Le sujet La Conscience
Publié le 19/05/2024
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Le sujet
La Conscience
I – Introduction générale
Par définition, Le mot conscience est
une perception plus ou moins claire des phénomènes qui nous
renseignent sur notre existence.
C’est une intuition plus ou moins claire
que l’esprit a de ses actes et de ses étapes.
Etymologiquement, le mot
conscience vient du mot latin «conscienca » qui veut dire connaître dans
le sens d’agir, de sentir et de penser.
Bref c’est le savoir qui distingue
l’homme de l’animal.
Ce dernier par exemple peut reconnaître sa
nourriture sans savoir qu’il reconnaît, il ne sait pas qu’il sait.
Tandis que
l’homme quand il sait, il sait qu’il sait.
La conscience est la distance de
l’homme au monde et de l’homme à lui-même ; quand je vois le mur et
je le reconnais, je dresse ainsi une distance entre moi et le mur.
Pareil
quand je suis conscient de mon état de joie, c’est une distance entre moi
et moi-même.
(La conscience pourrait être synonyme de : raison, pensée,
entendement, intellect, intelligence, réflexion.
II - Nature et fonction de la conscience
Théorie de Descartes
Descartes, philosophe Français du 17e siècle considère la conscience
comme l’existence même.
Il définit la conscience comme « une
substance préexistante ayant son sens de manière définitive en ellemême et pouvant découvrir le sens ».
C’est une faculté cognitive.
Pour
lui, avoir conscience de quelque chose c’est la pensr et penser c’est
exister.
Il commence sa recherche de la vérité en examinant les moyens
de connaissance, à savoir le sens.
En fait Descartes voulait arriver à la
connaissance d’une vérité indubitable et certaine.
Le moyen qu’il utilise
est le doute méthodique.
En examinant ses sens il découvre que maintes
fois ils l’ont trompé.
Ses yeux par exemple sont incapables de lui fournir
la vérité certaine puisqu’il a déjà été trompé par la vue à travers le
mirage.
Il ne peut non plus faire confiance à ses oreilles puisque l’ouïe
l’a déjà trompé, quand il avait jugé que la voix qu’il entendait était la
voix de « x » il découvre quand il vérifie que c’est la voix de « y ».
Ainsi
Descartes commence son cheminement de doute.
Il doute en tout ce qui
existe sauf en une seule vérité: c’est lui même qui est en train de penser
le doute.
Il lance alors sa fameuse théorie : « Je pense donc je suis »,
c’est le cogito cartésien.
Descartes, à partir de son cogito, affirme que la conscience est la plus
aisée à connaître et il fait de la conscience une substance, un être
autonome existant à part entière.
Ainsi il distingue nettement l’âme du
corps qui est un fragment de l’étendue.
C’est le dualisme cartésien entre
l’âme et le corps.
L’homme est une âme et a un corps.
La perception de Spinoza et de Nietzsche tend à faire de la
psychologie une science exacte en s’attachant aux aspects matériels et
observables de l’être humain, à savoir, la structure organique de son
cerveau ou son comportement extérieur (neurologie et béhaviorisme ou
psychologie du comportement).
De ce point de vue, le sujet n’a pas un
corps mais est son corps.
Husserl et la phénoménologie constatent que la conscience ne se
révèle à elle- même que dans sa rencontre avec une extériorité.
Si toute
conscience est au monde, c’est à dire située dans un temps et un lieu
déterminés, elle est intimement liée à un corps qui lui est propre.
Elle est
toujours incarnée, elle ne peut entrer en rapport avec le monde sans «
faire corps » avec un corps.
Critique Pierre Gassendi critique le cogito cartésien et considère que
l’homme peut exister en faisant une autre action donc il peut dire « je
marche donc je suis »; « je mange donc je suis » … Nous pouvons
accorder à Gassendi la possibilité que l’homme peut réaliser beaucoup
d’actions, mais il ne faut pas oublier le rôle de l’imagination.
L’homme
peut imaginer qu’il marche sans toute fois faire l’action de marcher, il
peut imaginer qu’il mange sans faire l’action de manger, mais il ne peut
jamais penser, sans faire l’acte de penser.
Puis-je penser penser, sans
penser ? Donc Descartes avait raison de considérer que la conscience de
l’existence est la première vérité qui s’offre à l’homme.
Cependant Descartes oublie que la conscience est un vécu.
La
conscience se fait dans son rapport au monde.
Quand je prends
conscience du réel, c’est de moi-même que je prends conscience, par
exemple, lorsque l’artiste exprime son intériorité sur une toile.
