l'échange est-il le principe de toutes sociétés possibles ?
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«
Définition des termes du sujet:
ÉCHANGE: Du latin excambiare, « échanger », «troquer» (de cambiare, «changer »).
En droit, contrat par lequel deux parties se donnent respectivement une chose pour une autre.
En économie,
transfert réciproque de biens ou de services, soit directement (troc), soit indirectement (par l'intermédiaire de la
monnaie).
INTRO: Il s'agit ici de se demander si l'échange est au fondement de toute structure sociale ou s'il est simplement
un phénomène parmi d'autres.
Si on considère avec Aristote que l'homme est un animal politique c'est à dire qu'il se
développe en tant qu'homme en commun avec les autres, il semble alors que l'échange s'impose à nous puisque nous
sommes sans cesse conduits à vivre en commun.
L'échange apparaît alors comme un fait social concernant
l'ensemble de la vie en société.
Vous pouvez dès lors vous orienter vers les analyses de Mauss dans l'Essai sur le
don.
Ce dernier qualifie alors l'échange de fait social total en montrant qu'il est au fondement de toute société.
Mauss s'attache à étudier la place et la fonction de la circulation des biens dans tout groupe et montre alors que la
rupture de l'échange est synonyme de déclaration de guerre c'est à dire de rupture du lien social.
En ce sens,
l'échange semble aller au-delà des activités simplement mercantile.
Vous pouvez donc commencer par montrer que
l'échange semble au premier abord, renvoyer à une dimension uniquement économique.
Or, la dimension économique
est un élément de la société mais ne semble pas d'abord pouvoir être érigée en principe.
Toutefois, demandez-vous
alors si la notion d'échange n'est pas plus large que cela.
Dans cette perspective, vous pouvez vous interroger à
savoir dans quels registres on parle d'échange.
On échange des biens, mais on peut aussi échanger des paroles, des
mots, des sentiments.
Il faudrait alors se demander si dans ces conditions, l'échange ne renvoie pas, dans ses
multiples formes, à un phénomène social global à partir duquel la société se structurerait.
L'enjeu serait alors de
montrer que la notion d'échange trouve son prolongement dans la sphère extra-économique.
Les échanges donnent naissance à la société et la consolident.
«Ce qui donne naissance à une cité, c'est, repris-je, l'impuissance où se
trouve chaque individu de se suffire à lui-même.» Platon, La République (i av.
J.-C.).
• Dans la « République », Platon affirme que c'est « l'impuissance ù se trouve
chaque homme de se satisfaire à lui-même et le besoin qu'il éprouve d'une
multitude de choses.
» (Livre II) qui donne naissance à une cité.
Il y a trois
besoins fondamentaux : la nourriture, l'habitation, le vêtement.
A ces trois
besoins correspondent trois travailleurs, « le laboureur, le maçon et le
tisserand », auxquels « nous pouvons ajouter le cordonnier » par souci de
symétrie puisqu'il s'agit d'une reconstruction intellectuelle et non historique.
A
partir de là, Platon affirme que deux solutions sont possibles :
• Soit ces quatre activités sont confiées à chaque travailleur qui partagera
son temps de travail en quatre.
C'est ce qui se passe dans les communautés
agraires « primitives ».
• Soit chaque travailleurs se spécialise dans une des quatre activités et y
consacre la totalité de son temps de travail.
C'est ce qui existe dans les
sociétés actuelles.
C'est ce qu'on appelle la division sociale du travail .
D'abord elle correspond à la différence entre les aptitudes naturelles qui rend
les hommes complémentaires les uns des autres.
Ensuite la spécialisation dans
une activité déterminée y produit une plus grande habileté.
Enfin la
spécialisation fait l'économie des pertes de temps qu'occasionne le passage d'un travail à un autre.
De plus il y a
pour toute activité une saison.
Abordons le problème de la division du travail, cad la répartition des tâches nécessaires et le problème général des
conditions de travail.
On peut considérer la division du travail du point de vue de son efficacité pour la production des biens nécessaires à
la société, donc de son utilité économique.
Mais il faut aussi considérer les conséquences de la division du travail
sur la personne du travailleur.
L'utilité économique de la division en métiers paraît évidente : elle est la condition d'une production diversifiée et de
la satisfaction de besoins variés.
Considérée du point de vue du travailleur, elle implique un développement de
l'habileté individuelle et un perfectionnement des capacités.
La maîtrise d'un métier, qu'il soit manuel ou intellectuel,
permet une réalisation de soi et une reconnaissance sociale (ainsi, l'admiration pour le professionnalisme).
Aussi
l'ambition d'avoir un métier et d'y réussir est-elle autre chose que la volonté de gagner sa vie, même si la
spécialisation dans un métier, en interdisant par définition les autres, peut apparaître comme un enfermement dans
un seul domaine.
En revanche, la division du travail qui s'est imposée avec le développement de la grande industrie, et qui caractérise
encore aujourd'hui nombre d'entreprises a vu son utilité très vite contestée.
Des premières manufactures aux usines modernes, la division technique du travail s'est en effet accentuée jusqu'à
l'extrême parcellisation.
Tant que le travail est divisé en métiers différents, chaque homme de métier peut réaliser un
produit dans son ensemble, et même s'il existe une coopération, chacun est capable d'accomplir toutes les tâches
nécessaires à la réalisation du produit (au Moyen âge par exemple, la fin de l'apprentissage est symbolisée par la.
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