Le symbolisme en art
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Mouvement littéraire et artistique né en France à la fin du XIXe siècle et qui s'est diffusé en Europe à partir de 1890.
Le symbolisme rejette la représentation objective du réalisme et du naturalisme pour lui préférer une suggestion de
l'irrationnel et de la vie intérieure.
En littérature et en poésie, la valeur musicale et symbolique des mots est exploitée afin de donner à l'expression toute
la puissance évocatrice possible.
Métaphores et synesthésies (associations spontanées) sont les moyens stylistiques
privilégiés.
Représentants du symbolisme : Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé, Paul Valéry, Emile Verhaeren, JorisKarl Huysmans, Maurice Maeterlinck, Hugo von Hofmannsthal, Rainer Maria Rilke.
Plusieurs écrivains ont inspiré des compositeurs contemporains ou postérieurs : Claude Debussy a ainsi repris la pièce
de Maurice Maeterlinck pour son opéra Pelléas et Mélisande.
De même, Hugo von Hofmannsthal a longtemps collaboré
avec Richard Strauss, notamment pour Elektra et pour la Femme sans ombre.
Les poèmes de Verlaine, Rimbaud et Mallarmé ont également inspiré de nombreuses mélodies à Gabriel Fauré, Claude
Debussy ou Henri Duparc.
En peinture : Odilon Redon, James Ensor et Alfred Böcklin et Gustav Klimt.
Le symbolisme en art
En 1848, à Londres, un groupe de jeunes poètes et peintres s'associe et forme la confrérie des préraphaélites.
Menée par les peintres
William Holman Hunt, John Everett Millais et Dante Gabriel Rossetti, la Préraphaélite Brotherhood se propose de lutter contre
l'académisme dominant et contre le réalisme, pour recommencer à peindre selon un modèle non seulement esthétique, mais aussi
idéologique, inspiré par les peintres primitifs italiens "jusqu'à Raphaël".
C'est un projet analogue à celui qui avait été tenté par les
nazaréens allemands à Rome en 1809, et par les puristes italiens en 1833, qui ont suivi d'autres voies, avec des résultats moins
significatifs.
En 1880, d'autres artistes anglais s'insurgent contre la décadence esthétique des arts appliqués, provoquée, selon eux, par
une production industrielle de plus en plus envahissante, qui privilégie la quantité au détriment de la qualité.
Le partisan le plus
convaincu de cette thèse est William Morris : influencé par la pensée de John Ruskin, il affirme la nécessité de retourner au travail
manuel artisanal et refuse toute forme de production en série.
C'est dans cette optique que Morris fonde en 1888 l'Arts and Crafts
Exibition Society.
A partir de cette date et jusqu'en 1902, la société organise à Londres des expositions quadriennales de tapisseries, de
tissus et de meubles, caractérisés par des motifs décoratifs naturalistes et moyenâgeux.
Ce sont là les premières manifestations d'une
nouvelle tendance artistique qui intéresse toute l'Europe, depuis les dernières années du XIXe siècle jusqu'aux vingt premières années
du XXe, avec des caractères et des noms différents selon les pays : art nouveau en France, Velde stile en Belgique, Liberty en Italie,
Sezessionstil en Autriche, Jugendstil en Allemagne, Modern style en Grande-Bretagne, Arte Joven en Espagne.
Né en opposition à
l'académisme figé et l'éclectisme redondant qui avaient caractérisé le XIXe siècle, l'art moderne (c'est ainsi que les contemporains
d'alors nommaient ce profond renouveau stylistique) refuse les styles du passé - néo-classique, néo-gothique, etc.- et propose un style
floral, librement inspiré de la nature.
Le premier centre moteur de l'art nouveau est la Belgique.
En 1893, à Bruxelles, l'architecte Victor
Horta réalise un hôtel particulier rue de Turin, qui se caractérise par une élégante façade à motifs floraux.
Le belge Henry Van de Velde
dessine lui aussi des édifices, des meubles, des tapisseries et différents objets d'ameublement, en utilisant des décorations naturalistes,
conçues en relation étroite avec les fonctions utilitaires de l'oeuvre.
L'écossais Charles Rennie Mackintosh s'inspire de ces exemples.