Et le
romancier ne se révèle et prend conscience de ses sentiments qu’en
produisant son œuvre.
Ainsi le cogito devient « dis moi ce que tu fais, tu
te diras ce que tu es vraiment ».
La conscience devient ainsi production
de soi dans le monde extérieur.
Le cogito devient ainsi pratique « je fais
donc je suis ».
A part le sens psychologique que Descartes donne à la conscience,
Kant propose un sens moral, pour lui la conscience est le sentiment
intérieur, par lequel l’homme juge la moralité de ses actions.
Enfin,
Durkheim donne un sens social à la conscience, pour lui s’il n’y a pas de
société il n’y a pas de conscience.
La seule conscience qui existe est la
conscience sociale indépendamment de l’individu.
Les conceptions contemporaines :
Théorie de Husserl
Après le 17e siècle la conception contemporaine de la conscience sera
proposée par Husserl, Bergson et Janet (20 e siècle).
D’abord la
phénoménologie de Husserl en rejetant toute connaissance à priori et en
admettant la connaissance à posteriori, c’est à dire qui passe
nécessairement par l’expérience, considère que « toute conscience est
conscience de quelque chose ».
Quand je vois le mur, et je sais que c’est
un mur je suis alors conscient.
Le sujet que je suis est alors en rapport
avec l’objet: le mur.
Ce rapport Husserl l’appelle intentionnalité.
La
phénoménologie distingue plusieurs types de consciences :
- La conscience perceptive qui repose sur les 5 sens.
- La conscience mémorielle des choses réelles du passé.
- La conscience imageante des choses réelles et irréelles absentes.
- La conscience affective, c’est une conscience subjective qui touche
aux émotions et aux sentiments.
- La conscience rationnelle, elle est objective (comme la conscience
scientifique).
- La conscience des valeurs comme les valeurs sociales.
Théorie de Bergson
Bergson de son côté considère que « toute conscience est un choix».
La fonction de la conscience est de choisir la connaissance qui se trouve
dans la mémoire, ou vie psychique.
Ces connaissances sont utiles
seulement dans la situation actuelle.
Le rôle de la conscience serait
l’adaptation à la vie sociale.
Selon Bergson tout notre passé survit intégralement en nous, tout ce
que l’esprit a éprouvé, a fait, est retenu.
Tout notre passé et nos
souvenirs restent dans un immense inconscient.
Ces souvenirs persistent
indéfiniment et seront rappelés à la conscience en fonction du présent.
La conscience fait appel aux souvenirs qui peuvent être utiles pour agir
dans le présent.
La conscience à chaque moment est faite de souvenirs
nécessaires à son action présente.
La conscience est à la fois élan qui
dépasse le présent dans un projet, un choix, et mémoire permettant de
connaître et de comprendre.
Finalement, mon présent est fait de ce que
je viens de faire et de ce que je vais faire.
Comment pourrions-nous par
exemple comprendre une simple phrase si l’on oubliait les mots ? La
conscience est une tension rétroactive pour retenir ce qui a été dit et
tension prospective vers le sens globale qu’on anticipe avant le terme de
la phrase.
Bergson propose la figure suivante : selon lui la vie psychique
est comparable à un cône renversé.
La pointe A s’insère dans le point P,
action présente.
La mémoire consiste à faire passer le souvenir pur de la
zone I.
de l’inconscient ou la vie psychique, au point A ou il s’actualise
et se matérialise.
I = Mémoire = vie
psychique
A=La conscience
Monde extérieur
P.
= action
présente
Dans cette perspective, l’oublié se confond avec l’inutile.
L’oublié est
l’ensemble des souvenirs conservés dans l’inconscient car non utiles
pour l’action présente.
Mon présent c’est ma conscience faite de
souvenirs utiles en fonction de mon projet.
Dans la vie psychique
nocturne, ou l’attention à l’action présente est supprimée, les souvenirs
ne sont plus sélectionnés.
Dans le rêve nocturne les images du passé
reviennent en foule et en désordre privé de sens.
III - La prise de conscience de soi
La prise de conscience de soi c’est le fait de dire « je » et de se saisir
comme sujet et individu.
Quand je dis « je pense », « je » est tellement présent à sa propre
pensée que « je » ne peux pas douter d’exister.
La pensée « je n’existe
pas » n’existe pas.
Mais si « je » est, il est quoi ? Quand quelqu’un perd
conscience « s’évanouit », en fait, il perd quoi ? Il se perd, il perd le
monde et l’existence d’autrui mais le monde et....
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