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Le travail n'est-il pour l'homme qu'un mal nécessaire ?

Extrait du document

« 1) Le travail comme contrainte et mal nécessaire. Il est clair que l'homme travaille d'abord pour vivre ou plutôt survivre.

Etre vivant, l'homme doit satisfaire des besoins vitaux, en particulier celui de se nourrir. Pour cela, s'impose à lui la nécessité de produire, par le travail, les conditions de sa subsistance.

Ainsi va-t-il s'ingénier à transformer la nature dans un but parfaitement utilitaire, à gagner son salaire, c'est-à-dire le moyen même d'assurer sa subsistance. 1 - Le travail est un mal naturel Le travail doit être ressaisi à partir de la nécessité qui s'impose à l'homme de produire les conditions et les instruments de sa survie.

Le décalage entre les capacités naturelles de l'homme et ses exigences le condamne à travailler, à affronter la nature par des moyens qu'il a lui-même forgés. 2 - Un mal social. A cette contrainte naturelle s'ajoute la contrainte immanente à la société.

Celle-ci exige des individus un certain degré d'utilité et de productivité.

Il faut travailler pour gagner sa vie, le travail permet d'acquérir par échanges, des choses qu'on ne peut créer soi-même.

Il permet aussi d'acquérir une position au sein de la société.

Sans travail, l'individu se voit condamné à une certaine marginalité. 3Cette contrainte sociale se repère aussi dans la nature des travaux, leur organisation, ou encore dans les restrictions qui pèsent sur la liberté de choisir tel ou tel travail.

Certains travaux sont plus contraignants que d'autres en raison de leur nature spécifique.

Ils soumettent le travailleur à des exigences et des circonstances qui mécanisent son activité ou qui sont contraires à son équilibre physique ou mental.

De plus, la liberté de choisir le travail qui correspond le mieux à sa personnalité, est réduite par le jeu de la sélection sociale.

En fonction du milieu auquel on appartient, on a plus ou moins de chances de pouvoir exercer une activité satisfaisante. 2) Le travail comme un bien nécessaire ou travail et réalisation de soi. • Le sens de l'effort La nécessité de travailler oblige l'homme à une discipline personnelle et à une continuité dans l'effort qui sont proprement humaines.

Il ne s'agit pas ici de limiter la liberté naturelle mais de se libérer des contraintes extérieures. Le sens de l'effort et de la responsabilité sera également indispensable chaque fois que les hommes voudront devenir plus libres, par exemple dans le domaine politique. • Le développement des potentialités humaines. Confrontés à un environnement difficile, les hommes doivent développer de grandes ressources d'ingéniosité, de savoir-faire, de maîtrise, qui demeurent disponibles une fois que les obstacles ont été surmontés : ainsi naît la culture.

Or être libre ce n'est pas seulement avoir le temps de faire ce que l'on veut, c'est être capable de savoir ce que l'on veut et vouloir à la mesure de ce que l'on peut.

La nécessité de travailler développe chez l'homme la conscience de soi, de ses possibilités réelles et lui fait découvrir des potentialités qu'il n'aurait pas soupçonnées.

Le travail libère donc des énergies qui seraient restées dans la somnolence. Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature.

L'homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d'une puissance naturelle.

Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s'assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie.

En même temps qu'il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les facultés qui y sommeillent.

Nous ne nous arrêterons pas à cet état primordial du travail, où il n'a pas encore dépouillé son mode purement instinctif.

Notre point de départ c'est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l'homme.

Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de ses cellules de cire l'habileté de plus d'un architecte.

Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans sa ruche.

Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur. Ce n'est pas qu'il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d'action, et auquel il doit subordonner sa volonté.

Et cette subordination n'est pas momentanée.

L'œuvre exige pendant toute sa durée, outre l'effort des organes qui agissent, une attention soutenue, laquelle ne peut ellemême résulter que d'une tension constante de la volonté.

Elle l'exige d'autant plus que, par son objet et. »

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