C'est le plus important représentant du Moderne Style anglo-saxon, dont les meubles se distinguent par leur géométrie rigoureuse, qui
anticipent certains des aspects de l'art déco qui s'affirmera entre la première et la deuxième guerre mondiale.
Le nouveau style connaît
un grand succès en France également, où le terme d'art nouveau désigne une production très diversifiée, depuis les stations de métro
de Paris dessinées par Hector Guimard, jusqu'aux bijoux de René Lalique, aux verres d'Emile Gallé.
En Autriche, le mouvement
s'affirme à Vienne à travers le groupe de la Sécession et la revue qui en est l'organe : Ver sacrum.
Parmi ses principaux représentants,
nous trouvons le peintre Gustav Klimt, les architectes Joseph Olbrich et Josef Hoffmann.
En Espagne, l'architecte catalan Antonio Gaudí
donne une interprétation très originale de l'arte Joven, en modelant ses édifices comme s'ils étaient fait d'argile.
L'exemple le plus
célèbre est l'église, encore inachevée aujourd'hui, de la Sagrada Familia.
En Italie, le style Liberty (qui tire son nom de celui des grands
magasins londoniens d'Arthur Lasenby Liberty, spécialisés dans la vente d'objets, de tissus et d'ameublements de style floral) s'affirme
à la suite de l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de Turin en 1902.
De Turin, où opèrent les architectes Raimondo d'Aronco et
Fenoglio, le Liberty gagne aussi Milan, avec Giuseppe Sommaruga, et Palerme, avec Ernesto Basile.
L'influence de l'art nouveau se fait
sentir aussi de l'autre côté de l'océan, où à New York, le joailler Louis Comfort Tiffany produit des objets en verre inspirés du monde
végétal, d'aspect irrégulier avec des reflets métalliques, les Favrile glass.
Les lampes et les vitraux Tiffany sont encore très célèbres et
très recherchés sur le marché des antiquités.
Il est désormais évident qu'à la fin du XIXe siècle, les arts appliqués ont dans toute
l'Europe une importance toujours plus marquée, et qu'ils vont se placer sur le même plan que la sculpture et la peinture, dans un
rapport d'influence réciproque.
Esthétisme, symbolisme et sensualité, sont des aspects typiques de la création artistique de cette
période que nous retrouvons aussi dans la peinture de Gustav Klimt, le plus important représentant de la Sécession viennoise.
Un
imaginaire analogue, mais plus onirique, habite les tableaux des Français Odilon Redon, Gustave Moreau, Pierre Puvis de Chavannes,
chefs de file du courant symboliste et intéresse aussi la littérature, qui a parmi ses principaux représentants les poètes Mallarmé,
Verlaine, Rimbaud, l'écrivain Huysmans.
Né par opposition au réalisme et à l'impressionnisme, le symbolisme tente une synthèse entre
le rêve et la vie, le visible et l'invisible.
D'autres artistes rentrent donc dans ce cadre : les Suisses Arnold Böcklin et Ferdinand Hodler,
l'Anglais Aubrey Beardsley, l'Allemand Franz von Stück, les Italiens Daniele Ranzoni et Tranquillo Cremona, représentants de la
Scapigliatura lombarde, l'Autrichien Egon Schiele, le Belge James Ensor, le Norvégien Edvard Munch.
Par l'angoisse existentielle qu'ils
traduisent et par leur style violemment émotionnel, Schiele, Ensor et Munch, annoncent à l'expressionnisme.
Comme l'avait déjà fait
Toulouse-Lautrec, certains peintres se consacrent à la création d'affiches.
C'est le cas de l'Allemand Koloman Moser et du Bohème
Alphonse Mucha, portraitiste de la comédienne Sarah Bernhardt.
La sculpture de la fin du XIXe et du début du XXe se ressent aussi du
climat décadent dominant en peinture et en littérature.
Le Français Auguste Rodin marque le passage du réalisme au symbolisme.
Il est
entre autres l'auteur du Penseur, image emblématique de la crise d'identité qui atteint les intellectuels de l'époque.
Situé en général
dans un rapport étroit avec l'impressionnisme, le sculpteur Medardo Rosso lui aussi dissout progressivement l'image jusqu'à aboutir au
symbolisme dans des oeuvres comme l'Ecce puer de 1906..
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