais, radical sur certains principes, Lénine sait parfois
faire preuve de souplesse : il fait accepter la paix de Brest-Litovsk (mars 1918) avec l'Allemagne qui permet, au prix
du sacrifice de certains territoires, de sauver la révolution.
Cependant, les leçons qu'il a tirées de l'accumulation
primitive du capital en Angleterre et de la Révolution française le décident à exporter la lutte des classes dans les
campagnes, au printemps 1918, pour « épurer » la terre russe des paysans riches (koulaks), assimilés à des «
parasites », croisade que le début de la guerre civile interrompt.
Sur ses ordres se développe la « terreur de masse
» : selon un adage auquel il attache une portée générale, il faut savoir utiliser des moyens barbares pour lutter
contre la barbarie, contre les restes de l'ancienne société.
À l'issue de la guerre civile, sanglante, contre les Blancs,
il organise la NEP (Nouvelle Politique économique), à partir de 1921, où une place est redonnée à l'économie de
marché et à la propriété privée.
Mais le pouvoir reste concentré dans les mains de la direction du Parti et l'épuration
de la société est toujours une priorité comme le montre en 1922 la liquidation physique de nombreux prêtres
orthodoxes.
Malade, dès la fin de 1921, Lénine est incapable d'organiser sa succession, qui reviendra à Staline.
Il
meurt à Gorki (Nijni Novgorod), près de Moscou, le 21 janvier 1924, puis il est momifié.
Toujours en place, dix ans
après la fin du régime communiste, mais fermé à la visite, son mausolée sur la place Rouge témoigne du poids de son
héritage, et notamment de l'absence d'une croyance collective en la validité du droit et des lois, dans la société
post-communiste.
Révolutionnaire russe et théoricien politique, on lui doit la création de l'Union soviétique et la direction de son
premier gouvernement.
Vladimir Ilich Oulianov de son vrai nom, Lénine est né le 22 avril 1870 à Simbirsk, et mort en
1924.
Son père est un haut et brillant fonctionnaire.
Le premier choc que reçoit Lénine se produit en 1887, lorsque
son frère est arrêté puis pendu pour complot contre le tsar Alexandre III.
Plus tard, il est expulsé de l'Université de
Kazan à cause des troubles qu'il fomente, puis exilé dans la propriété de son grand-père situé dans le village de
Kokushino.
Pendant son premier exil, Lénine étudie les pensées révolutionnaires européennes.
Il lit "Le Capital" de
Karl Marx et épouse ses thèses.
Lorsqu'il en a enfin la possibilité, il passe des diplômes de droit, est admis au
barreau et travaille comme avocat pour les pauvres dans le village de Samara (Volga).
Il déménage à SaintPetersbourg en 1893, où il rejoint le Cercle marxiste, et participe à la création de l'Union pour la lutte pour
l'émancipation de la classe ouvrière en 1895.
La police arrête les dirigeants de cette organisation et Lénine passe
quinze mois en prison avec Nadezhda Krupskaya (1869-1939), qui deviendra sa femme peu de temps après.
Ensuite,
il part en exil en Sibérie jusqu'en 1900.
Après cette période en Sibérie, il part à l'étranger pour créer le journal "Iskra"
(l'étincelle), avec Georgy Plekhanov (1857-1918), L.
Martov (1873-1923) et d'autres marxistes.
Ce journal permet
de réunir les sociaux-démocrates et d'en convaincre de nouveaux.
Pendant son exil, Lénine explique comment il
conçoit la révolution.
Elle doit être fondée sur un groupe de révolutionnaires professionnels qui serviraient "d'avantgarde pour le prolétariat" et mèneraient la classe ouvrière à une victoire certaine contre l'absolutisme du Tsar.
Comme certains sociaux-démocrates ne sont pas d'accord pour former des révolutionnaires professionnels, le parti
travailliste social-démocrate russe se divise.
Lors de son second congrès, le parti est dissout.
Lénine prend la tête.
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