Le travail: aliénation ou émancipation ?
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«
Introduction :
Le travail est une activité essentiellement humaine qui permet aux individus de prendre une place dans la
société et de se situer dans le maillage social.
En tant qu'elle est une activité économique dans sa forme la plus
répandue, il faut bien voir que le travail par sa disposition sociétale au sein d'une division du travail social et son
apport économique permet l'émancipation des travailleurs.
Pour s'en convaincre, on peut voir l'état de dépendance
dans lequel vit le non-travailleur.
Pourtant, le travail permettant de s'émanciper ne se fait-il pas au prix de son
épanouissement et de sa vie en tant que le travail serait déshumanisant à cause de son aliénation ? C'est donc la
valeur du travail qui est en jeu ici.
Si le travail permet bien l'émancipation de l'individu (1 ère partie), il est aussi source d'aliénation (2 nd
partie), à moins de réhumaniser et remoraliser ce dernier (3ème partie).
I – Le travail comme émancipation
a) Si le travail est essentiellement une puissance d'émancipation c'est bien que l'homme à travers le travail mène un
combat de conscience comme on peut le voir à travers la Phénoménologie de l'esprit de Hegel.
Et c'est bien là que
le travail montre sa spécificité humaine et le dépassement du simple stade animal.
A travers l'effort et la lutte avec
la matière, comme la nature, l'homme prend conscience de lui-même, de ses appétits, de ses désirs, de da
conscience.
De plus dans une société des besoins le travail est prise de position avec autrui.
Le travail n'est donc
pas inhumain dans la mesure où c'est à travers lui que l'homme s'humanise, prend conscience de lui-même ; donc
dépasse la simple conscience de soi immédiate.
Le travail fait donc de l'homme un vrai sujet et non pas un simple
étant-là posé-là.
Le travail donne de l'épaisseur à l'homme.
Le travail permet l'émancipation de l'homme en tant qu'il
l'oblige à se dévoiler à lui-même.
b) Mais plus pragmatiquement, si le travail est bien un facteur d'émancipation, comme il a pu l'être pour les
femmes : c'est qu'il nous donne une place dans la société.
Ainsi Pierre Bourdieu dans Leçon sur la leçon note-t-il
que la société a le pouvoir d'arracher les existences humaines, absurdes et inessentielles (parce que vouées à la
mort), à la facticité et à l'insignifiance totale.
Nous être-dans-le-monde possède en effet un caractère absolument
contingent et l'homme est un existant absurde, sans raison d'être.
Mais la société peut le « sauver », lui conférer un
être, une essentialité et une réalité.
C'est elle seule qui dispense, à des degrés évidemment différents, les
justifications et les raisons d'exister, en insérant les hommes dans une stratification et un ordre très puissants, qui,
apparemment, donnent sens à leur existence initialement gratuite et absurde.
« C'est la société qui, en produisant
les affaires ou les positions que l'on dit « importantes », produit les actes et les agents que l'on juge « importants »,
pour eux-mêmes et pour les autres, personnages objectivement et subjectivement assurés de leur valeur et ainsi
arrachés à l'indifférence et à l'insignifiance… Misère de l'homme sans mission ni consécration sociale.
» Et cette
consécration on la retrouve dans le travail.
c) Le travail est donc le facteur primordiale d'intégration sociale parce qu'il donne une place à l'individu : il le rend
nécessaire au bon fonctionnement de la société ; il fait corps avec elle et lui donne alors un pouvoir d'agir.
Et c'est
bien ce que l'on peut retirer, pour l'essentiel, de la Division du travail social de Durkheim.
Le travail se comprend
comme fonction sociale ; il est donc un acteur essentiel dans l'intégration sociale de l'homme, de l'individu dans le
tissu social et lui permet de créer des relations avec autrui.
La société, comprise comme ensemble d'institutions et
d'habitudes, représente donc le milieu créateur de toute notre vie, qu'elle tire du néant.
Transition :
Ainsi le travail est véritablement cette puissance d'émancipation permettant véritablement à l'individu de développer
son indépendance et son autonomie.
Pourtant les nouvelles formes de travail ne produisent pas nécessairement cet
effet attendu, bien au contraire.
II – L'aliénation
a) Si le travail veut être une puissance d'émancipation, il faut bien voir que l'homme ne doit plus s'aliéner.
il faut que
le travailleur ait la capacité de l'individuer dans son travail ce qui est impossible puisque le travail détruit ou met.
»
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