Le travail est-il a l'origine des inégalités sociales ?
Extrait du document
«
Le travail désigne toute activité dès lors qu'elle est socialement rentable.
L'on dit en effet, aussi bien de l'ouvrier, du PDG et de l'enfant
à l'école qu'ils travaillent.
Mais il semble que dans notre sujet, le mot ‘travail' concerne principalement les deux premiers, car ce terme
est en lien avec ‘inégalités sociales'.
Le travail, ici, est donc une activité intéressée, en vue d'une fin qui est de gagner de l'argent afin
de pouvoir subvenir à ses besoins.
Le travail est donc une activité dans laquelle on transforme la nature.
Mais cette activité est souvent
pénible, aussi ce terme a-t-il une connotation négative.
Notre sujet part du fait qu'il y a des inégalités sociales effectives ; il demande si
le travail n'est pas à l'origine de cette inégalité.
Ce qui suppose plusieurs choses : tout d'abord qu'il y a eu un temps où l'égalité régnait
et que quelque chose est venu bouleverser cela (pourquoi pas le travail), puis ensuite, cela suppose que le travail entraîne l'inégalité
sociale.
Mais comment cela est-il possible, alors que tous les hommes quels qu'ils soient sont soumis à la même nécessité qui est la
nécessité de travailler ? Autrement dit comment quelque chose qui est imposé à tous les hommes peut-il être source d'inégalité ?
Qu'est-ce que l'inégalité sociale ? Il y a inégalité quand deux mêmes choses ne sont pas à égalité : deux hommes par exemple.
Cette
inégalité est sociale en ce sens qu'elle a lieu au sein de la société.
En effet, deux citoyens doivent être à égalité car ils ont la même
importance dans la cité.
Cependant, n'ayant pas les mêmes caractères individuels, ils diffèrent, ils ne feront donc pas le même métier,
n'auront pas le même revenu, feront donc des achats différents, et ainsi appartiendront à des classes sociales différentes.
D'où
l'inégalité sociale.
Marx montre bien en quoi la division du travail conduit à une différenciation de classes, une exploitation des uns par
les autres et du même coup à une inégalité.
Il semble donc, ce qui est paradoxal, que le travail, à la fois divise et rassemble.
Mais
alors qu'en est-il ?
I.
Le travail comme source d'égalité entre les hommes.
Le travail, nous l'avons vu, est une certaine activité de transformation de la nature.
Cette activité nécessite des ustensiles appelés
outils.
Les outils peuvent être naturels, comme la main, ou artificiels, comme une fourchette.
Mais pour se servir de ces outils, il nous
faut posséder une technique.
Ainsi nous comprenons que le travail et la technique sont essentiellement liés.
L'inégalité proviendrait
donc du travail en ce que tous les hommes ne possèdent pas les mêmes techniques et donc ne peuvent pas réaliser les mêmes
choses.
Mais alors, y a-t-il vraiment une inégalité technique ? Platon, dans le mythe de Prométhée montre qu'il y a une égalité parfaite
entre les hommes : ils possèdent tous la même technique.
Pour cet auteur, l'inégalité se trouve entre les hommes et les autres
animaux.
En effet Epiméthée distribuant seul les capacités données par les dieux, oublia les hommes.
Ainsi, il pourvut certains animaux
de griffes, d'autres de carapaces, et pour les hommes, il ne restait plus rien.
Ainsi, pour réparer cette erreur, il alla, avec Prométhée,
voler le feu aux dieux.
Ainsi les hommes possèdent le feu, tous de la même manière.
Ils possèdent tous aussi des mains (outils
naturels), ils peuvent donc tous accomplir les mêmes travaux : il n'y a donc pas d'inégalité.
Cependant, à l'époque de Platon, la société
démocratique n'existe pas encore.
Il y a une cité composée d'esclaves et d'hommes libres.
Mais alors, qu'en est-il au sein de la
société moderne ?
II.
L'inégalité fait partie intégrante de la formation de la société.
Rousseau dans Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes envisage
par hypothèse ce passage de l'homme de l'état de nature à l'Etat social.
Et il montre que
l'inégalité sociale fait partie de l'essence de la société.
En effet, il explique qu'à l'état de nature,
chaque homme se suffit à soi-même car la nature pourvoit à tous ses besoins.
L'homme n'ayant
pas besoin d'autrui ne s'aperçoit même pas qu'un autre être lui ressemble.
N'ayant aucun
contact, aucune inégalité ne peut voir le jour.
Mais les hommes se développant, et leurs
techniques se perfectionnant, ils commencèrent à entrer en contact les uns avec les autres.
Et
dès lors qu'un homme eut besoin du secours d'un autre homme, ils devinrent dépendant les uns
des autres.
Ainsi « dès qu'on s'aperçut qu'il était utile à un seul d'avoir des provisions pour deux,
l'égalité disparut, la propriété s'introduisit et le travail devint nécessaire.
» L'on comprend donc
que dès lors que l'homme entre en contact avec autrui, l'inégalité s'installe.
Rousseau essaiera
de palier à cela en proposant un contrat social incluant la volonté générale.
Ce n'est donc pas
directement le travail en soi qui est à l'origine de l'inégalité sociale.
C'est le travail en tant qu'il
devient nécessaire.
Mais alors comment est-il possible qu'en imposant quelque chose à tous, l'on
créé de l'inégalité sociale ?
III.
Une inégalité sociale qui conduit à une solidarité sociale.
Comment résoudre ce paradoxe qui veut que dans le même temps, le travail unisse et divise ?
Tout le monde est obligé de travailler, certes, mais pas sous les mêmes conditions.
Durkheim
montre bien que la division du travail, loin de conduire à une véritable inégalité, conduit à une
solidarité.
Dans la division du travail, une tâche est divisée en plusieurs étapes, chacune prise en
charge par des individus différents.
Cela pourrait conduire à des inégalités, mais dans le cadre de la division du travail, chacun travaille
pour le tout.
Chacun fait de son mieux pour que l'objet final soit réussit.
Ainsi par exemple, même s'il est vrai qu'il y a des PDG et des
ouvriers, chacun travaille dans le même but qui est que la société avance, progresse.
Ainsi, il semble que le travail conduise bien plus
à un agir ensemble qu'à des inégalités.
Pourtant, les inégalités sociales sont bien présentes.
D'où proviennent-elles ? Des
conséquences directes du travail.
En effet, bien que le travail, à une grande échelle, conduise à un agir solidaire, de manière plus
immédiate, le salaire n'étant pas le même, il conduit à des conditions de vie différentes et donc à des inégalités.
Conclusion :
-
Nous avons vu tout d'abord que les hommes possèdent les mêmes techniques et donc peuvent faire les mêmes travaux,
mais ceci est effectif au sein de la nature uniquement.
En effet, dès lors qu'un contact se créé et que le travail devient nécessaire (obligatoire pour le bon fonctionnement de la
société) alors l'inégalité sociale survient.
Enfin, il semble que le travail unisse et divise dans le même temps, en ce sens que ses conséquences lointaines sont un agir
ensemble et solidaire pour le bon fonctionnement de la société, mais que sa conséquence immédiate est une inégalité des
conditions de vie sociale..
»
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