LE XIXe SIÈCLE EN PHILOSOPHIE
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LE XIXe SIÈCLE EN PHILOSOPHIE
Au lendemain de la Révolution française, les mutations politiques eurent, sur la philosophie du début du XIXe siècle,
des répercussions considérables.
En effet, le renversement de la société de l'Ancien Régime suscita en Europe une
réflexion sur la notion d'État, ainsi que sur l'Histoire.
Le criticisme kantien avait déjà posé les premiers jalons de
cette réflexion.
Il avait suscité un courant philosophique qu'on appelle post-kantien autour de philosophes comme
Fichte ou Schelling.
Le ton prussien des théories politiques de ces auteurs laisse transparaître l'émergence d'un
sentiment nouveau en Prusse : celui d'appartenance nationale.
Mais c'est avec Hegel que la réflexion sur l'État, et sur le sens du devenir historique, devient la clef de voûte de
l'édifice philosophique.
En effet, Hegel qui est le principal instigateur de ce que l'on a coutume d'appeler l'idéalisme
absolu, développe une conception encyclopédique de la philosophie.
L'histoire du développement des concepts rend
non seulement compte du sens de la philosophie depuis ses origines, mais également du devenir politique, esthétique
et moral de l'homme.
Cette pensée totalisante eut une large audience auprès de philosophes comme Marx et Engels
qui, tout en le critiquant, s'en inspirèrent pour élaborer le matérialisme dialectique et historique qui influencera de
nombreux philosophes du XXe siècle.
Face à la vague de libéralisme qui modifiait aussi bien les conditions politiques
que les conditions économiques en France et en Angleterre, le développement du socialisme fut la traduction d'un
mouvement de contestation à l'encontre d'une société en train de naître qui privilégiait une classe de propriétaires
au détriment d'une masse de non-possédants.
Parallèlement à ces transformations politiques, les succès remportés par les sciences de la nature, aussi bien sur le
plan théorique que sur le plan des applications techniques, renforcèrent la foi dans le progrès, que le XVIIIe siècle
avait déjà amorcée.
De ce fait, tout un courant philosophique aux tendances scientistes se développe autour du
transformisme de Lamarck et de Darwin, ou de l'évolutionnisme de Spencer.
D'autres théories, comme le positivisme
d'Auguste Comte, s'inscrivent également dans cette perspective.
En définitive, ce courant philosophique, qui fait de
la science l'un des moteurs de la réalisation de la liberté humaine, s'appuie sur les méthodes expérimentales et
cherchent à dégager des modèles.
Ainsi, lorsque Comte crée le terme de sociologie pour désigner l'étude de la
physique sociale, le morcellement de la philosophie en sciences humaines est amorcé.
Ce phénomène de morcellement des disciplines se donne à lire, par exemple, dans la psychologie qui bénéficiera, à la
fin du XIXe siècle, d'un engouement des recherches fondées sur l'expérimentation.
De même, lorsque Sigmund Freud
développera la psychanalyse, la méthode sur laquelle il s'appuiera pour la fonder ne sera pas la démarche
spéculative, mais l'observation de cas cliniques.
Il est parfois difficile de distinguer, dans les courants philosophiques qui naissent durant le XIXe siècle, la part de
rationalité soucieuse de logique, des mouvements d'optimisme débridés.
C'est pourquoi il ne faut pas omettre de
signaler l'existence de philosophes dont l'œuvre se détache des philosophies que nous venons de mentionner.
C'est,
par exemple, le cas de Schopenhauer, de Kierkegaard, ou de Nietzsche qui ont en commun de poser, chacun à sa
manière, en des termes nouveaux, le rapport de l'homme à l'absolu.
Ces penseurs se font critiques de la notion de
sujet et d'existence, non plus toutefois au sens kantien ou scientifique du terme, mais au sens où la philosophie
contemporaine l'entendra, prolongeant sur de nombreux points les courants nés au XIXe siècle..
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