L'empirisme chez Locke
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Thème 513
L'empirisme chez Locke
La connaissance humaine a son origine dans la sensation : «Il n'y a rien dans l'intelligence qui n'ait d'abord été dans les
sens».
Contre Descartes, Locke entreprend de prouver qu'il n'y a pas d'idées innées dans l'esprit humain.
« Supposons
qu'au commencement l'âme est ce qu'on appelle une table rase, vide de tous caractères sans aucune idée quelle
qu'elle soit : Comment vient-elle à recevoir les idées? Par quel moyen en acquiert-elle cette prodigieuse quantité que
l'imagination de l'homme toujours agissante, lui présente avec une variété presque infinie? D'où puise-t-elle ces
matériaux qui sont le fond de tous ses raisonnements et de toutes ses connaissances? A cela, je réponds en un mot :
de l'expérience ».
(Essai II 1).
L'expérience peut être subdivisée en deux parties, la 'sensation et la réflexion.
La
sensation est provoquée par une action directe de l'objet, puis ces sensations sont réfléchies par la conscience et se
transforment en souvenirs, images, croyances.
A partir de ces données, l'entendement va produire de nouvelles idées par abstraction — c'est-à-dire qu'il sépare par la
pensée ce qui dans le réalité n'est pas séparable.
Par exemple, je perçois un objet avec des caractères bien
spécifiques, un fox terrier à poils courts ou bien un basset roux ou bien un caniche, je peux à partir de toutes ces
sensations former l'idée abstraite du chien, ainsi du reste qu'auparavant j'avais formé l'idée abstraite du fox terrier, du
basset ou du caniche — puis terme ultime du processus d'abstraction je vais dire que le « chien » est un animal qui et
que...
comme si « le chien » existait dans la réalité : ce qui existe c'est telle ou telle chose singulière, « chien » ce
n'est qu'un nom.
Comble de l'ironie, si j'étais platonicien je dirais que ce qui est seul réel c'est l'idée de chien ! On peut
ainsi expliquer toutes les idées, nul besoin de faire intervenir un innéisme quelconque.
Il faut du reste remarquer que l'entendement humain s'il est passif à l'origine, puisqu'il est tributaire des sens, a par
ailleurs un rôle actif : il peut combiner les idées simples en une variété presque infinie et il forme ainsi des idées
complexes.
A cette conception s'ajoute une étude du langage : sa fonction est d'une part de permettre la communication entre
les hommes, d'autre part de fixer et de stabiliser la pensée, mais l'utilisation du langage n'est pas sans danger : nous
risquons de prendre le mot pour la chose ou encore nous utilisons souvent des mots auxquels n'est attachée aucune
idée claire et distincte — c'est une tentation fréquente que de prendre « la paille des termes pour le grain des choses
» (selon la formule employée par Leibniz).
L'empirisme de Locke conduit à accorder à la probabilité un rôle essentiel dans la connaissance.
Lorsqu'un fait
s'accorde avec toute mon expérience et avec le témoignage constant de tous les hommes, par exemple, que le feu
brûle, qu'il rend le plomb fluide...
se produit une assurance qui approche de la certitude.
De là le rôle essentiel accordé
par Locke à la méthode expérimentale dans la constitution de la science..
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