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L’éducation à la liberté ?

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« Liberté et éducation Au niveau de l'individu, l'éducation qui le fait participer aux trésors acquis par les générations antérieures est ressentie comme une contrainte qui brime sa "liberté naturelle", réprime sa spontanéité. L'éducation serait donc contradictoire: son but proclamé est l'émancipation de l'individu, la liberté, et le moyen pour arriver à ce but serait le contraire de la liberté: la contrainte, l'obéissance. Pour lever cette contradiction, il faut distinguer entre les sens possibles du terme "liberté": la liberté comme indépendance et la liberté comme autonomie. Indépendance: la définition la plus spontanée et la plus naïve de la liberté, c'est de dire qu'être libre, ça consiste à faire ce qu'on veut.

C'est-à-dire n'obéir à aucun maître ni à aucune loi, faire ce que bon nous semble, suivre son caprice.

C'est toute la liberté de l'animal, une liberté "naturelle" qui consiste à céder au premier mouvement de nos impulsions. Critique de cette conception: si être libre consiste à faire ce qu'on veut, et si nous sommes tous libres, cela ne peut mener qu'à l'anarchie.

Non que l'anarchie soit en elle-même critiquable, mais elle mène au règne de la force pure, à la loi du plus fort.

Si cette définition de la liberté est exacte, plus personne ne peut être libre, car il tombera toujours sur plus fort que lui à un moment ou à un autre.

Dans cette formule, la liberté se réduit à la force, elle s'exerce dans l'instant. Autre critique: la définition en question (pouvoir faire ce qu'on veut faire) n'éclaircit en rien l'essence le problème de la liberté, elle ne fait que le reporter.

Car il ne suffit pas de vouloir, il faut encore pouvoir.

Et si ce que je veux est impossible? Si je voulais m'envoler comme un oiseau? En ce sens, cette définition nous dit plutôt que jamais l'homme n'est libre: il ne peut pas tout ce qu'il veut. Autonomie: être autonome signifie être capable de définir soi-même sa conduite, obéir à ses propres lois, celles que nous donne notre raison.

En ce sens, être libre, c'est obéir, mais n'obéir qu'à soi, à ce que nous dicte notre raison. "Obéir aux lois qu'on s'est prescrites, c'est liberté", Rousseau, Contrat social Paradoxalement, c'est une liberté qu'on trouve donc dans l'obéissance. Et si chaque homme obéissait à sa raison, il serait libre (il ne serait pas soumis à la volonté d'un autre, ni à une loi étrangère), et pourtant tous les hommes obéiraient aux mêmes lois (la raison est la même en tout homme).

C'est à dire, que la liberté d'un homme ne s'opposerait plus à celle des autres comme dans l'anarchie, mais elles convergeraient: nous ne sommes libres qu'avec les autres.. »

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