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Le vivant est ce l'esprit qui emerge de la matière ?

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« Qu'est-ce qui confère à un être son statu d'être vivant ? Le vivant est un être doué de vie, il s'oppose en cela à l'objet inerte.

Mais alors qu'est-ce qui confère la vie au vivant ? Les médiévaux et les classiques, pensaient que le corps reçoit l'âme comme un souffle de vie. L'âme étant éternelle, tandis que le corps est mortel.

Ainsi l'âme vient rendre vivant le corps (voir le mythe d'Er) et lorsque le corps meurt, elle ne meurt pas avec lui mais sort du corps.

Mais alors, est-ce qu'un être est dit être vivant, parce qu'un esprit se ‘réveil' dans une matière ? A la manière d'une marionnette qui douée d'une âme se mettrait à bouger, à parler, à réfléchir.

La matière n'aurait donc qu'un second rôle, elle serait uniquement un réceptacle.

Mais alors, si c'est l'esprit qui confère à l'être son statu de vivant, cela veut dire qu'il est le vivant.

Mais tout vivant a-t-il un esprit ? I. L'esprit est le vivant car il n'y a rien d'autre. Berkeley explique que l'immatérialisme règne.

Ainsi, l'esprit est à l'origine de tout.

Etant donné que pour l'auteur être, c'est être perçu, alors ce qui différencie un être vivant d'un objet inerte, c'est le fait soit de percevoir, soit d'être perçu.

Une table, par exemple, n'est pas un être vivant, c'est un objet inerte, car ce n'est pas un percevant, mais un perçu.

Autrement dit cette table n'a d'existence que parce que mon esprit la perçoit.

La table est donc.

L'homme par exemple est celui qui perçoit, c'est en tant qu'il a un esprit que les choses existent.

Ainsi, étant capable de dire : ‘je perçois cette table', l'homme est un être vivant percevant.

Mais cette définition pose problème pour plusieurs raisons : en effet, les plantes ne sont pas douées de paroles, ni de perceptions, et pourtant, elles sont considérées comme faisant partie de la catégorie des vivants (doué de vie) par Aristote.

De plus, si seul l'esprit suffit pour faire être les choses aussi bien que les vivants, comment se fait-il que nous ne rencontrions immédiatement que des corps matériels et non des esprits percevant ? Berkeley : « Etre, c'est être perçu » Cette formule de Berkeley peut sembler surprenante puisqu'elle consiste à n'accorder de réalité qu'à ce que nous percevons.

Dire « Etre c'est être perçu », c'est affirmer que rien n'existe en dehors de l'esprit, que toute réalité est un esprit qui perçoit.

Nous avons commencé par noter que la perception est cette activité de l'esprit qui rassemble, qui collecte, or c'est justement la raison pour laquelle Berkeley ne va accorder de réalité qu'à ce qui est perçu.

En effet, il est impossible de séparer, d'isoler une idée des sensations que nous éprouvons.

Par exemple, on ne peut pas parvenir à se représenter l'étendue (ce qu'on se représente étendu dans l'espace) dépourvue de couleur, de même nous ne pouvons pas nous représenter la matière indépendamment d'une certaine forme, d'une certaine étendue, d'une certaine figure.

Tous les éléments qui composent notre univers, que l'on pense à la couleur, la saveur, l'étendue, le mouvement…n'ont aucune existence en dehors de la perception que nous en avons.

L'étendue n'est ni grande ni petite, le mouvement n'est ni lent, ni rapide, ils ne sont donc rien ; de même je ne puis former l'idée d'un corps étendu qui est en mouvement sans lui donner aussi une couleur.

Quand nous pensons que la matière ou l'étendue existent seules, nous nous laissons abuser par les mots, par le langage.

Berkeley va répondre à un problème (le problème de Molyneux), qui a suscité de nombreux débats, et qui consistait à se demander si un aveugle né, recouvrant subitement la vue, pourrait discerner visuellement le cube et la sphère qu'il sait déjà discerner par le toucher.

