l'engagement politique est-il compatible avec la recherche philosophique ?
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«
Termes du sujet:
PHILOSOPHIE
La philosophie, selon Pythagore, auquel remonte le mot, ce n'est pas la sophia elle-même, science et sagesse à la
fois, c'est seulement le désir, la recherche, l'amour (philo) de cette sophia.
Seul le fanatique ou l'ignorance se veut
propriétaire d'une certitude.
Le philosophe est seulement le pèlerin de la vérité.
Aujourd'hui, où la science constitue
tout notre savoir et la technique, tout notre pouvoir, la philosophie apparaît comme une discipline réflexive.
A partir
du savoir scientifique, la visée philosophique se révèle comme réflexion critique sur les fondements de ce savoir.
A
partir du pouvoir technique, la sagesse, au sens moderne se présente comme une réflexion critique sur les
conditions de ce pouvoir.
POLITIQUE: 1) comme adjectif, qui a rapport aux affaires publiques, à l'État.
2) Comme nom au féminin: science
ou art de diriger les affaires publiques, de gouverner un État.
3) Comme nom masculin, personne qui gouverne.
La vie de la cité paraît bien éloignée des universités et des bibliothèques où débattent et étudient les
philosophes.
Ces derniers doivent-ils pour autant vivre en dehors de la politique et de ses controverses.
1.
L'engagement politique, entre obligation et vocation.
A.
Le savoir et l'acuité intellectuelle qui découlent de l'étude philosophique font obligation à ceux qui les ont acquis
de se consacrer à la direction des affaires publiques.
Par exemple, le philosophe de la République de Platon a pour
devoir de « redescendre dans la caverne » (livre VII) pour éclairer ses concitoyens.
De lui-même, il serait plutôt
enclin à éviter les charges politiques pour se consacrer à ses réflexions théoriques, mais cette obligation est comme
la rançon de sa science.
B.
On peut même considérer, à l'instar de Jean-Paul Sartre dans l'Existentialisme est un humanisme, que
l'engagement politique est moins un impératif contraignant qu'une véritable vocation.
La confrontation de ses
pensées avec la réalité sociale est, pour le philosophe, une étape indispensable à la construction de sa pensée : elle
le rappelle à la réalité et à ses responsabilités.
Néanmoins, la philosophe ne risque-t-il pas alors de se priver lui-même de sa liberté en s'astreignant à soutenir un
régime, un parti ou un homme politique?
C.
Le philosophe doit s'engager
Les philosophes existentialistes tels que Jean-Paul Sartre, Albert Camus ou Simone de Beauvoir ont défendu une
philosophie politiquement engagée.
Que ce soit Sartre en distribuant des tracts dans la rue en mai 68 ou Simone de
Beauvoir, qui a contribué à faire évoluer le statut de la femme, ils ont donné l'exemple de philosophes engagés, avec
plus ou moins de lucidité, dans les combats politiques de leur temps.
On peut même considérer, à l'instar de Jean-Paul Sartre dans l'Existentialisme est un humanisme, que l'engagement
politique est moins un impératif contraignant qu'une véritable vocation.
La confrontation de ses pensées avec la
réalité sociale est, pour le philosophe, une étape indispensable à la construction de sa pensée : elle le rappelle à la
réalité et à ses responsabilités.
D.
L'inaction est inacceptable
Hannah Arendt a montré que l'une des causes qui avaient permis au totalitarisme de se développer en Europe était
le désengagement des philosophes, leur prédilection pour une vie contemplative plutôt que pour une vie active et
militante.
Forts de cette leçon, certains philosophes médiatiques prennent aujourd'hui la parole pour dénoncer les
injustices qui sont commises dans le monde.
2.
Vie politique et contemplation philosophique, deux univers étrangers l'un à l'autre
A.
Sous peine de périr, la philosophie doit au contraire jouir d'un véritable statut d'extraterritorialité à l'égard des
querelles politiques.
Sa pratique exige en effet du temps et de la liberté que la vie politique, domaine par excellence
de l'urgence, est incapable de lui accorder.
De plus, les convictions politiques varient selon une conjoncture
contingente.
Au contraire, le philosophe a pour tâche d'atteindre des principes nécessaires et éternels.
Il ne doit
donc pas s'engager, selon Plotin (Ennéade, II, 9), dans les affaires de la cité.
B.
La philosophie rend celui qui l'étudie inapte à comprendre la « réalité effective » de la vie politique, selon
Machiavel (Le Prince, chapitre XV).
Dès qu'il se mêle de politique, le philosophe se contente d'utopies et de
déclarations morales.
Il est incapable de préserver la cité de ses ennemis.
Philosopher en politique est le plus sûr
moyen de nuire à sa propre cité.
Il est pourtant fort simpliste d'opposer ainsi la cité réelle à la « République des Philosophes ».
3.
La philosophie politique : une réflexion nécessaire à l'engagement.
A.
À vrai dire, le philosophe est toujours déjà impliqué dans la vie politique il vote, fait des recours en justice ou
reçoit un salaire.
Mais surtout, la possibilité même de pratiquer la philosophie est garantie par l'existence d'un ordre
politique respectant la liberté.
Le philosophe est donc nécessairement engagé dans la défense de cette liberté..
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