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Le sentiment d'injustice ?

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« Définition des termes du sujet: SENTIMENT: Du latin sentire, percevoir par les sens, sentir, juger. Autrefois, synonyme de sensation.

Aujourd'hui, état affectif relativement stable et durable lié à des représentations ou à des émotions (exemple : des sentiments de tendresse, de mépris, etc.). • Le sentiment se distingue de l'émotion par sa plus grande stabilité, et de la passion par sa moindre influence sur la vie de l'esprit.

• On appelle « morales du sentiment » les doctrines qui, à l'instar de celles de Rousseau ou d'Adam Smith, font du sentiment (et non de la raison) le critère du bien et du mal. Injuste / Injustice: un mal, ce qui est contraire à la loi, une inégalité. POUR DÉMARRER Recourir à l'acquiescement de l'esprit fondé sur des preuves qui nous paraissent décisives et sur la certitude personnelle qui en résulte, est-ce reconnaître le droit et l'appliquer, est-ce remplir l'exercice du pouvoir juridique ? Est-ce faire respecter le droit positif ? Autant de questions suggérées par l'intitulé, qui nous pose une des problèmes majeurs du fondement du droit et de son application.

Faut-il se borner à des preuves irréfutables, purement objectives, pour rendre justice ? CONSEILS PRATIQUES Deux termes à expliciter : justice et conviction.

La certitude personnelle et ses limites doivent être longuement interrogées par vous.

Peut-on se fier au sentiment de l'injuste ? Notre intime conviction n'a-t-elle pas toujours déjà teintée de subjectivité ? A cette objectivité s'oppose l'objectivité rigoureuse de la loi positive.

Au côté subjectif, ajoutez synthétiquement tout l'arsenal objectif par lequel on rend justice.

L'intime conviction n'est pas suffisante : que d'erreurs judiciaires elle pourrait engendrer ! BIBLIOGRAPHIE KANT, Métaphysique des moeurs.

Doctrine du droit, Vrin. H.

KELSEN, Théorie pure du droit, Dalloz. PISTES DE REFLEXION À défaut de pouvoir dire ce qui est juste, on peut, semble-t-il du moins, dire ce qu'est l'injustice, ne serait-ce que parce qu'elle est éprouvée par chacun.

S'il n'y a pas de justice, comme on le dit, il y a à coup sûr de l'injustice, et sur ce point, croyons-nous, notre intime conviction ne saurait nous tromper.

L'injustice, chacun de nous l'a ressentie à un moment ou un autre de son existence, de façon précoce.

Il n'est pas exagéré de dire que c'est par elle que s'éveille chez l'enfant une conscience morale, c'est-à-dire la faculté de porter sur ce qui existe un jugement de valeur. C'est dans la relation à autrui, vécue sur le mode de la rivalité, ou du moins de la comparaison, à l'occasion d'un partage, d'un classement, que naît le sentiment d'injustice.

« C'est pas juste ! » dit l'enfant qui s'estime lésé ou moins bien traité qu'un frère, qu'un camarade. Mais cette sensibilité à l'injustice peut s'interpréter de plusieurs façons.

Elle peut témoigner tout bonnement de la difficulté à accepter la justice, toute de rigueur et de sévérité et qui nous oblige au partage et au renoncement.

Elle met, en tout cas, en évidence ce fait qu'il est plus facile de dire ce qui est injuste que de dire ce qui serait juste, comme en témoigne cet épisode du dialogue de Platon, Alcibiade.

Alcibiade, persuadé de pouvoir dire ce qu'est la justice, est confronté pour finir à son ignorance.

Socrate lui fait alors remarquer, non sans ironie, que lorsqu'il était enfant et qu'il jouait aux osselets, il n'hésitait pourtant pas à déclarer tel de ses camarades injuste. On peut se demander par ailleurs si le fait que le sentiment d'injustice ne nous livre pas pour autant une connaissance positive du juste ne tient pas surtout à sa nature même.

Le sentiment renvoie à ce qui est vécu par un sujet et n'est pas universalisable.

Or la justice est ce qui vaut pour tous, et non seulement pour moi.

Faire fond sur le sentiment pour déterminer un critère du juste et de l'injuste, c'est risquer de confondre son intérêt, ses désirs et la justice elle-même.

Nous sommes partiaux dans nos jugements.

Mais, dira-t-on, ce sentiment d'injustice nous ne l'éprouvons pas forcément pour nous-mêmes.

Il peut s'étendre au proche, ou même au lointain.

Nous sommes souvent scandalisés par une injustice qui ne touche pas directement nos intérêts.

Pourtant la sincérité et la générosité ne suffisent pas à elles seules à garantir le bien-fondé de notre jugement.

D'abord, parce que nous sommes alors confrontés à des points de vue différents du nôtre, également recevables par définition.

Ensuite, parce que notre sentiment dépend des circonstances et des moyens par lesquels notre sensibilité est touchée.

Les médias jouent un rôle essentiel dans ce domaine. La question reste donc entière : où trouver un critère du juste ? Aux incertitudes et aux fluctuations du sentiment, on peut opposer l'inflexibilité et la stabilité des lois. La justice consiste à la fois dans une institution et dans une disposition morale qui visent au respect du droit, ainsi que dans une volonté d'équité, c'est-à-dire d'accorder à chacun ce qui lui est dû, et d'égalité, qui est d'appliquer la même loi et les mêmes peines à chacun sans discrimination.

Si l'on s'interroge sur ce en quoi consiste l'exercice de la justice et sur l'origine de notre capacité à l'exercer, il est possible d'opposer deux conceptions : la. »

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