Or, ceci serait possible si notre perception nous livrait l'étendue géométrique abstraite, mais une description des processus de la vision montre qu'il n'en est rien, car nous éprouvons à tout instant l'incommunicabilité des idées visuelles et des idées tactiles.

L'illusion selon laquelle il y aurait une idée commune à la vue et au toucher, une idée abstraite d'étendue vient de l'emploi de mots.

Le langage nous fait croire, à tort, à l'existence d'entités abstraites, mais il n'y a pas de réalité en dehors de la perception.

Mais alors, si la matière comme substrat, comme réalité indépendante, est une pure illusion, qu'est-ce qui fait que les objets qui tombent sous nos sens demeurent là, même quand nous fermons les yeux, même quand nous ne sommes plus là ? Berkeley va alors faire appel à l'existence de Dieu, c'est-à-dire un esprit qui soutient le tout, et qui permet de penser l'unité du monde. II. La matière, nécessaire à tout vivant. L'esprit est insuffisant pour faire d'un être, un vivant.

De plus, nous pouvons aller jusqu'à dire que c'est la matière qui détermine l'esprit.

Dans le Mythe d'Er, ce sont les âmes qui choisissent qui elles vont être.

Mais pour Nietzsche, c'est le corps qui détermine l'esprit, et non l'inverse.

Ainsi, l'auteur explique que lorsqu'un agneau naît, il ne se comporte pas comme un oiseau de proie, mais comme un agneau.

Nous n'avons jamais vu un agneau tenter de voler ou se mettre en chasse contre d'autres agneaux.

Un agneau, lorsqu'il naît, est déterminé par son corps.

Son corps est à l'image d'un agneau, alors son esprit est un esprit d'agneau, ainsi se comporte-t-il comme tel.

L'on comprend donc, que l'esprit n'est pas ce qui fait d'un être un vivant, mais c'est la matière, qui déterminant l'esprit détermine le vivant non seulement comme vivant, mais comme ‘tel' vivant.

Il semble tout de même, au sein de cette conception, qu'un corps seul ne suffise pas à faire d'un être, un être vivant.

D'ailleurs, c'est même plutôt l'inverse, car un corps sans esprit, est un corps inerte, un corps mort (contraire de vivant). III. Le vivant ne peut être que l'alliance parfaite de l'esprit et de la matière. Il semble que le vivant ne puisse être que l'union de la matière et de l'esprit, et rien d'autre : un corps sans un esprit, est un corps mort, et un esprit sans corps ne s'est jamais rencontré dans la nature.

Mais alors comment expliquer qu'au sein même du vivant, parfois le corps est actif et pas l'esprit et inversement ? Comment obtient-on cette alliance parfaite qui permet au vivant d'être ? Ryle nous propose une piste intéressante.

En effet, il explique que le vivant n'est pas l'objet d'un dualisme, mais d'une association et si parfois les deux instances n'agissent pas en même temps, cela ne veut pas dire que l'une est présente et pas l'autre, mais que l'une est active et pas l'autre.

Ainsi la matière et l'esprit ne sont pas une seule et même chose, ils ont chacun leur champ d'action propre et leur type de fonctionnement, mais pour qu'un être soit vivant, il faut la rencontre de ces deux instances.

Ce n'est que par une association que le vivant peut advenir : il nécessite donc une matière qui lui permet d'être encré dans le monde qui l'entoure, et un esprit capable d'insuffler la vie à ce corps et d'être déterminé par lui. Conclusion : - Etre, c'est être perçu, donc l'esprit est ce qui détermine un vivant comme celui qui perçoit les choses inerte. Cependant, il semble que ce qui est ‘le vivant' ce soit la matière, car c'est elle qui détermine l'esprit et le vivant à être tels qu'ils sont. En fait, le vivant est uniquement et nécessairement l'alliance de l'esprit (donne la vie) et de la matière ou corps (qui la détermine).. »

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