LEIBNIZ: «C'est par la voie des définitions ou analyses continuées jusqu'au bout [...] qu'on peut arriver à la caractéristique ou écriture universelle...»
Extrait du document
«
Thème 393
LEIBNIZ: «C'est par la voie des définitions ou analyses continuées jusqu'au bout [...]
qu'on peut arriver à la caractéristique ou écriture universelle...»
C'est par le travail des mots que la pensée parvient à exprimer les choses.
«C'est par la voie des définitions ou analyses continuées jusqu'au bout [...] qu'on peut arriver à la
caractéristique ou écriture universelle qui ferait à peu près le même effet en matière de mouvement,
de physique, de morale et de jurisprudence, que les caractères dans l'arithmétique ou analyse.»
Leibniz, Lettre à jean Berthet (1677).
• Pour Leibniz et les philosophes rationalistes du mie siècle, le langage peut être l'instrument de la
connaissance, mais à condition d'être bien employé.
Il faut le purifier de ses éléments confus et
obscurs: ambiguïtés, approximations, métaphores, multiplicité de sens, etc., pour lui faire exprimer
des idées claires et distinctes.
• Sur le modèle du langage formalisé des mathématiques, qui permet de développer les
raisonnements de manière mécanique, par simples substitutions de caractères, Leibniz rêve d'une
«caractéristique universelle».
Ce serait une langue parfaite, constituant une sorte d'«alphabet des
pensées humaines».
• Mais l'établissement d'une telle langue supposerait aussi que l'édifice de la science soit tout entier
achevé.
LEIBNIZ (Gottfried Wilhelm).
Né à Leipzig en 1646, mort à Hanovre en 1716.
Il étudia les mathématiques à Iéna, la jurisprudence à Altdorf et la chimie à Nuremberg.
En 1667, il rencontra le baron Jean-Christian de
Boinebourg, et commença de s'intéresser à la politique et aux hautes mathématiques.
En 1672, il fut chargé d'une mission auprès de
Louis XIV, pour engager celui-ci à conquérir l'Egypte.
Il fit un voyage à Londres et commença d'entretenir une correspondance suivie
avec les plus grands esprits de son temps.
Il tenta, dans ses lettres à Bossuet, d'aboutir à la réunion des Eglises chrétiennes.
Au terme de
longs travaux, il constitua le calcul intégral (29 octobre 1675) et le calcul différentiel (1er novembre 1675).
En 1676, il quitta Paris pour
Hanovre, où il devint bibliothécaire du duc de Brunswick-Lunebourg.
Il soutint les droits des princes allemands dans l'Empire en 1678,
préconisa un plan qui permît à Pierre le Grand de faire bénéficier ses peuples de la civilisation occidentale, et publia un recueil de droit
des gens.
Il mourut en novembre 1716, et n'eut que son secrétaire pour accompagner au cimetière sa dépouille mortelle.
En relations
avec l'Europe entière, homme d'une culture universelle, Leibniz fut mathématicien, philosophe, juriste, historien et fondateur de la critique
historique, géologue, ingénieur et théologien.
Il institua l'Académie de Berlin.
— Il se révéla, d'abord, disciple de Descartes.
Puis, ses
réflexions sur le dogme luthérien de la présence réelle et sur la transsubstantiation de la doctrine catholique l'incitèrent à chercher une
nouvelle théorie de la substance.
Ce n'est pas l'étendue, c'est la force, qui constitue l'essence des corps.
Il faut faire l'inventaire des faits
scientifiques, s'attacher à leur « définition nominale », s'attacher plus à l'apparence qu'à l'essence.
La « définition réelle » démontre la
possibilité de l'essence et permet de distinguer possibilité logique et possibilité d'existence.
— Leibniz pose le principe de contradiction et
le principe de raison suffisante : rien n'a lieu sans raison.
Le but final de cette recherche est d'atteindre l'absolu.
La raison est la source
des possibles.
Une Volonté choisit parmi ceux-ci : c'est Dieu, « dont l'entendement est la source des essences et la volonté l'origine des
existences ».
L'harmonie préétablie est un « accord établi par Dieu entre les substances créées et qui explique la concordance de leurs
perceptions sans influence sur elles d'une substance corporelle et sans action réciproque de ces substances les unes sur les autres ».
Le
corps et l'âme sont deux horloges séparées, mais accordées par Dieu, et dont les mouvements sont en correspondance exacte.
C'est à
Geulincx que Leibniz emprunte cette image.
— Leibniz croit aux idées innées ; avant l'expérience, qui ne peut seule expliquer la
connaissance, il existe en l'homme des vérités universelles et nécessaires, qui dépassent l'expérience, mais que celle-ci révèle.
« Il n'y a
rien dans l'intelligence qui ne vienne des sens, si ce n'est l'intelligence elle-même ».
— L'une des préoccupations de Leibniz fut de concilier
l'existence de Dieu et l'existence du mal.
Certes, le monde n'est pas bon, mais le mal est le moindre mal : « tout est pour le mieux dans
le meilleur des mondes possibles ».
Pour leur essence même, les créatures sont soumises au mal métaphysique, qui engendre le mal
moral et le mal physique.
Les créatures sont imparfaites.
— Le monde est constitué de substances simples, inétendues, qui sont les
monades, ou atomes métaphysiques.
Les monades sont douées de perception, c'est-à-dire de variété dans l'unité.
« L'état passager qui
enveloppe et représente une multitude dans l'unité ou dans la substance simple n'est autre chose que ce qu'on appelle la perception ».
Les « petites perceptions » sont, pour Leibniz, les états subconscients.
Elles sont douées aussi de l'appétition, c'est-à-dire d'une tendance
à l'action, dont la raison se trouve en la monade elle-même ; c'est « l'action du principe interne qui fait le changement ou le passage
d'une perception à une autre ».
Les monades sont des entéléchies ; il y a en elles « une suffisance qui les rend sources de leurs actions
internes ».
Chaque monade porte en elle son passé et son avenir.
Elles vont de la monade nue du règne minéral à Dieu.
C'est l'harmonie
préétablie qui règle à l'avance l'influence des monades les unes sur les autres.
Le monde étant le meilleur possible, la nature s'accorde
avec la grâce.
Le devoir est d'aimer Dieu.
Nous ne sommes pas « nés pour nous-mêmes, mais pour le bien de la société, comme les
parties sont pour le tout »..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Georges lfrah, Histoire universelle des chiffres
- commentaire philo Leibniz Monadologie et la justice
- Sujet : Définir l’expression « valeur humaine universelle » et montrer son originalité
- Que fait l'écriture poétique et romanesque à l'événement historique violent?
- écriture iconoclaste